Pendant que toute l’opinion nationale s’accorde pour dénoncer et déplorer la recrudescence des violences de tous genres (physiques et verbales) qui sévissent dans les différents stades du pays, les regards sont aussi tournés avec inquiétude vers le stade général Seyni Kountché dont les alentours sont en train d’être érigés en... centre commercial.
frais avec l’aide de la coopération chinoise, constitue à n’en point douter, une référence dans les pays de la sous région et une fierté nationale. C’est ce joyau architectural que l’on tente de transformer en “business center” plutôt qu’en haut lieu de pratiques sportives. En effet, les autorités municipales de Niamey ont jeté leurs dévolus sur les espaces sus-évoqués en autorisant des individus à construire des baraques et autres kiosques à sa devanture, pour leurs activités commerciales. Une pratique qui, à la longue, aura pour conséquence d’empêcher à la Direction Générale du Stade d’entreprendre toute action d’embellissement des lieux.
Ce constat amer nous inquiète à plus d’un titre. Cette préoccupation est aussi celle qui guide aujourd’hui, l’administration du Stade Général Seyni Kountché qui, on le sait, depuis son arrivée multiplie les initiatives pour non seulement rendre le cadre vivable, mais aussi la reprise des gazons, le numérotage des sièges et l’embellissement des lieux. Entre autres, on peut noter la reprise de la pelouse du terrain annexe et la clôture, numérotage des sièges et l’embellissement des lieux, la réhabilitation des urinoirs en hauteur, la réhabilitation du Centre d’accueil (village chinois), etc. Sur le plan sécuritaire on peut souligner la fermeture des portes à partir de 21h30 et les patrouilles des éléments de la police à l’intérieur du stade.
Mais ce qui paraît préoccupant dans l’occupation de ces espaces à usage commercial c’est la sécurité des personnes et de leurs biens. Pour cela, il faut se rappeler des incidents regrettables intervenus à la 34ème édition du sabre national avec d’importants dégâts sur les biens des particuliers installés autour de l’arène. Loin de nous de susciter la polémique ou de verser dans un débat partisan; nous demandons humblement aux responsables de la Communauté Urbaine de Niamey d’avoir d’abord pour soucis premier la sécurité du public au lieu de songer aux retombées financières que la vente de ces espaces peut régénérer à leur entité.
Personne ne peut maîtriser avec précision les comportements des supporteurs surtout lorsqu’ils s’estiment lésés par tel ou tel autre événement intervenu au cours d’une rencontre sportive. Ayons aussi à l’esprit les incidents douloureux qui s’étaient produits dans certains pays africains comme l’Egypte, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, etc. Ne soyons pas obnubilés par les retombées financières de l’opération au détriment de la quiétude sociale et la sécurité de nos concitoyens. Ce qui est certain, les instances internationales ne badinent pas sur l’esprit sécuritaire des installations sportives.
Les autorités municipales de Niamey, doivent savoir que :’’ Gouverner, c’est prévoir’’. C’est lieu de s’interroger sur la position du Ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Culture qui assure la tutelle de cet édifice au nom de l’Etat qui en est le propriétaire exclusif.