L’Autorité supérieure de contrôle d’Etat (ASCE) du Burkina Faso préconise la révision de « l’accord de transit » douanier entre le Niger et le Burkina Faso en instituant l’escorte entre les deux pays, ceci afin de lutter contre la fraude des camions de transit routier transportant des hydrocarbures.
Dans son dernier « Rapport 2012 », publié début décembre 2013 et consulté par Ouestafnews, l’ASCE recommande d’envisager « l’interconnexion des deux administrations douanières pour faciliter les échanges d’informations ».
En mai 2012 déjà, la Haute autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (Halcia) du Niger, avait « par requête » (adressée à l’ASCE du Burkina Faso) demandé les deux institutions à collaborer. IL s’agissait à l’époque d’« élucider » une affaire « de fraude dans des opérations d’exportation d’hydrocarbures via le territoire nigérien à destination de pays de la sous-région », selon un article publié le 27 mars 2013 par Sidwaya, le quotidien gouvernemental burkinabé.
A l’époque il s’agissait de voir les activités couvrant la période 2010-2011. Quelque 1082 camions citernes étaient concernés par cette opération, selon la même source. Le produit incriminé était provenait pour l’essentiel du Nigeria, selon des voies informelles.
L’ASCE, qui revient sur le sujet dans son dernier rapport demande aux autorités des deux pays de « rendre opérationnels les bureaux à ‘contrôle juxtaposé’ » et de « renforcer les contrôles douaniers mobiles » entre Torodi au Niger et Kantchari au Burkina Faso.
L’ASCE demande également aux autorités nigériennes de « faire obligation » à tous les camions citerne de transport d’hydrocarbure en transit sur le territoire nigérien à s’orienter vers le Bureau de Niamey Hydrocarbures et de « sanctionner sévèrement les violations lorsqu’il s’agit de volonté de fraude avérée ».
Les rapporteurs suggèrent en outre aux autorités de « centraliser tous les carnets de numérotation des CTR (camions de transit routier) à partir du seul bureau de Niamey hydrocarbures ».
Aux autorités nigériennes, il est demandé de « rechercher, identifier et sanctionner les auteurs de cette fraude », tout en prenant les dispositions pour informatiser les opérations de transit douanier.
Niamey doit également « sensibiliser largement les opérateurs économiques sur le respect scrupuleux des routes légales d’exportation et d’importation », estiment les rapporteurs burkinabés.
Selon le dernier rapport de Transparency international, publié le 3 décembre 2013, aussi bien le Burkina Faso que le Niger se trouvent dans la liste des pays « corrompus », selon l’Index de perception de la corruption.
Sur une échelle allant de 0 (très corrompu) à 100 (pas corrompu du tout), le Burkina fait un score de 38 points et le Niger 34. Les deux pays se classent respectivement 83è et 106è sur une liste de 175 pays.