Comme il l’avait promis à ses militants le 12 Mai 2019 lors de la Conférence régionale du Parti MODEN LUMANA AFRICA à Accra au Ghana, Hama Amadou est rentré au bercail sans bamboula politique et sans show médiatique. Il est rentré jeudi dernier sans aucune intervention publique et s’est livré à la Justice, ce lundi 18 Novembre 2019. Convoqué ou non, Hama Amadou s’est mis à la disposition de la Justice de son pays avant les heures normales de service pour assurément éviter quelque vacarme politique ou soulèvement populaire sur son retour en prison. Pour un patriote de sa trempe qui a consacré près de 40 ans pour le bonheur de son pays, Hama Amadou sait que la meilleure liberté réside aussi dans l’obéissance aux lois et ce, quelle que soit la durée d’un exil politique, d’un refuge intellectuel ou religieux. L’obéissance aux lois n’est pas une faiblesse, elle est une autre forme de liberté.
C’est là un sens élevé de responsabilité qui a forcé l’admiration de certains observateurs de la scène politique nigérienne. Pour d’autres, rien d’étonnant. Hama Amadou a tout simplement agi en homme d’Etat. Une qualité que lui reconnaissent ses adversaires politiques mêmes les plus tenaces. A ce titre, n’est-il pas bien placé pour savoir que la Justice n’est pas seulement le glaive qui tranche et sanctionne, c’est aussi le bouclier qui protège et répare ? Hama Amadou ne disait-il pas le 3 février 2007 à Maradi lors de la rentrée politique de son parti : « Il nous faut cultiver avec sincérité l’amour de la patrie, c’est-à-dire aimer le Niger sans lequel nous n’avons ni identité, encore moins de prétention ou d’ambition à diriger un peuple. Il nous faut, en toute circonstance et quoi qu’il en coûte, mettre l’intérêt national au-dessus des intérêts individuels ou partisans » ?
Si besoin est, ces propos traduisent à suffisance la hauteur de vue de Hama Amadou qui a regagné sa cellule le cœur léger sans qu’un seul pneu ne soit brulé sur la voie publique, qu’un bien public ou privé ne soit vandalisé par ses militants et partisans. Du reste, la hauteur de vue de cet homme politique chevronné se manifeste chaque fois que des circonstances, mêmes les plus inextricables de l’histoire, commandent le réflexe d’une union autour des valeurs essentielles de la République : Fraternité, Travail et Progrès. La Fraternité entendue ici comme blason de la Paix et de la quiétude sociale, le Travail comme condition sine qua non de notre indépendance véritable et enfin, le Progrès comme une vision partagée de l’Avenir.
Quel boom au cœur de le constater ! Notre classe politique a su faire passer au peuple ce message d’Amour, d’Unité Nationale et de Tolérance réciproque (non pas pour le besoin de la caméra ou de buzz sur les réseaux sociaux). Les exemples sont nombreux, on peut citer le cas du Président Issoufou lorsqu’il s’est dressé de manière audacieuse pour faire du Niger le tombeau de Boko Haram, celui du jeune athlète Abdoul Razak Alphaga lorsqu’il a hissé les couleurs nationales au plus haut sommet de son Art et récemment au décès de la regrettée mère de Hama Amadou, lorsque les advsersaires politiques et leurs familles sont venues lui temoigner leur compassion.
» C’est humain, C’est aussi ça la politique ! « , me diriez-vous. Je réponds que c’est surtout notre devoir : celui de ne jamais extirper du jeu politique cet ensemble de valeurs instrinsèques qui constituent le substrat dynamique de notre identité, l’identité de l’homme nigerien dans un Niger qui rassemble et qui sait pouvoir tolérer.