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Sommet de la Cédéao : 2 milliards de dollars contre le terrorisme, une Banque centrale pour gérer l’Eco (Ec)

Publié le dimanche 22 decembre 2019  |  Actu Niger
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© Présidence par DR
Début à Abuja, au Nigeria, des travaux du Sommet de la CEDEAO sous la présidence de SEM Issoufou Mahamadou
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Les Chefs d’Etat et de gouvernement de la CEDEAO, réunis ce samedi 21 décembre à Abuja, ont adopté un plan de 2 milliards de dollars US sur quatre ans pour la sécurité régionale. Ils ont également adopté le sigle de la monnaie unique l’Eco (Ec) dont la gestion sera confiée à une Banque centrale de l’Afrique de l’Ouest (BCAO).

La 56e session ordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), qui s’est tenue ce samedi 21 décembre dans la capitale nigérienne, a pris fin avec l’adoption d’une série d’importantes décisions pour l’avenir de la communauté ouest-africaine. L’une des décisions phares, c’est l’adoption d’un plan d’action 2020-2024 pour la sécurité régionale. Dans le communiqué final qui a sanctionné les travaux de la session, les chefs d’Etat ont réaffirmé leur détermination à lutter contre le terrorisme. A cet effet, et selon le texte lu par le président de la Commission de la CEDEAO, M. Jean Claude Kassi Brou, les chefs d’Etat ont adopté un plan d’action de plus deux milliards de dollars US pour la période 2020-2024. En plus de cet engagement financier qui va au delà des 1 milliards de dollars US initialement annoncé, et « très préoccupés par la dégradation de la situation sécuritaire dans l’espace du G5 Sahel », les chefs d’Etat ont réitéré leur appel au Conseil de sécurité des Nations unies afin d’inscrire la force conjointe du G5 Sahel au chapitre 7 de l’organisation onusienne pour donner à la MINISMA un mandat offensif.

La monnaie unique en bonne voie malgré les incertitudes

Les dirigeants de la CEDEAO ont également approuvé de nouvelles décisions pour ce qui est de la très attendue monnaie unique. Si la question de l’entrée en vigueur de l’Eco en 2020 reste encore assez floue, en raison de la réticence de certains pays, les chefs d’Etat ont encouragé le conseil des ministres à accélérer la mise en œuvre de la feuille de route revisitée, afin de respecter l’échéance de 2020, pour la création de la nouvelle monnaie. Tout en prenant acte des transformations en cours dans l’espace UEMOA, la conférence a adopté le sigle (Ec) pour la nouvelle monnaie. L'appellation Banque Centrale de l'Afrique de l'Ouest (BCAO) a également été retenue pour la nouvelle Banque centrale communautaire. Des décisions ont aussi été annoncées concernant le processus de transition pour l’entrée en vigueur de cette monnaie, notamment l’entrée en vigueur de l’Eco dans la zone UEMOA dès juillet 2020 avec la fin de la tutelle du trésor français sur le franc CFA ainsi que le maintien de sa parité avec l’euro pour cette zone.

La libre circulation des biens et des personnes en panne

Toujours sur le plan économique, la conférence des Chefs d’Etat de la CEDEAO s’est penchée sur la situation des échanges commerciaux au niveau de la sous-région. Malgré les efforts, la situation reste encore peu reluisante et la question de la fermeture des frontières terrestres nigérianes s’est invitée à l’ordre du jour de cette 56e session. Les Chefs d’Etat ont appelé au respect des règles et des normes communautaires et, afin de solutionner le problème, un comité composé du Burkina, de la Côte d’ivoire et du Togo, en plus des pays membres concernés (Nigeria, Bénin et Niger), a été chargé d’assurer une sorte de médiation pour permettre la libre circulation des biens et des services dans l’espace communautaire. Il travaillera pour ce faire, avec la Task Force de la Cédéao sur la question, laquelle est dirigée par l’ancien chef d’Etat nigérien Salou Djibo.

