Samira Ben Ousmane dirige une association dénommée "Nigerielles". Elle vise à regrouper les jeunes femmes chefs d’entreprise afin de valoriser l’entreprenariat féminin au Niger.
Samira Ben Ousmane, 32 ans a créé l’association "Nigerielles" en 2017. Diplômée en Airline management, la jeune dame a mis sur pieds cette association pour regrouper les jeunes femmes chefs d’entreprise afin de valoriser l’entreprenariat féminin au Niger.
Actuellement, "Nigerielles" fédère une centaine de jeunes femmes nigériennes dans des activités de coaching, de formation et de promotion des produits des femmes entrepreneures.
Après la mise en place d’un salon dénommé "Salon de l’entreprenariat féminin SANEF" aujourd’hui Samira Ben Ousmane gère une boutique 100% produits de l’entreprenariat féminin.
"La création de cette boutique, ce n’est que la concrétisation de toutes les actions qu’on a eu à mener dans le cadre justement de la promotion de l’entreprenariat féminin notamment dans le cadre de la consommation des produits locaux", explique la jeune entrepreneuse.
Elle ajoute que "la plupart des femmes transforment des produits locaux donc nous nous sommes dit qu’il faut un cadre pour que la population nigérienne, quand elle aura besoin d’acheter que ça soit de la farine de blé ou des épices, qu’elle puisse trouver un repère pour venir acheter ces produits parce que la plupart des femmes ne vendent que lors des foires."
"Cadre idéal pour les transformatrices"
Amadou Abdoulaye Zeinabou, est une jeune transformatrice d’épices. Elle est venue vendre ces produits, une opportunité à saisir pour faire valoir son savoir-faire auprès des populations.
"Nigerielles, je dirais que c’est vraiment un cadre idéal pour nous autres transformatrices parce que ça nous permet d’exposer nos produits et de montrer nos produits à travers le monde et de montrer à la population de Niamey de quoi est ce qu’on capable."
Pour Samira Ben Ousmane pas besoin de marketing. Elle estime que l’innovation qui caractérise ces produits suffit à elle seule pour attirer la clientèle.
"Nous, on ne dit pas au client vient acheter tel produit, il y’a beaucoup de produits déjà que les clients viennent acheter et ils découvrent aussi certains produits sur place qui les attirent naturellement et qu’ils achètent. Sinon tous les produits des femmes sont innovants, dans un monde innovant qu’on vit, c’est tous les jours de la créativité, de l’innovation et je pense que c’est quelque chose qui serait bien de promouvoir et de mettre à une échelle supérieur", confie Samira Ben Ousmane.
Et c’est ce cachet particulier des produits de "Nigerielles" qui a attiré Esther Godo. Pour la jeune dame de 33 ans cette boutique est une aubaine pour la distribution de ses tisanes fabriquées à base du moringa.
"Nous leurs fournissons des produits de qualité et nous les faisons avec amour, les tisanes que je produis sont des tisanes à but thérapeutique, ça facilite la digestion, la circulation sanguine et ça préviens les maladies comme la tension et le diabète donc j’invite vraiment la population à consommer nos tisanes."
Une seule envie motive la clientèle de Nigerielles : consommez local car de nos jours il y a une incertitude sur certains produits importés qui ne répondent pas aux réalités africaines. C’est l’avis de Daniel et Amina que nous avons rencontré dans la boutique.
"Ce sont des bons produits à consommer parce que ce qu’on amène d’ailleurs n’est pas mieux que ce qu’on a chez nous surtout que c’est en Afrique que s’est produit. Généralement ce qu’on produit sous tes yeux, c’est beaucoup plus mieux à consommer que ce qu’on produit ailleurs et qu’on te l’amène et tu ne sais pas quelles sont les composantes réelles."
"Il n’y’a pas mieux que de consommer un produit local quand vous consommez le local, soyez sur que le revenu reviens encore au pays."
Manque de financement
Vendre des produits locaux de bonne qualité Samira Ben Ousmane en est déterminée même si la jeune entrepreneuse manque d’accompagnement financier. Elle est convaincue que les choses peuvent bouger, il suffit d’oser.
"On n’a pas vraiment cet accompagnement souhaité mais n’empêche, nous, ça ne nous décourage pas quand on a des fonds propres. Les femmes aussi je pense qu’elles l’ont compris, elles donnent vraiment le meilleur d’elles-mêmes que ça soit financièrement ou bien côté technique donc je pense que c’est quelque chose qui va venir mais pour le moment on ne l’a pas réellement, ce n’est pas l’accompagnement dont on souhaiterait avoir."
C’est ce dynamisme et cette détermination de Samira Ben Ousmane et de ses collègues qui n’a pas laissé indiffèrent le haut-commissariat à l’initiative, 3N : les nigériens nourrissent les nigériens, un programme étatique qui nourrit des grandes ambitions pour les Nigerielles comme nous l’explique le chargé des programmes Paraiso Vincent Moussa.
"On a mis en place un fond d’investissement pour la sécurité alimentaire et nutritionnelle qu’on appelle le FISAN à travers une de ses facilités, facilité 1 qui est l’accompagnement des producteurs, de tous les acteurs de la chaine de valeur pour que ce fond puisse financer à grande échelle ces femmes", affirme Paraiso Vincent Moussa.
Il explique qu'ils "travaillent aussi avec ces femmes sur la certification de leurs produits qui est un des points importants parce qu’aujourd’hui on n’a pas de doute sur leurs compétences, sur la qualité de leurs produits, on sait que ces produits n’auront aucun soucis à être exporter vers les autres pays."
La patronne de "Nigerielles" Samira Ben Ousmane ne compte pas s’arrêter là, elle ambitionne des boutiques un peu partout au Niger et un hypermarché à Niamey pour promouvoir les produits de l’entreprenariat féminin à grande échelle.
D’ores et déjà, elle travaille sur le lancement prochain d’une application mobile pour le web shopping des produits Nigerielles.