L’USAID a alloué un montant de 153 millions de dollars américains pour les activités de développement de la Sécurité Alimentaire au Niger (DFSA). Le lancement de ces activités qui vont durer cinq ans a eu lieu hier à l’hôtel Bravia de Niamey. La cérémonie a été présidée par le Ministre du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire, M. Amani Abdou en présence de l’Ambassadeur des Etats Unis au Niger, M. Eric Whitaker, ainsi que des représentants des structures Internationales et Nationales impliquées dans la réalisation des projets qui composent ledit programme.
Le DFSA est un programme quinquennal focalisé sur la sécurité alimentaire. Il sera mis en œuvre par trois consortiums d’ONG sélectionnés par l’USAID, suite à un processus compétitif. Hamzari, Wadata et Guirma sont les noms qu’ont attribués les différents consortiums à leurs programmes, afin de montrer leur vision et objectif de développement pour les régions de Maradi et de Zinder qui sont les cibles du Programme.
D’après le ministre du Développement communautaire et de l’Aménagement du territoire, le financement du programme DFSA est d’environ 90 milliards de FCFA. Le projet Wadata qui interviendra dans les communes de Damagaram Takaya, Guidimouni, Mazamni et Guidiguir, avec un fonds global de 29.800.000.000 de FCFA, sera mis en œuvre par Save the Children. Ensuite, Care International mettra en œuvre le projet Hamzari dans la région de Maradi pour un coût de 19.668.000.000 FCFA avec comme bénéficiaires les populations des communes de Chadakori, Guidan Sori et Guidan Roumdji. Enfin, Catholic Relief Services (CRS) est chargé de mettre en œuvre le projet Guirma dans la région de Zinder pour un coût de 41.718.652.444 FCFA avec comme bénéficiaires les populations des communes de Dungas, Gouchi, Dogo, Malawa, Magaria, Sassoumbroun, Kwaya; Yekoua, Bandé, Dantchio et Wacha. Il faut noter que l’exécution de ce programme par les trois ONG étrangères et nationales permettra un transfert de compétences en faveur de ces dernières.
Cependant, le Ministre du Développement Communautaire et de l’Aménagement du Territoire M. Amani Abdou a attiré l’attention des ONG sur le respect des engagements vis-à-vis de l’Etat et du Bailleur. Pour lui, le respect des procédures et des textes est une condition nécessaire pour la mise en œuvre réussie et effective du programme et pour bénéficier de l’accompagnement de l’Etat. «Je suis rassuré de constater que les trois projets ont fait l’objet de signature de Protocole de Mise en Exécution au niveau des régions concernées par les activités», a-t-il souligné.
Selon l’Ambassadeur des Etats Unis au Niger, SE Eric Whitaker, les trois programmes de développement qui ciblent des régions de Maradi et de Zinder, visent à améliorer la production et la productivité agricoles à travers l’introduction de meilleures pratiques agronomiques, l’utilisation des technologies résilientes au changement climatique, et l’adoption de nouveaux mécanismes pour une meilleure maitrise et conservation de l’eau. Aussi, a-t-il relevé, ces programmes visent également à améliorer le statut nutritionnel et de santé de la mère et de l’enfant en mettant un accent particulier sur les femmes enceintes et allaitantes et les enfants de moins de deux ans. SE Eric Whitaker a ajouté que ces programmes visent à établir un système communautaire efficace d’alerte précoce et de réponses aux urgences afin d’améliorer la résilience des communautés ciblées et de les aider à atténuer et à surmonter les effets des multiples chocs et stress auxquels elles sont confrontées de manière récurrente.
L’Ambassadeur Eric Whitaker a souligné que les questions liées au genre, à la jeunesse et aux handicaps physiques ont reçu une attention accrue et sans précédent durant la conception de ces programmes. Ceci, a-t-il dit, à travers une approche holistique dans tous les secteurs techniques pour souligner le rôle crucial qu’ils jouent dans le développement économique et social du Niger. «Au terme de son exécution, ces programmes atteindront plus 1.486.000 bénéficiaires dans 19 communes (3 à Maradi et 13 à Zinder), répartis sur 1.727 villages», s’est réjoui SE.Eric Whitaker.
Le représentant des 3 programmes de développement de la sécurité alimentaire, M. Moustapha Niang a relevé que pour ce cycle de programmes, l’USAID a mis l’accent sur une approche innovante dénommée «raffiner et mettre en œuvre». Cette approche, selon lui, repose sur la focalisation en première année sur des recherches participatives accrues et des consultations communautaires pour, d’une part éviter les duplications et développer des synergies et d’autres part assurer que les communautés donnent leurs mots et idées sur leurs besoins fondamentaux, leurs aspirations et éventuellement sur ce qu’elles veulent et peuvent faire par rapport à leurs calendriers, temps et potentialités et contraintes environnementales. « C’est donc une stratégie de rupture par rapport aux approches antérieures», a-t-il affirmé.
Moustapha Niang a reconnu que leurs études et leurs interventions ne sauraient être complètes sans une association étroite avec les services techniques de l’Etat du Niger ainsi que les communes qui sont les plus proches et les contacts permanents auprès des communautés locales.