Au Niger, près du tiers des lignes de téléphones portables, soit plus de 1,7 million de numéros, ont été résiliées, ce mercredi 27 novembre 2013. La raison invoquée est la non-identification des abonnés. Le patron de l'Autorité de Régulation des télécommunications et de la Poste a été très clair là-dessus : « A compter de ce jour, les cartes SIM non identifiées ne pourront plus être utilisées ».
Le Niger adopte cette mesure concernant les cartes SIM principalement pour des raisons de sécurité. Le pays a connu des attentats, des kidnappings, la menace terroriste est toujours présente. Pour le gouvernement, l'identification des détenteurs de cartes SIM permettra de mieux lutter contre les criminels. Une mesure qui fait d'ailleurs plutôt consensus.
Pendant plusieurs mois, les propriétaires de puces ont dû se faire recenser avec leurs documents d'identité, ou à l'aide d'un parrainage pour les sans-papiers. Après cette période d'identification, les autorités ont lancé cette résiliation massive qui n'est pas sans poser certains problèmes. L'association de défense des droits des consommateurs affirme que beaucoup de gens ont présenté leurs papiers deux, trois voire quatre fois et pourtant leur ligne a été coupée. L'organisation accuse les opérateurs téléphoniques de manquements.
Du côté des grandes entreprises de téléphonie, c'est quand même un manque à gagner. Certaines perdent plusieurs centaines de milliers de clients du jour au lendemain. Elles se disent prêtes à repartir à leur conquête, mais elles réclament aussi des mesures d'accompagnement, notamment dans la distribution de cartes d'identité.
En effet, le problème risque de perdurer. Les sans-papiers qui n'ont pas pu se faire recenser en amont ont vu leur ligne résiliée. Ils restent toujours sans papiers aussi ne peuvent-ils plus acheter de carte SIM. Les opérateurs demandent à l'Etat d'agir pour que chaque Nigérien dispose de documents officiels.