Niamey- La politique volontariste annoncée par le Programme de Développement Economique et Social (PDES), se concrétisera par la hausse préconisée des investissements publics qui passeront de 11% du PIB en 2011 pour se situer entre 16% et 17% du PIB au cours des années du Plan.
Cette nouvelle politique se traduira aussi par la mise en œuvre de l’ensemble des réformes et mesures programmées pour la période quadriennale dans l’ensemble des secteurs. Il est prévu, cependant, que cette dynamique qui sera imprimée par la conjonction de ces éléments se fasse dans des cadres financiers intérieur et extérieur plus équilibrés.
Le Plan de Développement Economique et Social 2012-2015 vise ainsi à porter le taux de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel à environ 8,5% en moyenne annuelle, maintenir le déficit public à son niveau actuel, soit 11 à 12% du PIB à l’horizon 2015, réduire le déficit du compte courant de la balance des paiements aux environs de 13,5% du PIB et contenir le ratio d’endettement à 30% du PIB.
Cette croissance du PIB profitera également au niveau de vie qui connaîtra une amélioration de 3% en moyenne annuelle et aux investissements dans les secteurs sociaux.
Le diagnostic de la situation économique en matière de croissance fait ressortir une croissance économique réelle annuelle moyenne de près de 3,8% durant la décennie 2000-2010. Un des objectifs visé par le PDES est de relever sensiblement le taux de croissance du PIB réel.
La croissance économique sera soutenue par une progression du secteur primaire qui serait de 8,3% en moyenne annuelle. Celle-ci serait due à l’évolution de la superficie des terres irriguées, à l’introduction de nouvelles cultures et techniques ainsi qu’à l’amélioration de l’efficacité des investissements agricoles et pastoraux. Elle résulterait également du développement prévisible du secteur de la sylviculture durant la période du Plan.
Le dynamisme économique serait principalement porté par le secteur secondaire qui réaliserait une croissance moyenne de plus de 11,5% par an. Cette performance sera assise sur une relance du marché intérieur et une amélioration des exportations, particulièrement celles des industries extractives. La valeur ajoutée de ce secteur s’accroîtrait en moyenne de plus de 20% par an. Le regain d’activité bénéficierait aussi d‘une croissance de 3%, en moyenne annuelle des industries de transformation notamment dans l’industrie agro-alimentaire, le secteur des Bâtiments et Travaux Publics (BTP) qui connaîtrait une progression annuelle moyenne de 9% au cours du Plan et le secteur des industries de d’énergie l’électrique qui enregistrerait une croissance de l’ordre de 5,5% en moyenne annuelle.
Quant au secteur tertiaire, sa valeur ajoutée croîtrait de près de 9% en moyenne annuelle durant la période 2012-2015, dont près de 8% pour les services marchands, en particulier les secteurs des transports et communication et du commerce. Les services non marchands des administrations publiques enregistreraient pour leur part une croissance atteignant 10% avec la hausse programmée des investissements publics et des grands chantiers d’infrastructure.
Le secteur informel gardera un rôle non négligeable dans la concrétisation des objectifs de croissance escomptés. En effet, son importance apparaît clairement dans sa contribution au produit intérieur brut, qui a atteint 69% en 2011. Ce secteur réalisera au cours de la période du Plan une croissance annuelle moyenne de près de 8%.
Une telle dynamique de croissance sera impulsée par l’accélération des investissements et le relèvement escompté des niveaux de l’épargne intérieure.
La formation brute de capital fixe prévue pour la période du Plan atteindrait environ 5 350 milliards de FCFA, passant de 1 130 milliards de FCFA en 2011 à près de 1 340 milliards de FCFA en moyenne annuelle, soit un taux de croissance de 9% par an en moyenne. Cet effort sera assumé par l’Etat, mais également par les entreprises privées et les ménages.
Pour sa part, l’épargne intérieure devrait augmenter de près de 12,5% en moyenne annuelle entre 2012 et 2015, résultant à la fois de l’augmentation de sa part dans le PIB qui passera de 10% en 2011 à 14,9% en 2015 et de la forte hausse du PIB.
« L’objectif de réaliser une croissance forte et inclusive constitue un des moyens qui permettront l’amélioration du niveau de vie de façon générale. Il est ainsi attendu une croissance annuelle moyenne de près de 6% en volume de la consommation privée durant les années du Plan. La consommation par tête en prix constants augmentera de près de 3% entre 2011 et 2015 », estime le ministère en charge du Plan, à travers le Secrétariat Permanent du PDES, animé par l’ancienne ministre de la Communication Mme Aminatou Takoubakoye Boureima.
L’amélioration du niveau de vie de la population sera également assurée par une politique rigoureuse des prix. L’objectif retenu est de limiter l’inflation à 2,6% en moyenne annuelle, durant la période du Plan. L’amélioration des équilibres financiers fondamentaux, budgétaires et extérieurs ainsi que l’adoption d’une politique monétaire prudente, au niveau de la BCEAO, contribueront à atteindre cet objectif.
Ces mesures visant la maîtrise de l’inflation protégeraient le pouvoir d’achat de la population et la compétitivité de l’économie nationale au niveau des marchés internationaux.
Le rôle dévolu aux échanges extérieurs dans la stratégie de développent économique et social du pays est d’une importance capitale. De la promotion des exportations, et du développement des secteurs économiques porteurs, dépendra la réalisation de l’objectif de placer l’économie nationale sur le sentier d’une croissance forte durant la période 2012-2015.
Sous ce rapport, les exportations des marchandises augmenteront en moyenne de 28% par an durant la période du Plan, dont plus de 42% au cours de l’année 2012. Cette situation résultera notamment de l’exportation des produits pétroliers, d’une part, et de la forte croissance attendue de l’exportation de l’uranium suite à l’exploitation récente de nouveaux gisements.
Parallèlement, les importations de marchandises augmenteraient de 7%, en moyenne annuelle, en rapport avec les achats de bien d’équipements et de biens intermédiaires qui doivent accompagner l’accélération des investissements.
L’équilibre emplois et ressources du PIB connaîtrait un fort apport de services non facteurs estimés en termes nets à près de 2080 milliards de FCFA au cours de la période du plan, ce qui représente une valeur annuelle moyenne de 520 milliards de FCFA ou 15% du PIB.
Ceci renforce les ressources du PIB et permet le maintien de niveaux élevés de la consommation et de l’investissement au cours de la période mais creuse le déficit de la balance des paiements qui sera compensé par le rétablissement, en cours de période, de l’équilibre de la balance commerciale.
Le PDES a été approuvé par les bailleurs de Fonds du Niger, au cours d’une table ronde organisée en Novembre 2012 à Paris, rappelle-t-on.