C’est par un message-radio en date du 29 novembre dernier et portant le numéro 01168 que le ministre de l’intérieur et de la sécurité publique a informé l’ensemble des gouverneurs des 8 régions du Niger que « les meetings et marches de l’opposition sont interdits pour des raisons d’ordre public ». Le ministre a par conséquent invité les partis de l’opposition à tenir leurs réunions « à leurs sièges ou dans les salles publiques ».
L’arrêté du ministre de l’intérieur a donné lieu à plusieurs interprétations et engendré de vives critiques principalement dans les rangs des partis de l’opposition. Il faut dire que ces derniers s’apprêtaient à tenir des meetings dans les principales villes du pays pour dénoncer ce qu’ils considèrent comme une « perversion de la scène politique » en référence à la politique que mène actuellement le régime de Mahamadou Issoufou.
Certains observateurs n’hésitent pas à déclarer qu’il s’agit-là d’une violation flagrante de la constitution, laquelle reconnaît et garantit aux partis politiques le droit de manifester dans le strict respect de la réglementation en vigueur.
Il va sans dire que le contexte sécuritaire actuel peut légitimer cette décision du gouvernement sauf que dans le cas de figure actuel, la directive du ministre ne s’applique pas à toutes les formations politiques mais à ceux de l’opposition.
D’autres estiment par conséquent que les motifs invoqués par le ministre cachent d’autres desseins.
Aucune réaction officielle des partis de l’opposition de l’Alliance pour la Réconciliation, la Démocratie et la République (ARDR) n’a été pour le moment enregistrée. Lors de sa dernière sortie, elle a lancé un appel à ses militants pour qu’ils se tiennent prêt à « répondre à tout mot d’ordre ».