L’Etat islamique en Afrique de l’ouest (Islamic State West Africa Province, ISWAP), une faction dissidente de la secte Boko Haram, a revendiqué ce dimanche, l’attaque du camp militaire de Chetima Wango, à 25 kilomètres à l’ouest de Diffa sur la RN1. Le camp a été attaqué la veille, samedi 7 mars dans l’après-midi, par des assaillants lourdement armés qui sont venus en nombre et à bord de plusieurs véhicules. Selon des sources locales, les combats ont été violents et les assaillants ont pu se rendre maitres des lieux pendants plusieurs heures. Ils ont emporté plusieurs engins et du matériels militaires avant de saccager le camp en incendiant ce qu’ils n’ont pas pu emporter. Il a fallut l’arrivée des renforts pour que la situation soit maitrisée, alors que les assaillants sont déjà presque partis en convoi.
Aucun bilan officiel n’a encore été publié mais selon des sources locales et sécuritaires, plusieurs soldats ont été tués et d’autres blessés et pris en charge actuellement au niveau du Centre Hospitalier Régional (CHR) de Diffa. Au rang des soldats tombés sur le front, le lieutenant M.I. qui commandait la base militaire.
Ce dimanche, l’ISWAP a publié des séquences de vidéos qui montrent la violence des combats ainsi que le butin de guerre aux mains des assaillants qui se sont repliés avec plusieurs véhicules militaires arborant le drapeau noir de l’organisation terroriste.
Le camp militaire de Chétima Wango, à 3 kms de la localité de Chétimari, a été la cible de plusieurs attaques terroristes, depuis le début en 2015, des attaques terroristes dans cette région frontalière du Nigeria et du Tchad. Cette attaque intervient alors que depuis des mois, aucune attaque de cette envergure n’a été enregistrée, ce qui a permis de constater une relative accalmie sécuritaire dans la région, en dépit des enlèvements et assassinats ciblés qui se poursuivent.
Les différentes factions de la secte Boko Haram ont subi ces derniers mois, d’importants revers au Niger et dans les pays voisins, ce qui a fortement réduit leur marge de manœuvre. Cependant avec cette nouvelle attaque, les groupes terroristes montrent qu’ils disposent toujours d’une véritable force de frappe et donc de nuisance. Une situation inquiétante d’autant que l’étiage de la Komadougou a débuté, ce qui va faciliter leur mobilité dans le bassin du Lac Tchad, selon des sources locales qui s’alarment déjà des risques d’une recrudescence des attaques terroristes.