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CEN du Pnds Tarayya : Entre peur bleue et volonté morbide de faire barrage à la procédure judiciaire

Publié le lundi 9 mars 2020  |  nigerdiaspora
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© Autre presse
Fin du 6ème congrès ordinaire du PNDS Tarayya
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« Faut-il rappeler qu’à l’état actuel des choses, le rapport de cet audit est provisoire et que la prochaine étape de son cours consistera, conformément aux dispositions légales pertinentes, dans le droit des acteurs mis en cause d’y porter leur contradiction au moyen de tous les éléments de justification en leur possession », lit-on dans la déclaration rendue publique par le Comité exécutif national du Pnds, hier, mercredi 4 mars 2020. Par ces mots, les barons du Pnds veulent prétendre qu’il est tôt, voire précipité, en porte-à-faux avec le droit des mis en cause de pouvoir se défendre, de prendre une quelconque décision à leur encontre. Outre que les Nigériens, à ce stade, n’ont demandé que l’ouverture d’une instruction judiciaire à même de situer les responsabilités et de fixer l’opinion sur l’ampleur réelle de la prédation des fonds de l’armée détournés, le CEN du Pnds a pris le contre-pied du gouvernement qui a pris la décision, depuis le 26 février 2020, de faire rembourser les montants indûment perçus, soit en raison de surfacturations, soit au titre des paiements de service et livraisons non effectués ou partiellement effectués ». Sur quelle base, alors, le gouvernement a pris une telle décision ? Ceux qui ont pris cette décision étant les mêmes qui ont inspiré et élaboré le communiqué du gouvernement, l’on se demande si les tenants du pouvoir actuel, à Niamey, n’ont pas perdu la boussole. Ils mélangent les pédales, s’embrouillent dans leur communication et la panique est là, perceptible. « Aucun des marchés incriminés par l’audit ne concerne ma gestion », a déclaré Hassoumi Massoudou, un autre ancien ministre de la Défense.

Une déclaration insultante pour l’intégrité du ministre Katambé

La déclaration du CEN du Pnds n’est pas seulement anachronique et contradictoire à celle du gouvernement ; elle est également insultante pour l’intégrité du ministre de la Défense nationale, Issoufou Katambé dont les propos ont été jugés excessifs, pour ne pas dire qu’ils sont la résultante d’un verre de whisky de trop. Le ministre Katambé n’aurait-il pas toute sa lucidité pour qu’on l’accuse d’avoir fait preuve de légèreté dans ses propos, sinon d’avoir tenu des propos excessifs ?

La phobie de perdre le pouvoir et de faire face à la justice

Si Katambé, un camarde du parti, a eu droit à des fleurs après le savon, il n’en est pas de même de tous ceux qui, opposition politique, société civile, médias, syndicats, associations de professionnels du droit, exigent un aboutissement judiciaire du dossier de l’audit des fonds de l’armée, conformément à la loi pénale sur les détournements de deniers et biens publics. « Comme à leur habitude, les mêmes acteurs, en proie au même syndrome de l’illusion de la bataille ultime, ont sonné l’hallali, partant de leur déclaration radicale, convaincus qu’ils sont de tenir cette foisci, définitivement, le bon bout », relève-t-on dans la déclaration du Pnds. Une façon pour Mohamed Bazoum et ses camarades de conférer aux graves accusations de corruption dont le régime s’est rendu coupable, notamment dans l’affaire des fonds détournés de l’armée, une dimension d’attaques politiques non fondées. La déclaration précise d’ailleurs que « s’agissant de ceux qui pensent qu’ils ont désormais une aubaine pour instruire contre notre parti le procès de sa mise à mort, nous leur disons que cette fois encore, ils se trompent et qu’il va leur falloir prendre leur mal en patience ». Une réponse qui semble transférer une affaire judiciaire sur le terrain politique.

Les effectifs des Fds sont étalés au grand jour. Et ceux des morts enregistrés depuis 2011 ?

L’indécence est aussi au menu du jour proposé par le CEN du Pnds qui s’est fait un malin plaisir de rappeler l’évolution des effectifs de l’armée et du nombre de véhicules achetés pour les Fds. Ainsi, Mohamed Bazoum et ses camarades ont rappelé que de 2011 à ce jour, les effectifs de l’armée sont passés de 10 803 à 24 457, ceux de la gendarmerie, de 5320 à 7784, tandis que ceux de la Garde et de la Police sont respectivement passés de 6 989 à 10 603 et de 4272 à 10 621. Mais le CEN du Pnds ne dit pas un mot des centaines de morts enregistrés dans les rangs des Fds. À titre d’illustration, rien qu’à Inates (deux attaques en juillet et en décembre 2019, dont la première a fait 18 morts et la seconde, 71 morts), à Sanam (14 morts) et à Chinagoder (89 morts), le Niger a perdu, selon le bilan officiel,192 éléments des Fds.
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