Devant la persistance de la menace terroriste dans le département nigérien de Filingué (ouest), le gouvernement a annoncé vendredi qu’il allait proroger de trois mois à partir de dimanche l’état d’urgence en vigueur dans cette zone, a-t-on appris de source officielle à Niamey.
Il a rappelé dans un communiqué que cet état d’urgence avait été officiellement proclamé dans ce département le 24 janvier dernier afin de "donner aux autorités administratives et aux Forces de défense et de sécurité déployées dans la zone les pouvoirs nécessaires pour protéger la population et garantir l’intégrité du territoire nigérien face à la menace terroriste".
"Devant la persistance de ce phénomène, le présent projet d’ordonnance est pris pour proroger cette mesure, pour une période de trois mois, à compter du 9 février 2020 inclus", a-t-il ajouté.
Pour rappel, l’état d’urgence est déjà en vigueur dans plusieurs départements de la région de Tillabéry, en raison de la menace terroriste qui affecte certaines de ses localités. "Cette situation s’est exacerbée par des attaques ciblées sur des installations militaires et des assassinats d’autorités coutumières", a précisé le gouvernement.
Depuis près de six ans, cette partie du Niger fait l’objet d’attaques perpétrées par des groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements islamistes, ainsi que des narcotrafiquants, basés dans le Nord malien, qui mènent des attaques meurtrières de part et d’autre de la frontière.
Un nouveau foyer d’insécurité est venu s’y ajouter depuis près de deux ans, dans l’extrême sud-ouest du pays, au niveau de la région des "trois frontières" (Niger-Mali-Burkina Faso) entretenue par d’autres groupes djihadistes qui mettent en péril la sécurité des personnes et des biens.