Niamey - Durant la période du Plan du Développement économique et Social (PDES), le secteur financier devrait progressivement constituer un facteur d’amélioration du climat des affaires. La croissance de la masse monétaire devrait répondre à la fois au besoin du financement de l’économie et de maitrise de l’inflation.
Ainsi, la masse monétaire progresserait globalement de 15% par an durant la période du Plan, passant de 602,5 milliards de FCFA en 2011 à 1 011 milliards FCFA en 2015. Cette évolution reflètera une consolidation des avoirs extérieurs nets qui enregistreront une hausse annuelle moyenne de 2,7% entre 2011 et 2015 passant de 255 milliards de FCFA à 304,4 milliards de FCFA au cours de cette période.
Elle traduira également une hausse en moyenne annuelle de 23% des crédits à l’économie qui de 420 milliards FCFA en 2011 passeront à 795 milliards de FCFA en 2015. En revanche, les créances nettes sur le trésor s’inscriraient en repli.
Les finances publiques s’inscriront au cours du Plan dans la perspective de renforcement de l'épargne publique et de maintenir le déficit budgétaire à un niveau soutenable, tout en assurant la concrétisation des objectifs de développement.
A cet effet, il est attendu une hausse de la pression fiscale qui, de 14,2% (hors exonérations) en 2011, est appelée à atteindre 19,6% en 2015 à la faveur de la mise en œuvre d’un certain nombre de mesures telles que la simplification du dispositif fiscal, sa transparence, son équité et la révision du régime d’incitation et d’encouragement. Il s’agit notamment de l’élargissement de l’assiette fiscale, confortée par des efforts d’amélioration du recouvrement des impôts et taxes.
Les réformes entamées dans ce contexte en 2011 et qui prendront fin en 2013 permettront de développer les contrôles en augmentant le nombre d’audits des compagnies minières et pétrolières ; de développer le contrôle des exonérations fiscales et d’instaurer et relever le niveau des pénalités pour non-conformité des déclarations.
Ils permettront également de développer les contrôles à postériori et d’affecter des numéros d’identification fiscale aux importateurs et aux agents de l’activité économique.
Sous ce rapport, le ratio des recettes totales au PIB passera de 15,7% en 2011 à près de 18,8% à l'horizon du Plan.
Parallèlement, un accent sera mis sur la qualité de la dépense publique avec la rationalisation des dépenses courantes qui seraient contenues à moins de 14,3% du PIB, contre 15,3% en 2011 avec en accompagnement une maîtrise des intérêts de la dette extérieure, à travers sa restructuration, et sa gestion.
Par ailleurs, les subventions et les transferts connaîtront entre 2012 et 2015 une hausse annuelle moyenne de 8,6% passant de près de 114 milliards de FCFA en 2012 à plus de 198 milliards de FCFA en 2015, assorties d’un meilleur ciblage des mesures en faveur des couches les plus démunies.
Au total, le déficit budgétaire global du trésor serait d’environ 540 milliards de FCFA en 2015 et de près de 12% du PIB en moyenne annuelle au cours de la période du Plan.
Le déficit courant de la balance des paiements se situerait à 13,3% du PIB en 2015, enregistrant ainsi une amélioration notable par rapport au niveau de 22,7% enregistré en 2011. Ce résultat s’explique essentiellement par une nette atténuation du déficit commercial qui passera de 15% du PIB en 2011 à 1,8% en 2015, en raison du lancement des exportations du pétrole et de l'accroissement des exportations de l’uranium. Ainsi, les exportations de marchandises en valeur nominale croîtraient de 112% entre 2011 et 2015.
Le déficit courant de la balance des paiements sera couvert en partie par des ressources étrangères privées. Les investissements directs étrangers constitueront une composante importante de cette couverture atteignant la somme de 904 milliards de FCFA au cours de la période du Plan, notamment sous l’effet de la loi sur le Partenariat Public Privé (PPP).
Cet objectif en termes d’IDE sera réalisa grâce aux potentialités réelles, notamment naturelles, que présente le Niger, à la politique de stabilisation macro-économique que comptent mener les pouvoirs publics. Il contribuera ainsi à l’effort d’investissement que doit faire le pays pour accélérer la croissance de l’économie.
Le scénario de faible croissance
Ce scénario suppose une politique volontariste de l’Etat dans un environnement défavorable qui retient la possibilité d’une fréquence élevée des années de la sécheresse au cours de la période du Plan, le taux de croissance du secteur primaire, malgré les efforts de réformes et des investissements, ne dépassant pas 7% en moyenne annuelle, au lieu de 8,3% dans le scénario de base.
La demande extérieure continuera à être caractérisée par une certaine morosité ce qui entraînera la limitation du financement extérieur aux niveaux déjà enregistrés et par conséquence la demande extérieure influençant les exportations vers une faible évolution au cours des années du Plan.
La croissance moyenne du secteur secondaire sera affectée et ne dépassera pas 9% au lieu de 11,5% dans le scénario de base.
Ce scénario sera caractérisé également par des niveaux plus bas en ce qui concerne la consommation, l’épargne, l’investissement notamment l’investissement public qui sera comprimé sous l’effet conjugué de la baisse des ressources fiscales et de la rareté des sources de financement il s’en suivra un taux de réalisation nettement inférieur à celui préconisé dans le scénario de base.
Des conséquences sont également attendues au niveau des équilibres financiers intérieur et extérieur et de la maîtrise de l’inflation.
Toutefois, ce scénario s’attachera aux différentes mesures et réformes annoncées dans le Plan.
Le rapport FBCF/PIB connaîtra la même évolution que dans le scénario de base marquant ainsi la constance du volontarisme des pouvoirs publics, même en basse conjoncture. Cette orientation de la politique économique dans le cas de ce scénario demandera un surplus de ressources.
Ainsi le déficit de la balance commerciale sera plus grand en 2015 près de 300 milliards FCFA contre 81 milliards dans le scénario de base et environ 13% du PIB de déficit de la balance biens et services non facteurs en 2015, contre 12% dans le scénario de base.