Du 3 au 4 décembre, Niamey abrité un atelier de renforcement des capacités des membres de la CNDH et de la société civile sur la gouvernance des droits des enfants au Niger. Initié par l’ONG internationale Save The Children, l’atelier a permis de mieux les outiller sur le processus d’implication de la voix des enfants dans leurs différents rapports nationaux et internationaux sur l’état des droits humains dans le pays.
Prendre en compte la voix des enfants et surtout la faire entendre dans les instances nationales et internationales à travers les différents rapports que rédigent régulièrement les institutions habilitées, c’est le principal objectif de l’atelier de formation qui s’est tenu, du 3 au 4 décembre à Niamey. Initié par l’ONG internationale Save The Children Niger, l’atelier a réunit des membres de la Commission national des droits humains (CNDH), des représentants des ministères de la Protection de l’Enfant et de la justice, ainsi que ceux des représentants des Organisation de la societé civile (OSC) des régions de Diffa et de Zinder, les principales d’interventions du programme « Investir dans l’enfance » de Save The Children ».
La gouvernance des droits des enfants, un défi national
Le lancement de l’atelier a donné lieu à une cérémonie qui a été présidée par le secrétaire général de la CNDH, M. Salifou Issakou, en présence de M. Harouna Mahamane Salé, Représentant la Directrice-pays de Save The Children, ainsi que le responsable de l’Agence Norvégienne de Développement (NORAD). Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette occasion, le SG de la CNDH a tenu tout d’abord, au nom du président de la Commission, d’adresser ses sincères remerciements à l’ONG Internationale Save the Children pour l’organisation de cet atelier qui, selon M. Salifou Issakou, « est la preuve réelle de son engagement à collaborer avec les institutions de la République et les organisations de la société civile pour faire des Droits de l’Enfant une préoccupation nationale ». Après avoir présenté la CNDH ainsi que ses attributions et prérogatives, qui consiste pour l’essentiel, à la promotion des droits de l’homme au Niger, il a souligné que depuis sa création, la Commission élabore des rapports sur l’état des droits humains au Niger qui sont soumis à l’Assemblée Nationale conformément à la Loi portant sa création et aux organes des traités sur les droits humains auxquels le Niger a volontairement souscrit. Il s’agit principalement et entre autres, du rapport de la Commission Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), du rapport du Haut- Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme, ainsi que de l’Examen Périodique Universel et du Rapport aux différents comités spécifiques dont celui de Genève sur les droits de l’Enfant. « Les autorités nigériennes attachent du prix à la protection des droits des enfants comme en témoignent l’adhésion, la ratification et la domestication par des instruments juridiques nationaux, de la plupart des conventions internationales, régionales et sous-régionales relatives à la promotion et protection des droits de l’enfant », a poursuivi le SG de la CNDH, qui a ajouté que dans le cadre de la mise en œuvre de ces instruments juridiques, le Niger s’est doté des politiques telles que la Politique Nationale de Protection de l’Enfant, la Politique Nationale Genre, du Plan Stratégique National visant à mettre fin au mariage des enfants et d’une Politique Nationale de Lutte contre les Violences Basées sur le Genre. « L’objectif ultime de toutes ces politiques est de mettre fin à la discrimination, aux inégalités de genre, aux violences, à toutes les pratiques et attitudes inconciliables aux droits humains dont sont victimes des milliers des enfants de moins de 18 ans dans nos communautés, notamment la privation du droit à l’éducation, à une bonne santé et le droit de s’épanouir pleinement dans leurs familles et au sein de leurs communautés », a poursuivi M. Salifou Issakou, avant de réitérer qu’en tant que Commission nationale chargée de faire la promotion des droits humains, la CNDH travaille en étroite collaboration avec les Ministères responsables de la protection de l’Enfant pour garantir à tous les enfants du Niger la jouissance de leurs droits fondamentaux.
C’est pourquoi d’ailleurs, a indiqué le SG de la CNDH, cet atelier est de nature à aider et sans nul doute, la CNDH et les OSC, « à apprendre des approches et bonnes pratiques de l’ONG Save the Children en matière de la participation des enfants et de la gouvernance des droits de l’Enfant ». Selon M. Salifou Issakou, cette première collaboration est le signe d’une même préoccupation et d’une même vision pour les droits des enfants au Niger. En terminant son allocution, il a tenu à saluer le partenariat de l’institution avec Save the Children International, présentes au Niger présent au Niger depuis 2005 et qui fête cette année ces 100 ans dans le monde, et au nom de mon de l’ensemble du personnel de la CNDH, il a réaffirmé toute leur disponibilité à accompagner l’organisation internationale dans la mise en œuvre de ses activités du programme « Investir dans l’Enfance ».
