Tous les ans, des conflits apparaissent entre ces éleveurs et des agriculteurs béninois. Les éleveurs nigériens pourront donc désormais traverser la frontière entre le 1er mars et le 30 avril. Ces derniers accueillent la nouvelle avec enthousiasme.
Éleveur nigérien, Boubacar Atzoumi participe à la transhumance tous les ans. Et pour lui, le déplacement du bétail est indispensable, tout simplement pour soulager les terres de pâturages, déjà très limitées au Niger. « Le peu d'espaces pastoraux est menacé par les terres agricoles, l'avancée démographique, et beaucoup de paramètres des grands programmes d’aménagements agricoles, c'est vraiment un fardeau pour la cohabitation entre les différents acteurs. »
La transhumance sera néanmoins restreinte : elle ne durera que deux mois, et sera limitée à 50 000 bovins. Les éleveurs devront traverser la frontière par des passages officiels à Malanville et Karimama. Le Bénin souhaite ainsi réduire l'insécurité.
Pour Harouna Abarchi, de l'association pour la redynamisation de l'élevage au Niger, ces mesures reflètent une peur irrationnelle. « Nous avons une sorte de "transhumance phobie", parce que depuis longtemps, ils avaient mis en place des comités de lutte contre la transhumance. Ces éleveurs sont de simples citoyens, comme les éleveurs au Bénin. »
Les tensions entre agriculteurs béninois et transhumants sont tout de même courantes. L'année dernière, deux personnes sont mortes dans des affrontements.