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Entretien avec le président du Comité d’organisation de la foire des maraichers d’Agadez : «Les jeunes de notre région ont compris que travailler la terre ne pourra qu’être bénéfique aussi bien pour eux mêmes que pour la Nation» déclare M. Hamidi Yahaya

Publié le jeudi 23 janvier 2020  |  Onep
Entretien
© Autre presse par DR
Entretien avec le président du Comité d’organisation de la foire des maraichers d’Agadez : «Les jeunes de notre région ont compris que travailler la terre ne pourra qu’être bénéfique aussi bien pour eux mêmes que pour la Nation» déclare M. Hamidi Yahaya
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La 9ème édition de la Foire des maraichers de la Région d’Agadez adébuté le 15 janvier 2020 pour une durée d’un mois. Le thème choisi cette année est «contribuons à la paix». Il s’agit à travers l’organisation de cette foire de créerun cadre propice à la commercialisation de ces produits périssables. A la date du 20 janvier 2020, ce sont au total 1035 tonnes de pomme de terre; 202 tonnes d’agrumes ; 838 tonnes d’oignon et 412 tonnes de l’ail qui sont mises sur le marché de Niamey à travers les trois sites affectés à cet effet. Cette quantité acheminée à Niamey ne représentemême pas la moitié de la production de cette année selon le président du comité d’organisation de la foire des maraichers d’Agadez, M. Hamidi Yahaya. D’année en année, les producteurs de la région d’Agadez sont en train d’augmenter la production. Dans cet entretien, le président du comité d’organisation nous explique la particularité de cette édition et les progrèsenregistrés concernant la production.

Monsieur le président, la foire des maraichers d’Agadez est organisée chaque année pour permettre aux producteurs d’écouler rapidement leurs produits. Peut-on avoir une idée du nombre d’exposants et la quantité de la production sur place?

Nous sommes à la 9ème édition de cette foire. A la place Toumo, nous continuons actuellement à d’accueillir des exposants. Ainsi, lors de la visite du Premier ministre, Chef du gouvernement, les exposants étaient au nombre de 237 personnes avec une quantité de production estimée à 835 tonnes de pomme de terre. Mais deux jours après, ces chiffres ont connu une hausse. 200 tonnes de pomme de terre de plus sont arrivées, ce qui porte le tonnage de pomme de terre à 1035 T. Quant au nombre d’exposants, nous avons enregistré sept (7) autres de plus. C’est dire qu’à l’heure actuelle, les exposants sont au nombre de 242. La particularité de cette foire, c’est que nous avons une quantité importante d’agrumes. C’est au total 200 tonnes d’agrumes qui sont acheminées à Niamey. Ce tonnage ne représente que le 1/5 de la production de nos maraichers. Nous sommes en train de faire une évaluation à l’instant même pour savoir si on peut lancer une autre commande. Nous demandons à la population de Niamey de consommer ces produits afin d’encourager les jeunes producteurs.

La production de cette quantité nécessite des moyens, est-ce que vous avez des partenaires qui vous appuient dans le cadre de cette activité ?

Dans le cadre de cette activité de maraichage, nous avons plusieurs partenaires qui nous soutiennent. Parmi ces partenaires, il faut citer le Projet Pôles Ruraux (PPR) ; la GIZ ; la SONICHAR ; la SOMAIR ; le CICR etc. Il y a aussi l’Etat qui est en train d’accompagner nos producteurs à travers plusieurs projets nationaux et internationaux. N’eut été l’intervention de nos partenaires, nous ne pouvons pas aller exposer nos produits maraichers sur les trois sites parce qu’il faut des moyens. Les stands sont en location ; le transport des produits et l’installation électrique, les stands. C’est le lieu de remercier les maires des arrondissements II et III pour toutes les facilités accordées à nos exposants afin qu’ils puissent vendre leurs produits dans des conditions requises.

D’année en année, la foire des maraichers d’Agadez est en train de convaincre le pouvoir public et les populations de Niamey quant à la capacité des producteurs d’Agadez à contribuer efficacement à la sécurité alimentaire, qu’est-ce qui explique ce regain d’intérêt des jeunes de la région aux activités maraichères ?

Les activités maraichères sont certes difficiles parce qu’elles nécessitent à la fois des moyens et de la patience. Cependant, depuis un certain temps, les jeunes de la région d’Agadez ont compris que travailler la terre ne pourra qu’être bénéfique aussi bien pour soi même que pour la Nation. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, le thème choisi est «contribuons à la paix». Il faut que les jeunes comprennent qu’il faut la paix dans un pays pour espérer le développement. Par ailleurs, il y a beaucoup de jeunes qui pensent que le maraichage est une activité qui ne nourrit pas son homme. Qu’ils se détrompent! C’est plutôt une activité qui paye dans un contexte où le Niger est frappé de plein fouet par le changement climatique. Les compagnes agricoles sont mauvaises une année sur deux. L’alternative crédible à ce choc climatique, c’est assurément les cultures irriguées. Nous avons commencé cette foire avec l’initiative du Premier ministre actuel.

A la première édition, nous étions venus avec 17 maraichers ; 37 T de pomme de terre et 10 T d’agrumes. Aujourd’hui, nous sommes à 242 exposants et plus de 1000 T de pomme de terre. C’est dire que les jeunes de la région d’Agadez s’intéressent de plus en plus aux cultures maraichères. Nous profitons de cette occasion pour appeler la jeunesse nigérienne dans son ensemble à accorder une attention aux cultures de contre saison afin d’accompagner l’Initiative 3N. Notre souhait est d’organiser la foire dans les autres régions du Niger. Je veux poser ce sujet à la toute première assemblée générale du Réseau National des Chambres d’Agriculture du Niger (RECA) qui aura lieu ce week-end. Nous pensons qu’au regard du nombre d’exposants qui ne cessent d’augmenter d’année en année, on peut affirmer sans risque de se tromper qu’avec un soutien accru à ces producteurs, la région d’Agadez à elle seule pourra relever le défi de la sécurité alimentaire au Niger.

Comment les producteurs maraichers de la région d’Agadez sont-ils organisés ?

Nous avons un système de coopérative. Avec l’introduction du système OHADA, nous avons des sociétés coopératives qui sont installées au niveau de chaque commune. Il a été mis en place un comité d’organisation de la foire que j’ai l’honneur de présider. Le comité rencontre les différents responsables de coopératives pour demander le nombre d’exposants et la quantité de la production qu’ils comptent amener à la foire. Quand on prend par exemple la commune rurale de Timia qui est la localité phare en matière de production des agrumes, les producteurs se sont organisés pour que chaque maraicher ne vienne à la foire qu’avec seulement 20 cartons d’agrumes.

Quels sont les problèmes auxquels les producteurs maraichers sont confrontés?

Les problèmes de nos producteurs sont multiples. On peut citer entre autres la non disponibilité des semences de pomme de terre ; l’insuffisance des moyens de production adéquats pour étendre les espaces de production ; le coût élevé du transport surtout pendant les foires ; le problème de la conservation et la transformation des produits maraichers etc.
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