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Sommet de Pau : tout est désormais clarifié pour plus de Barkhane au Sahel !

Publié le mardi 14 janvier 2020  |  Actuniger.com
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© aNiamey.com par DR
Le Président de la République, SEM Issoufou Mahamadou, arrivé lundi 13 janvier 2020, à Pau, en France, a pris part au Sommet sur la lutte contre le terrorisme aux côtés de son homologue, SEM Emmanuel Macron
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Ils sont partis à Pau, ils se sont clarifiés et ils sont revenus attendre les résultats des nouvelles promesses d’une plus grande présence de Barkhane au Sahel. Eux, ce sont les chefs d’Etat des cinq pays membres du G5 Sahel qui se sont réunis, ce lundi 13 janvier à Pau, avec le président français pour un sommet initialement « convoqué » par Emmanuel Macron pour une « clarification ». De clarification, il en a été justement question comme en témoigne la déclaration conjointe signée et paraphée par les 5 chefs d’Etat à la fin du conclave et dans laquelle ils ont solennellement exprimé leur « souhait de la poursuite de l’engagement militaire de la France au Sahel ». Ce qui est loin d’une surprise pour qui connait les positions déjà affichées, bien avant le sommet, de Roch Kaboré du Burkina, IBK du Mali, Issoufou Mahamadou du Niger, Idriss Déby du Tchad et Mohamed Ould Ghazouani de la Mauritanie.

Le président Emmanuel Macron a été clarifié et pour montrer sa satisfaction, il a fait des annonces avec notamment l’envoi de 220 soldats supplémentaires au Sahel. Plus de soldats donc en renfort des 4.500 éléments de la force Barkhane déjà en place qui peinent pourtant à contenir les assauts répétés des groupes terroristes qui multiplient les attaques, particulièrement dans la zone des 3 frontières (Mali, Burkina et Niger). Il a aussi promis plus de coordination et de partage de renseignement, avec un commandement conjoint Barkhane- Force conjointe du G5 Sahel, ainsi que le renfort de l’opération annoncée « Takuba » (Sabre), avec des unités des forces spéciales de certains pays européens volontaires.

Emmanuel Macron peut donc s’en réjouir de ce sommet qui a fait tant jaser. Non seulement les chefs d’Etat, qui sont les voies politiques par excellence habilitées à parler au nom de leur peuple, ont réitéré leur souhait de voir plus de Barkhane au Sahel, mais ils se sont aussi engager à faire taire les voix dissonantes. C’est tout ce qu’il avait demandé : « que les positions des pays du G5 Sahel soient clarifiées et assumées ». C’est désormais chose faite même s’il a tenu, lors de la conférence de presse conjointe, à prévenir que si un Etat le demande, alors la France le quittera. C’est encore, on ne peut plus clair !

« Notre seul intérêt, c’est la lutte contre le terrorisme et la stabilité et la souveraineté des Etats. J’entends beaucoup de choses sur les réseaux, dans les déclarations. J’entends beaucoup de gens dans votre pays qui disent tout et n’importe quoi. Demandez-vous par qui ils sont payés, demandez-vous quels intérêts ils servent. Moi j’ai mon idée. Mais que ces gens-là disent qui se fait tuer pour leurs enfants. Moi je sais qui est tombé pour la sécurité des Maliennes et des Maliens, des Nigériens, des Burkinabè : des soldats français. Je le fais en conscience quand je décide de les envoyer là bas. Donc les discours que j’ai pu entendre ces dernières semaines, sont indignes. Ils sont combattus avec beaucoup fermeté par vos dirigeants et je les en remercie. Ils sont indignes parce qu’ils servent aussi d’autres intérêts. Demandez-vous bien. Soit ils servent les intérêts des groupements terroristes qu’ils voudraient voir plus puissants dans vos pays, soit ils servent des intérêts d’autres puissances étrangères parce qu’ils veulent voir les européens plus loin, parce qu’ils ont leur propre agenda, un agenda de mercenaires ». Emmanuel Macron, lors de la conférence presse à l'issue du sommet de Pau.

Des Résultats probants et rapides : le vœu des chefs d’Etat pour atténuer la fronde

Les chefs d’Etat du G5 Sahel se sont clarifiés comme ils ont d’ailleurs été très clairs sur le sujet depuis le début : ils veulent non seulement de Barkhane mais si possible encore de plus de Barkhane. Ils sont revenus avec des promesses, ce qui n’est pas une première, et maintenant, comme l’ont dit Roch Kaboré et Idriss Déby, « il faut des résultats probants et rapides ». C’est tout l’enjeu qui a justifié ce déplacement d’ensemble des 5 chefs d’Etat du G5 Sahel, car c’est ce qui leur permettra de calmer une certaine opinion, que le président nigérien a qualifié certes de « minoritaire », mais dont la contestation contre cette présence étrangère et particulièrement française, ne cesse de s’amplifier. Une opinion très remontée et qu’il est loisible de constater comme largement en déphasage avec le sentiment exprimé par les chefs d’Etat à Pau. Elle s’est fait entendre et elle va continuer à se faire entendre. C’est un fait indiscutable, c’est son bruit qui a suscité la tenue de ce sommet de Pau, qui a un air de déjà vu, puisque tout ce qui en est ressorti, est déjà connu et décidé d’avance.

« Il nous faut des résultats probants rapides parce que nous jouons la crédibilité de chaque pays ici présent et la crédibilité de la coalition de façon générale, parce qu’il peut y avoir le sentiment qui ressort que nous ne sommes pas capables de pouvoir gérer le défi que nous avons en face ». Roch Marc Kaboré, président du Burkina.

Les chefs d’Etat du G5 Sahel ont satisfait à la demande de Macron. Ils vont devoir attendre maintenant un retour d’ascenseur. C’est la condition sine qua none pour qu’ils puissent sauver la face car, comme en témoignent les échos sur les réseaux sociaux de l’appréciation par l’opinion des conclusions du Sommet de Pau, la contestation n’est pas prête de s’éteindre. Et à son embryon, malgré les interdictions dans certains pays, cette fronde a déjà provoquée l’ire de l’Elysée et une onde de choc panafricaine sans précédent. Au point où il serait difficile voire impossible qu’elle devienne inaudible au lendemain du Sommet de Pau et l’engagement des chefs d’Etat devant Macron. Du reste, la France qui mise aussi, dans les discours en tout cas, sur plus de démocratie et de bonne gouvernance dans ces pays qu’elle assiste, comme un des piliers de la lutte d’ensemble contre l’expansion du terrorisme, peut-elle ne pas en tenir compte de cette contestation qui enfle ? A moins de parvenir à des résultats concrets sur terrain. Aussi rapidement que possible… En cela, le sommet de Pau n’aura pas été pour rien !
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