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Editorial : La Démocratie comme panacée universelle

Publié le vendredi 15 novembre 2019  |  Le Sahel
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Définie par le célébrissime président américain, Abraham Lincoln, comme « le gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple », la démocratie est cette invention ingénieuse des Anciens grecs qui a traversé les âges jusqu’ à la modernité actuelle. On réduit très souvent la politique à la polarité Gauche/Droite, mais en réalité, il ne s’agit là que d’un simple clivage idéologique. En fait, à y regarder de près, l’on se rend compte qu’il n’y a que deux régimes politiques au monde : le régime politique qui donne à chacun ses droits et celui qui les lui refuse. Vous comprendrez que le premier correspond à la démocratie, tandis que le second a trait à la dictature.

Pendant longtemps, l’humanité a vécu sous des régimes totalement anti-démocratiques, féodaux ou monarchiques selon les pays et les époques. Mais sous l’influence des idéaux progressistes du Siècle des Lumières, le régime démocratique est apparu comme la plus grande conquête politique et sociale jamais menée par l’humanité auparavant. La Révolution Française de 1789 et la Proclamation d’Indépendance des Etats Unis d’Amérique en 1777 auront été les ferments de l’aventure démocratique que l’homme moderne s’apprêtera à vivre les temps à venir.

Chez nous au Niger, la crise des régimes de partis uniques, la montée des aspirations démocratiques chez les nouvelles générations de citoyens, combinées à la chute du Mur de Berlin en 1989, ont sonné le glas des régimes monolithiques jusque-là en cours dans le pays. Les fièvres estudiantines et syndicales de la décennie 90 étaient venues à bout du régime essoufflé, dégradant et corrompu de la Décrispation du Général Ali Saibou. Ainsi, les vents de liberté venus de l’Est ne pouvaient pas épargner les côtes africaines, et comme un effet de domino, la perestroïka décrétée en Union Soviétique par Mickael Gorbatchev a inspiré les acteurs africains sur la voie de l’émancipation politique et sociale. La Conférence Nationale Souveraine de Juillet 91 constituera, sans doute, le point de départ de cette nouvelle épopée humaine dans laquelle le Niger contemporain s’est résolument engagé.

Le point d’orgue de cette révolution a été, sans conteste, la tenue des premières élections pluralistes ayant porté au pouvoir les forces démocratiques regroupées au sein de l’Alliance des Forces pour le Changement (AFC) à l’hiver 93. Malheureusement, très vite, cette alliance qui s’’était constituée pour barrer la route au retour au pouvoir de l’ancien régime incarné par le MNSD-Nassara, s’était fracassée sur l’autel des ambitions personnelles et autres calculs politiques mesquins des acteurs en présence. Les débats qui se devaient d’être constructifs, conciliants, prenant en compte les intérêts supérieurs de la nation, ont fait, désormais, place aux mensonges, à la démagogie et autres travers. Il faut dire que les fruits attendus de ce renouveau démocratique n’auront pas tenu la promesse des fleurs, tant de question préalables n’avaient pas vu, ne serait-ce qu’un début de règlement.





L’émiettement des forces politiques à travers le multipartisme intégral ayant accouché d’une kyrielle de partis politiques à consonance identitaire, le déficit de culture démocratique chez les populations et la crise économique consécutive à la détérioration des termes des échanges (Programme d’Ajustement Structurel oblige) ont abouti dans les faits à une instabilité politique et institutionnelle chronique au point de faire regretter à certains de nos concitoyens les régimes d’exception sous lesquels le Niger semblait vivre en prospérité. Cette situation politique chaotique a conduit l’armée à intervenir plusieurs fois pour sonner la fin de la récréation. Pourtant, le peuple nigérien avait consenti d’innombrables sacrifices pour l’avènement de la démocratie, mais voilà que cette grande espérance populaire a tourné vite au cauchemar. L’on semblait tenir le bon bout avec le régime de la Cinquième République qui s’était caractérisée par une stabilité politique jamais connue au Niger sous l’ère démocratique. Malheureusement, là encore, les vieux démons de la politique politicienne nigérienne ont refait surface avec les velléités dictatoriales qui s’étaient emparées des tenants du pouvoir de l’époque qui désiraient mourir au pouvoir. Là-encore, le fusil et la baïonnette ont crépité pour remettre les pendules à l’heure et renouer avec l’ordre constitutionnel normal.