« La CNDH est prête à continuer cette bonne collaboration pour aider les enfants à retrouver la voix dans le processus de prise de décision et de faire attendre cette voix au niveau national et international. C’est pourquoi, nous nous engageons à travailler avec Save The Children pour que la voix des enfants soit reflétée dans nos prochains rapports au niveau national et international ». M. Salifou Issakou, secrétaire général de la CNDH.
Investir dans l’enfance, une priorité commune
En prenant la parole, le représentant de la directrice Pays de Save The Children, M. Harouna Mahamane Salé, conseiller technique en plaidoyer et gouvernance des Droits de l'Enfant, a remercier les participants à l’atelier qui s’inscrit dans le cades des activités mises en œuvre depuis 2005 par Save the Children, en collaboration avec le gouvernement nigérien, pour assurer que tous les enfants ont les droits d’être protégés, d’apprendre et de survive. A cet effet, a-t-il indiqué, nous mettons en œuvre des programmes multisectoriels en parfaite collaboration avec l’Etat et ses démembrements, la Société Civile, les communautés, les Institutions de Recherche et les enfants. Il a par la suite évoqué le projet d’appui au renforcement de la qualité de l’éducation intitulé « Investir dans l’enfance », qui est financé par l’Agence Norvégienne de Développement (NORAD), et qui comporte trois piliers. Il s’agit notamment de l’apprentissage en toute sécurité des enfants de la zone d’invention ; la protection des enfants contre toute les formes de violences y compris le mariage des enfants et, la gouvernance des droits de l’enfant avec un accent particulier sur la participation des enfants. Selon M. Harouna Mahaman Salé, toutes ces composantes du programme Investir dans l’Enfance sont mises en œuvre en parfaite collaboration avec les principaux acteurs engagés dans la promotion et la défense des droits des enfants, en particulier les services étatiques, les partenaires de la Société Civile ainsi que les membres clés des communautés c'est-à-dire les leaders traditionnels et religieux, les parents d’élèves, les Comités villageois de protection de l’enfant, et les enfants à travers les Gouvernements scolaires et les Clubs des jeunes. Après avoir souligné l’importance de ce projet pour les enfants, il a plaidé pour la poursuite et le renforcement de ce partenariat fructueux et bénéfique pour les enfants, citant à juste titre, une déclaration pleine de sens et de sagesse de l’icône Nelson Mandela selon laquelle, « aucun de nous, en agissant seul, ne peut atteindre le succès ».
« Le projet Investir dans l’Enfance constitue une opportunité pour la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) et les Organisations de la Société Civile, de mettre en œuvre des nouvelles approches efficaces et novatrices en matière de participation des enfants dans le processus de rapportage au niveau national et international. C’est pourquoi, nous souhaitons la continuité de cette belle collaboration entre Save the Children, la CNDH et les Organisations de la Société Civile pour la réussite des objectifs de ce programme au grand bénéfice des enfants du Niger ». M. Harouna Mahamane Salé, conseiller technique en plaidoyer et gouvernance des Droits de l'Enfant Représentant la Directrice-pays de Save The Children.
Des engagements en faveur des enfants
A travers différentes séances thématiques, ils ont été sensibilisé sur la seconde phase du programme « Investir dans l’enfance », et lors de différents ateliers spécifiques, les participants ont mis en place un cadre d’échange et de discussion entre Save The Children, la CNDH et les OSCs pour une meilleure compréhension du rôle des différents acteurs dans le processus de rapportage du comité des droits de l’enfants et du Comité africain d’Experts sur les droits et bien-être de l’enfant. Les travaux ont également permis de faire des présentations suivies de discussion sur les différentes approches en matière de gouvernance des droits de l’enfant, de comprendre les rôles et prérogatives de la CNDH dans l’élaboration des rapports sur l’état des droits humains ; ainsi que d’élaborer un plan d’action pour appuyer la CNDH et les OSCs dans le processus d’élaboration du rapport prenant en compte la voix des enfants.
Aux termes des travaux, les participants ont été véritablement outillés sur les différents mécanismes de rapportage et de suivi au niveau national et international, les approches communes de Savec The Children International (SCI) et de la CNDH et un plan d’action détaillé a été élaboré pour accompagner la CNDH à prendre de façon significative la voix des enfants dès les rapports annuels qu’elle présente à l’assemblé nationale. Des recommandations ont également été formulées par les participants à l’atelier au terme duquel, les OSC et la CNDH se sont engagés à renforcer leur collaboration avec Save The Children pour intégrer la voix des enfants dans leurs rapports.