Pour mieux accompagner le projet d’appui à la gestion déléguée de la Réserve naturelle nationale de Termit et Tin-Toumma (RNNTT), l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD) débloquent un montant de 8,5 millions d’euros. Un accord de partenariat vient d’être signé entre les deux organismes européens et le gouvernement nigérien.
L’organisation non gouvernementale (ONG) française Noé, déléguée en 2018 par le gouvernement nigérien pour gérer la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma, dispose désormais de près de 5,6 milliards francs CFA (8,5 millions d’euros) pour préserver cet espace naturel. Les fonds ont été octroyés au gouvernement nigérien le 29 janvier 2020 par l’Union européenne (UE) et l’Agence française de développement (AFD).
Située dans la région de Zinder, la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma est l’une des plus grandes du continent africain, avec une superficie avoisinant les 100 000 km2. Elle est située dans un environnement désertique où vivent des espèces rares comme la gazelle dorcas, la gazelle dama ou encore l’addax. Cette zone est menacée par un gisement pétrolier, puisque l’entreprise China National Petroleum Corporation (CNPC) exploite des puits dans la région depuis plusieurs années. La réserve est, par ailleurs, la cible des chasseurs. Une situation qui génère des conséquences drastiques sur la réserve. « La présence des hommes autour de la réserve fait monter le risque de braconnage de ces espèces menacées. Il existe trois groupes d’addax dans la réserve de Termit et Tin-Toumma. Si l’exploitation pétrolière s’intensifie, ils chercheront à se réfugier ailleurs. Mais le problème est qu’au sein de la réserve de Termit et Tin-Toumma, l’habitat favorable aux addax est située sur le versant est du massif où ils peuvent se réfugier sous les acacias pendant la grande saison chaude. Ils repartent dans le Tin-Toumma où ils retrouvent du pâturage et une bonne connaissance du terrain. En sortant de la réserve, ils pourraient se retrouver dans un environnement où la protection est très faible. À long terme, s’ils doivent quitter Tin-Toumma, ils sont condamnés », s’alarmait il y a quelques mois Sebastien Pichon, le responsable de l’ONG Noé, suite à la dé-classification d’une bonne partie de la zone Tin-Toumma.
L’importance du projet de conservation
Le nouvel investissement de l’UE et de l’AFD permettra donc d’accélérer la mise œuvre du projet d’appui à la gestion déléguée de la réserve naturelle de Termit et Tin-Toumma. Le projet en lui-même vise la mise en place des outils de conservation de la biodiversité et de promotion du développement local afin d’obtenir des résultats de protection probants. L’enjeu pour le gouvernement nigérien et ses partenaires est de préserver la réserve et d’en faire, à terme, un pôle de tourisme attractif que le Niger pourra valoriser économiquement. Le ministre nigérien de l’Environnement, de la Salubrité urbaine et du Développement durable Almoustapha Garba a exhorté l’équipe de l’ONG Noé, et son équipe à plus de rigueur dans le travail. Il a également insisté sur l’utilisation rationnelle des moyens mis à leur disposition pour capitaliser sur le potentiel de la réserve de Termit et Tin-Toumma.