Comme on le voit, l’actuelle Septième République est le fruit, sans doute, du douloureux enfantement de notre processus démocratique aux difficiles alternances. Ainsi, depuis Mars 2011, le processus démocratique poursuit son bonhomme de chemin, avec à la clé l’érection d’institutions républicaines fortes et crédibles. Cet environnement institutionnel stable permet, aujourd’hui, au Niger d’entrevoir, pour la première fois de l’histoire, une alternance pacifique et démocratique au pouvoir en 2020 pour le premier tour de l’élection présidentielle. Il Faut dire que la stabilité politique et institutionnelle qui aura caractérisé la Septième république a permis au Niger d’enregistrer des avancées majeures dans tous les domaines. En effet, la mise en œuvre de l’ambitieux programme de la Renaissance du Niger du Président de la République Issoufou Mahamadou aura propulsé, de façon incontestable, notre pays à un rang jamais égalé dans l’histoire contemporaine du Niger. Les réalisations multiformes de ce mirifique programme ont fait du Niger une destination prisée au point d’abriter un Sommet de l’Union Africaine(UA).



Aujourd’hui, le Niger capitalise cette stabilité politique retrouvée, en dépit du contexte sécuritaire très menaçant qui donne l’impression que les autres pays qui nous environnent sont sur le point de s’écrouler. Le Président Issoufou aura réussi le tour de magie en démontrant à la face de la communauté internationale la corrélation fondamentale entre le développement, la démocratie et la défense, ce qu’il a appelé les fameux trois D. Au regard du contexte sécuritaire actuel, on ne peut que s’incliner devant une telle perspicacité d’esprit et une vision hors-normes de l’évolution du monde contemporain. Pour faire face à ces défis majeurs, le Niger actuel n’a d’autres choix que de s’inscrire dans la durée démocratique et républicaine. Cela passe nécessairement par le respect strict des principes démocratiques et des bases de l’Etat de droit.

Le salut républicain suppose l’existence d’une classe politique responsable et honnête, loin, très loin de ces soi-disant démocrates de la vingt-cinquième heure qui n’ont pas encore compris que le Niger démocratique pouvait bel et bien se passer d’eux pour avancer. Un parti politique digne de ce nom grandit et prospère dans la compétition électorale et non dans des campagnes de désinformation et d’intoxication de l’opinion publique nationale. Partout au monde où la démocratie a conquis ses lettres de noblesse, elle le doit beaucoup au sens des responsabilités de sa classe politique et à la maturité de ses militants. Plus une démocratie se développe et se raffermit, plus la classe politique et les électeurs gagnent en crédibilité. Au contraire, plus la classe dirigeante, la classe politique se complait dans des postures négatives, réactionnaires, plus son discours devient illisible pour les populations. Ce manque de hauteur de certains hommes politiques, cette absence de distanciation entre intérêts privés et combat politique auront conduit certaines formations politiques à une mort programmée quand ce n’est pas déjà actée aujourd’hui. Le mérite de l’instauration de la démocratie au Niger aura été d’avoir, solennellement, affirmé le caractère universel des principes et règles qui fondent toute démocratie et qui s’articulent autour de la primauté du droit, du suffrage universel, de la séparation des pouvoirs, de l’indépendance de la justice et du respect des libertés fondamentales de la personne humaine. Voilà, en un mot, la quadrature du cercle de la démocratie.

Plaise à Dieu, le Niger s’apprêtera à faire face à d’importantes échéances en 2020 et 2021, en vue de renouveler la confiance entre gouvernants et gouvernés. C’est donc un rendez-vous ‘’importantissime’’ qui exige de la part de chacun une claire conscience des responsabilités qui s’y attachent. Le Président Issoufou en a déjà donné le tempo, il respectera scrupuleusement la lettre et l’esprit de la Constitution du 10 Novembre 2010. Homme de parole et surtout de convictions, il respectera pleinement son engagement. Les procès d’intentions et autres malveillances n’engageront que leurs auteurs.



Par Zakari Alzouma Coulibaly
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