Niamey - la Banque mondiale investira plus de 7 milliards de dollars soit quelque 4000 milliards de FCFA au Sahel au cours des trois prochaines années en soutien aux pays en situation de fragilité, conflit et violence (FCV), apprend-on vendredi à Niamey dans un communiqué de presse de l’institution financière transmis à l’ANP.
Ces trois dernières années, les engagements de l'IDA aux pays FCV en Afrique ont presque doublé, passant d’environ 6 milliards de dollars sous l’exercice IDA17 à 11 milliards de dollars jusqu’à présent sous l’exercice IDA18, peut-on y lire.
La Banque mondiale a mis l’accent sur la lutte contre les facteurs de fragilité, la prestation de services et l'amélioration du quotidien des plus vulnérables, en particulier les femmes dans les zones d'insécurité. dans l’ensemble des contextes fragiles du continent, renseigne un rapport de l’institution cité dans le communiqué de presse
En Afrique subsaharienne, la majorité des personnes extrêmement pauvres vivent dans des pays fragiles et touchés par des conflits, deux facteurs déstabilisants au-delà des frontières.
L’institution a présenté le 27 février une stratégie pour les pays en situation de fragilité, conflit et violence. Cette stratégie déploie pour la première fois et de manière systématique, une panoplie complète de financements et d’expertise dans le but de relever ces défis à la fois dans les pays à faible revenu et dans ceux à revenu intermédiaire, est-il rapporté..
La stratégie insiste sur l’importance d’apporter un soutien durable aux pays fragiles en transition, y compris à travers la participation du secteur privé, comme la hausse des investissements dans les petites et moyennes entreprises, vitales pour créer des emplois et stimuler la croissance économique, apprend-on.
Elle s’intéresse aux retombées d’une situation de fragilité, conflit et violence sur les pays voisins, en s’attachant notamment aux besoins de développement des réfugiés et des communautés qui les accueillent.
Seules des mesures urgentes dans les pays en situation de fragilité, conflit et violence (FCV) permettront de mettre fin à l’extrême pauvreté dans le monde. Face à des situations de crise qui tendent à se prolonger — avec des effets délétères pour les habitants et les économie, estime le document de la BM. ‘’Si rien ne change, près des deux tiers des individus les plus pauvres du monde vivront dans un pays fragile et en conflit d’ici 2030. Contrairement à la tendance à la baisse de l’extrême pauvreté ailleurs dans le monde, la situation se dégrade fortement dans ces pays, mettant en péril les progrès obtenus ces dernières décennies, avertit le rapport de l’institution financière internationale
Le capital humain paie au prix fort ces situations de fragilité et de conflit qui, en réduisant la productivité et les gains d’un individu tout au long de sa vie et en contraignant la mobilité socioéconomique, créent un engrenage fatal, est-il détaillé.
‘’ Dans ces pays, un habitant sur cinq est simultanément privé de ressources financières, d’éducation et d’infrastructures essentielles. Et le nombre de personnes vivant à proximité d’une zone de conflit a pratiquement doublé en dix ans.’’
« La résolution des crises humanitaires nécessite un soutien immédiat et des stratégies de développement sur le long terme, souligne David Malpass, président du Groupe de la Banque mondiale. Pour mettre fin à l’extrême pauvreté et briser la spirale de la fragilité, du conflit et de la violence, les pays doivent garantir l’accès aux services essentiels, la transparence et la redevabilité des institutions et l’inclusion économique et sociale des communautés les plus marginalisées. Ces investissements sont indissociables de l’aide humanitaire. »
Selon le document, la Banque mondiale met désormais l’accent sur la nécessité d’agir avant, pendant et après les situations de crise, pour parvenir à mettre fin à la pauvreté. Il préconise les mesures préventives pour s’atteler aux causes profondes d’un conflit — l’exclusion économique et sociale, le changement climatique, les chocs démographiques— avant que les tensions ne se transforment en crise ouverte. Pendant un conflit, il s’emploie à renforcer la résilience des institutions et à préserver les services essentiels, comme la santé et l’éducation, pour les communautés les plus vulnérables.