Au moins trois (3) personnes sont mortes, plusieurs autres blessées et des dégâts matériels importants ont été enregistrés dans l’incendie qui s’est déclenché ce dimanche en milieu de journée, au marché Tagabati de Niamey. Selon le ministre de l’Intérieur, Bazoum Mohamed, qui s’est rendu sur les lieux en compagnie des autorités municipales, l’incendie a fait 3 victimes. De son coté, le syndicat des commerçants import-export et grossistes du Niger déplore la mort de 4 personnes. En colère et pour protester contre ces douloureux évènements, le syndicat des commerçants a appelé ses militants à une journée « ville morte » ce lundi 16 et mardi 17 mars.
Polémique sur l’origine de l’incendie
L’incendie s’est déclenché au cours des échauffourées qui ont éclaté entre des manifestants et des éléments de la police qui essayait de contenir une manifestation interdite par les autorités, et qui devrait se tenir par très loin du marché. A l’appel de certaines associations de la société civile, qui ont été rejoints par les partis de l’opposition politique ainsi que des organisations socioprofessionnelles, des groupes de manifestants ont essayé de converger vers la place de la Concertation, sise devant l’Assemblée nationale, où devrait se tenir un meeting « contre la corruption et la dilapidation des deniers publics » et « en soutien aux forces de défense et de sécurité ». Bien qu’interdite par le gouvernement qui a décidé d’interdire tout rassemblement de plus de 1.000 personnes afin de lutter contre la propagation de l’épidémie de coronavirus, les organisateurs ont maintenu leur appel à manifester.
Dès les premières heures de la journée, les forces de l’ordre ont barricadé les alentours du lieu de la manifestation et les groupes qui se sont constitués pour braver l’interdiction, se sont opposés, à plusieurs endroits, aux agents de la police, qui ont usé du gaz lacrymogène pour contenir les assauts des manifestants. C’est au cours des heurts notamment entre la police et des manifestants qui se sont retranchés dans le marché, situé en face du grand marché et pas très loin du lieu prévu pour le meeting, que le feu s’est déclenché. L’origine du feu reste toutefois inconnue même si, de part et d’autres, des supputations vont bon train sur les réseaux sociaux entre ceux qui accusent les tirs de gaz lacrymogènes des agents de la police et ceux qui mettent en cause les manifestants.