Deux projets d’attentats sur notre sol déjoués grâce aux investigations menées par les services de renseignements ; le redoutable Chébani arrêté par les autorités françaises grâce toujours aux informations données par les services de renseignements nigériens, la moisson est très sincèrement abondante pour ne pas dire débordante de bienfaits pour notre pays.
L’on se rappelle qu’il y a juste quelques semaines, notre pays a contribué à la libération des otages français enlevés au Niger depuis deux années. C’est dire que, au-delà de ce que les rossignols peuvent chanter en attribuant toutes ces prouesses à tel ou tel autre supra guide, notre système de renseignement et notre diplomatie sont aujourd’hui deux choses qui font la fierté des nigériens, de quelques bords qu’ils soient.
Et nous nous devons de vibrer en harmonie pour rendre hommage à ces hommes et femmes qui veillent chaque jour sur la pérennité de notre respiration alors même que nous nous pavanons sur des espaces susceptibles de nous engloutir d’un instant à l’autre. Nos services de renseignements, nos forces de défense et de sécurité sont dans le contexte actuel du Niger les acteurs qui doivent en toute circonstance être placés au devant. Une fois encore, nous leur rendons hommage pour toutes les actions réalisées et celles à venir.
Ceci dit, les deux projets macabres avortés viennent nous rappeler à l’esprit que nous ne sommes toujours pas à l’abri des actes barbares du genre de ceux qui ont endeuillé le peuple nigérien et la famille des militaires en particulier suite aux attentats simultanés d’Agadez et d’Arlit.
On l’a bien dit, ces gens opèrent de manière ni orthodoxe ni conventionnelle. Ils frappent où ils veulent et quand ils veulent, semant l’amalgame entre les innocents et les vraies cibles ; d’ailleurs, pour ces gens, tout ce qui bouge est une cible potentielle dès lors qu’ils décident de frapper un pays.
Quelque soit donc le temps d’accalmie qu’ils observent, il faut rester vigilant car ils n’observent jamais de répit. Raison pour laquelle il faut saluer la pérennité des mesures prises par les autorités pour sécuriser certains coins sensibles de notre capitale. Certes, ces barrages, ces routes bloquées et les contrôlent intempestifs d’identité et de véhicule peuvent paraître gênant pour la population.
Cependant, il faut comprendre et accepter que ce ne sont là que des mesures salutaires au profit de notre propre sécurité. D’ailleurs, les populations elles-mêmes doivent encourager et même exiger ce genre de mesures là où elles ne sont pas prises.
Voyez par exemple comment les voitures circulent allégrement sur le tronçon qui passe devant la présidence avec souvent des embouteillages monstres. Dans certains pays, l’accès à ce genre d’endroit est strictement interdit. C’est dire que bien que notre système de sécurité fasse des prouesses, il y a encore des choses à améliorer.
Pour l’heure, s’il vous plait ne nous trompons pas de cible en utilisant ces efforts d’humbles citoyens à des fins de la politique politicienne. Il est vrai que cela se passe sous la houlette d’hommes et de femmes d’un certain bord politique.
Cependant, en matière de sécurité, c’est un aspect dont on n’en a cure. La sécurité a besoin du service de tout le monde car, si jamais elle n’y est pas, le calvaire ne choisira ni l’opposition ni le pouvoir, mais les deux, ensemble ; une cartouche ou une bombe n’a pas de choix à faire une fois qu’elles sont activées. Au-delà donc des services de renseignement et des forces de défense et de sécurité, il faut saluer et louer la collaboration de tous.
Chacun doit apporter sa pierre à l’édifice pour que les choses fonctionnent comme il se doit. L’exemple a été très bien servi par la population de Diffa qui a accueilli un grand nombre d’activistes de Boko Haram ayant fuit la chasse menée à eux au Nigeria voisin. Grâce à la collaboration et à la vigilance des populations, toutes les mauvaises intrusions ont été démasquées et neutralisées. Ce cas doit servir d’exemple à tous.
Rappelons donc qu’il n’y a pas lieu de faire du tapage politique autour de cette question car, l’excès de zèle peut très bien pousser certains à se sentir blesser dans leur orgueil. C’est l’affaire de tous et c’est parce que tous se sont mis à la tache que notre mur demeure encore infranchissable et impénétrable par le margouillat.
Pour les forces de défense et de sécurité et les autres acteurs du terrain, ils ont plus que quiconque d’être mises au devant, d’être félicitées avant toute autre personne qui sommeille sous son climatiseur au moment où elles bradent froid, chaleur et Dieu sait quelle autre calamité pour assurer la protection du territoire. Il leur faut donc légitimement des moyens d’actions conséquents, plus que ce que l’on injecte dans le domaine alimentaire.
Eh oui, si ta maison brûle tu ne restes pas à vouloir sauver le sac de riz qui est dedans. Ces gens ont aussi besoin d’un traitement non pas équitable par rapport à celui des autres travailleurs mais très loin au-delà de tous.
Les risques et les privations qu’ils prennent et s’imposent doivent être chèrement payés. Nous devons bannir le traitement colonial et néocolonial qui est fait à nos vaillants soldats et autres hommes de terrain. Personne ne doit broncher sur ce point ; le peuple entier est unanime sur la question.