Des avancées démocratiques et des crises politiques en vue

Au plan politique, la conférence s’est réjouie des avancées démocratiques dans l’espace CEDEAO, et a invité les pays qui connaitront des échéances électorales en 2020 (Burkina Faso, Cote D’ivoire, Niger, Togo, Ghana, Guinée), à mettre tout en œuvre pour que ces élections se fassent dans la paix et en toute transparence. Par ailleurs, les chefs d’Etat se sont félicités de la tenue des élections présidentielles en Guinée-Bissau, dont le deuxième tour est prévu pour le 29 décembre prochain.

Il convient de noter que la conférence, présidée par le chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou, président en exercice de la CEDEAO, a fait le plein de participation avec 14 des 15 pays représentés au plus haut niveau de l’Etat. Seule la Guinée Bissau s’est fait remarquer par l’absence de dirigeants, en raison de la situation politique qui y prévaut.

Plusieurs allocutions ont marqué la cérémonie d’ouverture avant que les chefs d’Etat et des délégations ne se réunissent à huis clos. Dans son allocution de bienvenue, le Président de la République Fédérale du Nigeria, S.E.M. Muhammadu Buhari, hôte du Sommet, il a remercié ses pairs pour leur présence avant de rappeler les enjeux de cette réunion qui porte sur les questions d’ordre sécuritaire et d’intégration régionale de nos pays. De son côté, le Président de la Commission de la CEDEAO, M. Jean-Claude Kassi Brou, a rendu un hommage mérité au Président en exercice de l’organisation, S.E.M. Mahamadou Issoufou, pour son leadership à la tête de l’Institution et son engagement dans la lutte contre le terrorisme. Il a également salué les progrès enregistrés dans le cadre de la démocratisation de nos nations. A ce propos, il s’est félicité de la tenue du premier tour de l’élection présidentielle en Guinée Bissau, dans le calme et la sérénité, en novembre dernier. Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé, le Président de la République du Niger, S.E.M. Mahamadou Issoufou, président en exercice de la CEDEAO, il est revenu sur l’objectif de l’organisation qui est de promouvoir la coopération et l’intégration, en vue de la création d’une monnaie économique en Afrique de l’Ouest, afin d’améliorer les conditions de vie des populations et d’assurer la croissance économique et le développement du continent africain. Il a souligné l’intérêt de nos Etats à respecter les critères de convergence pour la monnaie unique et a fait remarquer que sept (07) pays sont à jour sur l’ensemble des quatre critères de premier rang et six (06) pays sont à jour sur trois des quatre derniers critères. Le président Issoufou a également indiqué que plus de solidarité et d’union de nos pays pourraient servir de bouclier contre la menace terroriste qui gagne en intensité tout notre espace commun. Enfin, le chef d’Etat nigérien a exprimé ses condoléances et toute sa compassion aux familles des victimes des récentes attaques terroristes.

Invité à prendre la parole pour l’occasion, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, M. Mohamed Ibn Chambas, a pour sa part, indiqué que ces assises qui se tiennent dans un contexte d’attaque terroriste, suivi de déplacement des populations, imposent à nos Etats l’Union de toutes les forces et le soutien total à la lutte menée par le G5 Sahel. Il a ensuite, à cet effet, lancé un appel à la solidarité entre les Etats et à la mutualisation des moyens pour relever les défis majeurs liés à l’insécurité au sein de l’espace communautaire. Dans l’allocution qui a suivie, à la suite du représentant des nations unies, le Dr Akinwumi Adesina, Président de la Banque Africaine de Développement (BAD), s’est dit honoré du partenariat entre son Institution et la CEDEAO. Il a fait le point des avancées de la BAD au cours de ces quatre (04) dernières années durant lesquelles des investissements considérables à hauteur de vingt milliards de dollar US ont été faits au sein de l’espace CEDEAO. Il a tenu à réaffirmer le soutien de la BAD aux pays de la sous-région pour la réalisation des projets structurants dans les domaines de la santé, de l’électricité, des infrastructures, de l’agriculture et de la lutte contre le changement climatique.

A.Y.B
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