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Intervention de Son Excellence Monsieur ISSOUFOU MAHAMADOU,Président de la République du Niger, Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées à l’hommage de la Nation aux 71 soldats tués à Inatès

Publié le vendredi 13 decembre 2019  |  Présidence
Cérémonie
© Présidence par DR
Cérémonie des obsèques nationales en hommage aux 71 soldats tombés sur le champ d’honneur à Inatés, région de Tillabéry, près de la frontière avec le Mali
Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a présidé à Niamey, vendredi matin, 13 décembre 2019, la cérémonie des obsèques nationales en hommage aux 71 soldats tombés sur le champ d’honneur à Inatés, région de Tillabéry, près de la frontière avec le Mali.
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Monsieur le président de l’assemblée nationale

Monsieur le Premier Ministre,

Mesdames et Messieurs les présidents des institutions de la République,

Mesdames et Messieurs les membres du gouvernement,

Honorables députés,

Mesdames et Messieurs les ambassadeurs,

Officiers généraux, officiers, sous-officiers et hommes du rang,

Chères familles des disparus, mesdames et Messieurs,

Nous voici réunis, aujourd’hui, autour des corps de ceux qui nous sont les plus chers, unis par la souffrance de leur perte cruelle, prématurée et Oh combien injuste, eux si jeunes, si pleins de vie, morts pour nous tous, morts pour notre patrie, le Niger. Nous sommes réunis, en ce cadre solennel, ravagés par la même souffrance qui nous tenaille depuis 3 jours, depuis 3 jours que nous avons appris cette funeste hécatombe que rien ne saurait jamais justifier.

J’ai décidé de venir, en personne, pour témoigner la reconnaissance de la patrie, inconsolable mais nullement vaincue, à ces hommes arrachés à l’affection des leurs, à la fleur de l’âge, pour ce qu’ils sont pour nous : nos héros, nos martyrs.

Je suis venu ici pour dire aux familles de ces soldats que leur deuil est porté, dans une communion d’une rare intensité, par tout notre peuple éprouvé au plus profond de sa chair.

Je suis venu ici pour exprimer le sentiment de grande révolte qui m’anime, à l’instar de tous mes compatriotes, face à cette guerre que nous impose un ennemi qui ne s’est jamais adressé à nous autrement qu’en nous agressant de façon violente et perfide.

Cet ennemi vient d’enlever à la patrie 71 de ses valeureux enfants.

Sous tes ordres, Commandant Hassane Anoutab, les soldats du poste militaire de reconnaissance d’Inates se sont battus, comme des lions, contre un ennemi sans humanité.

Commandant Hassane Anoutab, depuis ce jour funeste du mardi 10 décembre 2019, tu es entré dans la légende et ton nom évoque désormais la figure du guerrier, du héros. Tu es mort les armes à la main, n’ayant jamais envisagé que l’alternative de la victoire ou de la mort. Au nom de la République, je t’élève, à titre posthume, au grade de Lieutenant-colonel. Tu es mort dans la gloire. Tu n’éprouveras jamais la honte que ressentent les lâches. Tu as fini ta vie comme tu l’as toujours vécue, dans le courage, l’honneur et la dignité. Tu devrais aller à la retraite, si bien méritée au regard de tes états de service dignes d’éloge, mais tu as fait le choix d’accepter la proposition qui t’a été faite de continuer à servir ta patrie. À tes côtés ont été fauchés 70 autres soldats pétris de bravoure.

Au nom de la République j’élève chacun d’entre eux au grade supérieur à titre posthume.

Lieutenant-colonel Hassane Anoutab, tes 70 soldats et toi, avez fait acte de courage ; c’est en cela que votre mort est glorieuse. La mort au service de sa patrie les armes à la main est une des meilleures fins. Vos familles sont aujourd’hui en pleurs mais vos enfants seront toujours fiers d’être issus de parents de votre trempe. Oui, vos enfants seront toujours fiers de vous car vous leur laissez le courage en héritage. La Nation entière est fière de vous.

Vous avez consenti le sacrifice de vos vies pour protéger le Niger de la barbarie de ceux qui, tels des vampires, n’aspirent qu’à s’abreuver de sang, de ceux qui détruisent non seulement des vies mais notre religion elle-même. Jamais, en effet, l’islam n’a connu d’arme de destruction aussi massive et aussi redoutable que le terrorisme. L’islam est en train d’être détruit au nom de l’islam. Le terrorisme a fait déjà des dizaines de milliers de victimes, pour la plupart des musulmans. Les germes de sa défaite sont dans son dogmatisme, dans son excès, dans sa cruauté.

Lieutenant-Colonel Hassane Anoutab, votre sacrifice, tes soldats et toi, ne sera pas vain car vos frères d’arme, j’en suis convaincu, vont poursuivre le combat avec encore plus d’intrépidité et de détermination.

Votre sacrifice ne sera pas vain car le gouvernement continuera le renforcement de leurs capacités sur tous les plans. Plaise à Dieu, il en sera ainsi parce qu’ils peuvent compter sur le soutien indéfectible de notre peuple. Nous continuerons à veiller à la consolidation de la trinité Peuple-Gouvernement-Forces de Défense et de Sécurité. C’est cela le gage de notre victoire toute proche.

Votre sacrifice ne sera pas vain car nous sommes, par ailleurs, déterminés, sur le plan politique, stratégique, opératif et tactique, à renforcer, encore plus, nos alliances et la coordination de nos forces pour lutter ensemble au nom de la liberté contre les ennemis de la liberté, contre l’ignorance et l’obscurantisme.

Le mardi 10 décembre 2019 a été une journée funeste. Ce fut une épreuve terrible pour notre armée et pour notre peuple. Mais nous devons garder à l’esprit que c’est toujours dans le sang, la sueur et les larmes que se construisent les nations.

Lieutenant-colonel Hassane Anoutab, votre sacrifice, tes hommes et toi, est un pas décisif vers notre victoire contre l’ennemi. C’est aussi et surtout un pas supplémentaire dans le raffermissement de notre nation.

Gloire à vous ! Gloire éternelle aux braves !

Puisse Dieu vous recevoir dans son paradis éternel.

Reposez en paix et que Dieu bénisse votre chère patrie, notre chère Patrie, le Niger.
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