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Discours de S.E.M. Issoufou Mahamadou à la 56eme Session ordinaire de la conference des Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO

Publié le dimanche 22 decembre 2019  |  Présidence
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© Présidence par DR
Début à Abuja, au Nigeria, des travaux du Sommet de la CEDEAO sous la présidence de SEM Issoufou Mahamadou
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Excellence Monsieur Mahammadu Buhari, Président de la République Fédérale du Nigeria ;

Excellences Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, chers frères ;

- Excellences Messieurs les anciens Chefs d’Etat et les invités spéciaux ;

- Monsieur le Président du Conseil des Ministres de la CEDEAO ;

- Monsieur le Président de la Commission de la CEDEAO ;

- Monsieur le Président de la Banque Africaine de Développement ;

- Mesdames et Messieurs les Ministres ;

- Monsieur le Représentant Spécial du Secrétaire Général Nations Unies et Chef du Bureau des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel (UNOWAS) ;

- Monsieur le Président de la Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) ;

- Madame la Représentante du Président de la Commission de l’Union Africaine

- Mesdames et Messieurs les Chefs des Institutions de la CEDEAO ;

- Mesdames et Messieurs les Membres du Corps Diplomatique et des Organisations internationales ;

- Distingués Invités, Mesdames et Messieurs,

C’est avec joie, que je vous exprime mes sincères remerciements et toute ma gratitude pour votre présence, ici à Abuja, à l’occasion de cette 56eme session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

J’adresse, en votre nom à tous, nos remerciements et notre profonde gratitude, à S.E.M. Muhammadu BUHARI, Président de la République Fédérale du Nigeria, au Gouvernement et au peuple du Nigeria, pour l’accueil chaleureux que nous recevons à chacune de nos visites dans ce beau pays.

Excellences Mesdames et Messieurs,

Comme l’indique le Traité fondateur de notre Organisation, l’objectif principal de la CEDEAO est de « promouvoir la coopération et l’intégration, en vue de la création d’une union économique et monétaire en Afrique de l’Ouest, afin d’améliorer le niveau de vie de la population et d’assurer la croissance économique, de favoriser les relations entre les États membres et de contribuer au progrès et au développement du continent africain». Votre présence à cette 56eme session ordinaire de notre conférence est la preuve de votre attachement à cet objectif qui reste pour nous la boussole qui oriente continuellement nos analyses, décisions et actions.

A l’occasion du discours de clôture de notre 55eme session ordinaire, rappelant les aspirations de la vision de notre organisation, je m’étais engagé à faire réaliser des avancées significatives dans les trois domaines suivants, au cours de mon mandat : la consolidation des institutions démocratiques, l’intégration économique de nos Etats et la sécurité régionale.

Les rapports qui nous seront présentés par le Président du Conseil des Ministres et le Président de la Commission nous permettront d’évaluer les progrès réalisés dans ces domaines prioritaires pour notre communauté.

Sur le plan politique et particulièrement s’agissant de la consolidation des institutions démocratiques, je salue l’effort global de tous nos pays engagés résolument dans le renforcement de notre démocratie. Je salue particulièrement les derniers développements en Guinée Bissau avec la bonne organisation du premier tour de l’élection présidentielle le 24 novembre 2019 et l’annonce du deuxième tour pour le 29 décembre 2019.

Je fonde l’espoir que tous nos efforts déployés dans ce pays seront couronnés de succès avec le retour de la stabilité, gage du développement en Guinée Bissau et dans la Région entière. A cet effet, je voudrais vous engager à soutenir et renforcer le cadre régional de prévention et de gestion des conflits qui nous a permis de rester unis dans la résolution pacifique de plusieurs crises nationales et régionales.

Je voudrais renouveler ici, nos remerciements à tous nos collègues qui ont mené avec succès les missions de médiations politiques que nous leur avions confiées.

S’agissant des programmes d’intégration économique de nos Etats, une attention particulière a été accordé au programme de la monnaie unique de la CEDEAO pour lequel l’objectif fixé est le lancement de cette monnaie en 2020. Des progrès significatifs ont été enregistrés par nos Etats en matière de respect des critères de convergence avec 7 pays à jour sur l’ensemble des 4 critères de premier rang et 6 pays à jour sur 3 des 4 critères. Il en est de même en ce qui concerne la croissance économique. Alors qu’un ralentissement est observé au niveau de la croissance économique mondiale estimée à 3% en 2019 contre 3,6% en 2018, les Etats membres de la CEDEAO s’inscrivent dans une dynamique d’accélération de la croissance économique avec un taux moyen de 3 ,3 % en 2019 contre 3% en 2018. De façon spécifique, 12 pays sur 15 enregistrent des taux de croissance supérieurs à 5%.

