Les publications proches du pouvoir se donnent à coeur joie à des révélations tous azimuts sur ce qui apparaît comme des scandales financiers. Dizaines de milliards par ci, centaines de millions par là, les révélations se succèdent avec souvent publications de facsimilés.
Même si la plupart tente de mettre en cause des militants du MODEN FA ayant occupé des postes de responsabilité pendant que leur parti était encore à la mangeoire. Ces révélations, qu’elles soient fondées ou non, portent un sérieux coup à l’image et à la crédibilité du régime en place et donc du Président de la République Issoufou Mahamadou.
L’histoire retiendra de lui, qu’il a laissé ses alliés piller les ressources du pays sans broncher dans le seul but de défendre ses intérêts propres c’est-à-dire ceux de son pouvoir qui passe par le maintien de ses alliés dans la Mouvance pour la renaissance du Niger (MRN). Si aujourd’hui, des lièvres sont soulevés concernant la gestion des militants du MODEN FA c’est bien parce que leur parti a commis le péché de claquer la porte de la MRN.
Cela sous-entend que quels que soient les impairs que commettent les militants des 35 autres partis politiques qui composent actuellement la MRN, ces impairs ne seront connus, dénoncés et réprimés que lorsque leurs partis politiques quitteront la barque de la majorité. Sinon, le peuple n’en saura jamais rien.
Où sont le bon sens, la justice, l’orthodoxie et l’égalité des citoyens ici ? Le bon sens, la justice, l’orthodoxie et l’égalité des citoyens auraient voulu que tous les indélicats des deniers publics soient impitoyablement frappés du bâton de la loi sans le moindre sentiment. Qu’ils soient de Lumana ou non, que le MODEN FA appartienne ou non à la majorité, ça ne devait rien changer. Pourtant … Selon toute vraisemblance, les révélations qui incriminent les militants du Lumana africa sont une sorte de « représailles » suite à l’enregistrement attribué à l’ancien président Tandja Mamadou.
Que contient donc cet enregistrement ? Beaucoup de choses sont contenues dans cet enregistrement audio mais 2 essentiellement retiennent l’attention : « le président Issoufou m’a demandé de l’aider à se débarrasser de Hama Amadou » et « le jour du coup d’Etat du 18 février 2010, j’ai laissé 400 milliards dans les comptes du Niger ». Ces informations viennentelles d’un militant du MODEN FA ?
Non ! Est-ce à des militants du Lumana qu’elles ont été confiées ? Non ! Mais alors, pourquoi le parti de Hama Amadou devait-il en subir les « représailles » ? Soit, il est bien vrai que plus que n’importe quel autre parti politique de l’échiquier national, le MODEN FA Lumana africa et son leader est la bête noire du régime. Soit, sans aucun argument de défense, le pouvoir en place tente de noyer le poisson dans l’eau en ignorant magistralement les révélations de Tandja Mamadou pour jeter des pavés dans la marre.
Ce qui est sûr, plus de 2 semaines après la divulgation de l’enregistrement audio de Tandja, pas la moindre réaction officielle du pouvoir. Pourtant, le ministre de la Justice, Garde des sceaux et Porte-parole du gouvernement a fait face à la presse la semaine dernière. C’était à l’occasion de l’arrestation du célèbre terroriste Chébani.
L’opportunité était trop belle mais le gouvernement ne l’a point saisie pour s’expliquer et donner la part de vérité sur ces accusations on ne peut plus graves. Ce n’est pas tout. Depuis mercredi dernier, un autre enregistrement audio fait le tour des téléphones portables à Niamey et à l’intérieur du pays.
Celui-ci émane d’un leader du nord Niger, un parent très proche du Premier ministre Brigi Rafini, répondant au nom de Elh Ahmadou Akhallaou, ancien Vice-président de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés fondamentales sous la 5ème république.
A la différence de Tandja, enregistré à son insu, Elh Ahmadou Akhallaou lui, a parlé librement dans une interview avec un journaliste nigérien, donnant les détails de sa personnalité et son adresse complète, numéro de téléphone y compris. Elh Ahmadou Akhallaou accuse à son tour le cabinet présidentiel de contenir en son sein, un trafiquant notoire. Il cite même le nom de Chérif Abidine, un conseiller du Président de la République, qu’il surnomme « cocaïne ».
Là aussi, le gouvernement n’a encore rien dit. A notre connaissance, pas un démenti, pas une plainte n’est encore venu du pouvoir. En attendant une réaction officielle devant permettre de clarifier les choses, les Nigériens sont dans l’impasse. Faut-il croire à tout ce qui est dit sur le régime en place ou non ? En tout cas, ces accusations discréditent davantage le Guri system déjà très mal en point côté popularité.