Le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’Elevage, M. Albadé Abouba, a présidé, hier après-midi, la cérémonie d’ouverture du forum sur la transhumance responsable et apaisée dans l’espace de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), placé sous le thème, «Dialogue entre acteurs, agropasteurs et pouvoirs publics pour une transhumance transfrontalière apaisée dans l’espace CEDEAO». Il est attendu des travaux de ce forum, la création d’une dynamique pour un partage d’informations et une synergie d’actions entre acteurs sur la situation de l’élevage dans le contexte actuel des pays sahéliens et côtiers.
Dans son discours d’ouverture, le ministre d’Etat, ministre de l’Agriculture et de l’élevage, M. Albadé Abouba a rappelé qu’au Niger, l’élevage occupe 87% de la population active et représente environ 40% du PIB, se plaçant avec un taux de 62%, au rang des recettes totales d’exportation des produits agro-sylvo-pastoraux. L’élevage constitue également un mode de vie socio-culturel en parfaite symbiose avec le milieu physique dans lequel il évolue, a ajouté le ministre d’Etat. «Il représente pratiquement le seul mode de valorisation des zones écologiques fragiles où vivent des populations humaines vulnérables en matière de revenus et de sécurité alimentaire. Au-delà des aspects économiques, cette activité a des impacts sociaux que l’on ne peut pas négliger car, elle valorise l’environnement pastoral, permet la création d’emploi et reste un outil efficace de lutte contre la pauvreté», a expliqué le ministre d’Etat, M. AlbadéAbouba qui devait par la suite préciser que ceci participe à la mise en œuvre de l’Initiative 3N «les Nigériens Nourrissent les Nigériens».
Albadé Abouba a relevé que le contexte actuel avec l’irruption d’une insécurité persistante aux frontières représente un terreau favorable au banditisme armé, notamment le vol de bétail. «C’est à cette situation que vient s’ajouter des mesures restrictives prises par certains pays d’accueil des transhumants», a-t-il notifié. D’après le ministre d’Etat, ces mesures sont en totale contradiction avec les dispositions des accords signés dans le cadre de la CEDEAO, en particulier la décision A/ DEC.5 de la CEDEAO sur le droit de mobilité du bétail dans l’espace communautaire. «Tous ces facteurs produisent des effets induits qui rendent le pastoralisme particulièrement difficile dans les pays du Sahel», a-t-il déploré. Ce contexte ainsi créé, est selon M. Albadé Abouba, une source de désœuvrement des jeunes dans les bassins d’élevage avec comme conséquences une exacerbation et la généralisation du banditisme dont le vol de bétail.
Ainsi, indique-t-il, la transhumance, une pratique privilégiée de l’élevage traditionnel est de plus en plus difficile. «Cette nouvelle situation commande un véritable sursaut pour réfléchir sur des mesures alternatives pratiques qui puissent garantir la préservation de notre cheptel tout en assurant aux éleveurs et pasteurs leur bien être dans un nouveau mode de production mieux adapté au contexte en mutation», a déclaré le ministre d’Etat, M. Albadé Abouba. Face à cette menace, il a salué l’initiative des Associations d’Eleveurs du Niger qui ont amorcé une réflexion sur ce phénomène en vue de dégager des pistes de solutions pour endiguer le phénomène. Mieux, le ministre d’Etat a souligné qu’il est impérieux pour les Etats, en rapport avec tous les partenaires, de rechercher des solutions pratiques, permanentes et adéquates pour résoudre durablement la situation de vulnérabilité des éleveurs.
Enfin, le ministre d’Etat, ministre de l’agriculture et de l’élevage, M. AlbadéAbouba, a fondé l’espoir qu’au sortir de ce forum, des recommandations pertinentes seront formulées qui permettront de relever les défis actuels de l’élevage.