« Nous restons ouverts à une réforme ambitieuse » du franc CFA, a déclaré le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, mais « il y a une condition… C’est que la proposition vienne des États membres de la zone franc ». Or justement, le président béninois Patrice Talon a évoqué ouvertement, pour la première fois, le retrait de France des réserves de change. L'analyse de l'économiste Martial Ze Belinga au micro de Stanislas Ndayishimiye.
RFI : Le président béninois Patrice Talon vient d’annoncer le retrait des réserves de change du CFA de la Banque de France. Et c’est la première fois qu’un chef d’État des pays concernés en parle ouvertement. Est-ce que c’est un tabou qui est brisé ?
Martial Ze Belinga : De fait, c’est un tabou qui est brisé, mais qui est en réalité inéluctable. De la même façon que la fin du franc CFA est inéluctable, il fallait bien commencer par quelque chose. Et je pense que les réserves sont l’élément le plus saillant et qui cristallisent le plus les attentes. Donc, c’était fatal qu’on en arrive là.
Il n’a en revanche pas annoncé le calendrier. Est-ce que cela va se faire dans quelques mois, dans un an ?
Oui, cela dépend de plusieurs facteurs, parce qu’il y a un cadre juridique qui fixe des obligations de remonter au moins 50% des réserves au Trésor public français. Maintenant, il y a une décision politique. Il va falloir donc négocier, entrer en discussion pour sortir les réserves africaines du Trésor public. Donc, cela peut prendre un certain temps, mais la démarche est en cours.... suite de l'article sur RFI