C’est dire que nous avançons et que nous sommes sur la bonne voie cependant un effort supplémentaire est requis pour certains pays en ce qui concerne les critères de convergence au cours de l’année 2020. L’échéance convenue de 2020 se rapprochant, c’est l’occasion pour notre conférence de réaffirmer notre volonté politique à parachever le processus engagé et donner des directives claires au comité Ministériel sur le Programme de la Monnaie Unique.

Je salue également les progrès réalisés dans le domaine des infrastructures avec l’équipement des centres de contrôle juxtaposés Nigéria-Bénin et Togo -Ghana ainsi que la mise en place des comités mixtes nécessaires au bon fonctionnement de ces centres. Pour faciliter la libre circulation des personnes et des biens, un des programmes phares de notre organisation, d’autres centres juxtaposés sont en perspectives. De plus, des projets importants d’infrastructures ont été identifiés dans les domaines des routes, du chemin de fer, de la production et des transports d’énergie électrique, des hydrocarbures, des télécommunications et des NTIC. Certains de ces projets sont déjà en cours d’exécution notamment dans le domaine de l’énergie tandis que d’autres sont au stade de recherche de financement ou d’études.

Concernant l’intégration continentale notre sous-région reste une des communautés régionales les plus dynamiques et apporte une contribution appréciable à l’objectif global d’intégration du continent. C’est ainsi que tous nos Etats ont signé l’accord instituant la ZLECAf et nombre d’entre eux l’ont ratifié. Notre région est honorée par le choix du Ghana pour abriter le siège du Secrétariat Exécutif de cette institution. Nous devons en être fiers. C’est le lieu de lancer un appel aux Etats qui ne l’ont pas encore fait d’accélérer le processus de ratification.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Toutes ces belles perspectives et tous ces succès peuvent être compromis par l’évolution de la situation sécuritaire. Celle-ci se dégrade dans la région du Sahel tandis que dans le bassin du lac Tchad Boko Haram fait preuve de résilience.

Notre Région est durement éprouvée par les attaques terroristes qui s’intensifient chaque jour et menacent de nombreux acquis nationaux et régionaux. La menace gagne en intensité tout en s’étendant dans l’espace.

En notre nom à tous, je voudrais exprimer nos condoléances aux familles et pays de toutes les victimes civiles et militaires de cette guerre contre le terrorisme.

Aussi, voudrais-je vous demander de vous lever pour observer une minute de silence pour la mémoire de toutes les victimes de ces atrocités dans tous nos pays.

Je vous remercie.

Excellences, Mesdames, Messieurs,

Pour faire face à cette situation, il est urgent d’agir. Notre communauté doit mettre en œuvre de manière diligente les recommandations de son Sommet Extraordinaire sur le terrorisme, tenu le 14 septembre 2019 à Ouagadougou. Cela nous permettra de contribuer à relever collectivement ce défi qui apparait comme une atteinte à notre dignité et à notre souveraineté.

Pour relever ce défi, nous devons poursuivre le renforcement de nos capacités au plan national mais aussi renforcer les forces conjointes sans oublier le nécessité d’envisager la montée en puissance de la force en attente de la CEDEAO ainsi que le recours à la solidarité de l’Union Africaine à travers le fonds pour la paix.

Par ailleurs, nous devons mobiliser tous nos moyens diplomatiques pour amener l’ensemble de la communauté internationale à soutenir notre combat en plaçant par exemple le force conjointe du G5 Sahel sous le chapitre VII de la charte des nations unies et en donnant à la MINUSMA un mandat plus offensif. Il est indispensable qu’une coalition internationale forte prenne à bras le corps les problèmes sécuritaires actuels de notre région avant qu’il ne soit trop tard.

En souhaitant plein succès à nos travaux je déclare ouverte la 56ème Session ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.

Vive l’intégration régionale et continentale

Je vous remercie
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