Peu présente dans les restaurants, la cuisine nigérienne se fait avec des produits locaux. Fruit des ressources naturelles, ces plats sont faits à base de céréales mil, maïs, riz, salades et sauces colorées avec des légumes de saison. Sans oublier le couscous mélangé avec des feuilles de Moringa, appelé communément« dembou ». Et pour faire ces bons mets, il faut tout un ensemble de techniques de préparation d’aliments en vue de leur consommation. Avec la prolifération des hôtels et restaurants ces derniers temps à Niamey, de plus en plus de jeunes se forment en cuisine, en pâtisserie…. Le Restaurant ‘’Finistère’’ de Miriam Lohatodé sis au quartier plateau de Niamey assure la formation de onze (11) femmes en cuisine et sept (7) en pâtisserie.
L’initiatrice de cette formation, Mme Miriam, nous explique qu’elle a soumis en début d’année 2019 un projet social à financement qui a pour but l’autonomisation des femmes par l’insertion professionnelle. « En tant que restaurant nous avons opté pour la formation de ces jeunes femmes en cuisine et en pâtisserie : deux filières porteuses de nos jours. Le projet a duré douze (12) mois et est divisé en deux(2) phases fondamentales. La première phase est consacrée à la formation professionnelle allant de juillet à décembre 2019. Celle-ci vient de s’achever d’où l’organisation de la cérémonie de remise de diplômes quiaura lieu demain samedi 11janvier 2020 » a-t-elle ajouté. Selon elle, c’est un évènement majeur dans le projet qui ouvre des portes vers l’emploi. La deuxième phase de janvier à juin 2020, celle-ci sera consacrée à l’accompagnement des jeunes diplômées vers l’emploi en les aidant à trouver des postes. Surtout ces derniers temps avecla création d’hôtels et restaurants à Niamey. C’est un important projet qui a été principalement financé par l’Ambassade de France en collaboration avec d’autres partenaires. Nous sommes là d’abord pour transmettre notre savoir faire et aider ceux qui veulent apprendre les métiers de cuisine à se perfectionner. « J’essaie d’apprendre aussi à travers ces contacts des saveurs et des senteurs que j’ai jamais imaginées. De nos jours même les hommes accordent beaucoup d’importance à la cuisine africaine et particulièrement nigérienne. La cuisine nigérienne a une gastronomie riche mais sous exploitée, elle ne sait pas se vendre comme il le faut, d’où la nécessité de s’améliorer en vue d’accueillir dans des très bonnes conditions nos hôtes lors des séminaires, forums et grands sommets que le Niger enregistre régulièrement » a- t-elle signifié.
Rappelant qu’une cérémonie sera organisée pour remettre les diplômes aux 18 bénéficiaires Mme Miriam remercient les bailleurs qui ont financé le projet. Elle invite les populations nigériennes notamment les femmes à s’intéresser aux cours culinaires avant d’appeler les autorités à soutenir et à financer ces genres d’initiatives porteuses. Les inscriptions se poursuivent pour d’autres formations pour promouvoir l’art culinaire et apprendre les métiers d’avenir.
Des bénéficiaires témoignent
«J’ai eu toujours la passion de cuisiner, j’aime souvent faire des combinaisons de plats issus des produits locaux notamment les céréales, les légumes, les fruits. Et j’ai compris qu’il est important pour nous de savoir cuisiner pour notre survie et pour nous occuper. Elles sont nombreuses aujourd’hui à Niamey à être fières d’être indépendantes grâce à leur activité de restauratrice » a soutenu Melle Leila Altiné âgée de 20 ans. Ce sont là les raisons qui l’ont poussée à s’intéresser à cet art culinaire et aujourd’hui elle pense qu’avec la formation reçue, elle peut aisément exercer ce métier.
Ayant échoué au BEPC, Saadatou Oumarou 31ans a jugé utile de ne pas rester les bras croisés, après une longue réflexion, elle dit s’armer de courage pour prendre en charge ses besoins et ceux de sa famille. Et c’est une voisine qui lui a parlé de cette opportunité qu’elle n’a pas hésité àsaisir en se formant au métier de restauration. « Je ne savais quoi entreprendre, j’essayais à chaque fois de travailler mes méninges de jour comme de nuit. Et de bouche à oreille, j’ai appris cette formation. Et, Dieu merci la pâtisserie est un art intéressant, nous avions beaucoup appris également dans le domaine de l’hygiène alimentaire surtout qu’après, le projet va nous aider à avoir de l’emploi dans un restaurant, un hôtel, une entreprise surtout que Niamey en regorge actuellement », affirme-t-elle toute joyeuse.
Melle fatiya Soumana Amadou, une autre bénéficiaire de préciser que depuis l’enfance, elle adore les bons plats, et quand sa maman faisait la cuisine, elle a envie de toujours comprendre quel condiment et quel condiment doit être préparé bien avant. « J’aime beaucoup la sauce gombo avec la pâte de mil, de riz, le focou assaisonné avec le poisson fumé. Et je trouve que les mets ne sont pas variés et je me suis dit presque toujours les mêmes plats il faut bien que j’apprenne d’autres repas, d’autres cultures, chaque pays a ses mets. Et voilà je suis là pour apprendre et dans un futur proche je dois ouvrir mon propre restaurant. Un met bien préparé attire toujours la clientèle » commente-t-elle tout en invitant ses sœurs qui sont au chômage à leur emboiter le pas.