Ouverture des Journées de restitution des résultats des levées géophysiques aéroportées dans le bassin des Iullemmeden : Pour une meilleure connaissance du potentiel minier du Niger
Le ministre d'Etat, ministre des Mines et du développement industriel, M. Omar Hamidou Tchiana, a procédé aujourd'hui, au lancement des journées de restitution des levées géophysiques aéroportées dans le Bassin des Iullemmeden. La cérémonie de lancement s'est déroulée en présence du chef de la Délégation de l'Union Européenne, l'ambassadeur Mateus Paula Raul, du ministre de l'Energie et du Pétrole, M. Foumakoye Gado, de la ministre déléguée au développement industriel, Mme Kafa Rékiatou Christelle Jackou et de plusieurs invités.
Ces levées géophysiques aéroportées ont effectuées par la société GEOTECH AIRBORNE SURVEYS, adjudicataire du marché et sous la supervision de la Cellule de pilotage et de gestion du Programme de Renforcement de Diversification du Secteur Minier du Niger (PRDSM), projet financé par l'Union Européenne à hauteur de cinq (5) millions d'Euros soit plus de 3 milliards de Francs CFA. Après avoir rendu un hommage à Nelson Mandela et présenté ses condoléances au peuple Sud-Africain, le ministre d'Etat, ministre des Mines et du développement industriel, M. Omar Hamidou Tchiana, a souligné l'importance de ces levées en expliquant que le sous-sol nigérien a un potentiel minier riche et varié et le secteur, avec le boom de l'uranium, a occupé une place prépondérante dans l'économie nationale contribuant pour 20 à 25 % du PIB entre 1975 et 1981 et 40% des recettes budgétaires en 1979.
Mais, a-t-il ajouté, au début des années 80, le marché mondial de l'uranium est rentré dans une longue phase de dépression qui a provoqué la chute continuelle de la valeur des exportations nigériennes et réduit le soutien de l'activité minière à l'économie. Il a rappelé que la crise qu'a connue le Niger avec la chute de ses exportations d'uranium, a démontré l'extrême vulnérabilité d'une économie dépendant de l'exportation d'une seule matière première d'où la nécessité pour lui d'une diversification de l'économie et en particulier du secteur minier.
Le Niger s'est ainsi engagé dans cette voie en mettant l'accent sur une intensification de la recherche géologique et minière en vue d'améliorer la connaissance du contexte géologique et métallogénique dans les provinces à potentiel reconnu. C'est dans ce cadre que l'Union Européenne a alloué au Niger dans le cadre du 8ème FED, une enveloppe d'un montant de 35 millions d'euros soit 22 958 495 000 F CFA pour le financement du Programme de Renforcement et de Diversification du Secteur Minier au Niger (PRDSM).
Selon le ministre d'Etat les objectifs du PRDSM cadrent bien avec le quatrième axe stratégique du PDES 2012-2015 qui vise à promouvoir une économie compétitive et diversifiée pour une croissance accélérée et inclusive. Il sied aussi de souligner, a-t-il dit que le PRDSM vient en soutien à la stratégie de l'affirmation du rôle de l'Etat en tant que service public devant préparer l'infrastructure géologique de base.
La couverture géophysique aéroportée haute résolution en Mag/Spectro dans le bassin des Iullemenden sur une superficie de 73 757,60 km2 a permis de rehausser le taux de couverture nationale de 5,82%, a-t-il précisé. En outre, au cours de ces levées, huit (8) cibles VTEM ont été investiguées, des cibles potentielles de différentes substances minérales valorisables (charbon, phosphates, fer, etc..) et viennent ainsi renforcer la base de données géoscientifiques disponibles au Niger pour la promotion des ressources minérales auprès des investisseurs, a conclu le ministre d'Etat.
Quant à l'ambassadeur Raul Mateus Paula, Chef de la délégation de l'Union Européenne au Niger, il a indiqué que « la maîtrise, la mise en valeur et la gestion rationnelle des ressources naturelles constituent un des facteurs primordiaux pour le développement durable de toute communauté". Selon lui, le financement de l'Union Européenne s'inscrit dans le cadre du Programme de Renforcement et de Diversification du Secteur Minier (PRDSM) en cours depuis 2004, et fait suite à un premier projet de géophysique aéroportée ayant couvert les régions de l'Air, du Damagaram Mounio et du Sud Maradi. Au total, ce sont près de 15 millions Euros, soit environ 10 milliards de francs CFA qui ont été utilisés pour les deux phases de l'opération, permettant ainsi de couvrir pour la première fois, avec des méthodes de très hautes résolutions, une surface de 196.490 km2, c'est-à-dire 15.51% du territoire du Niger, a-t-il indiqué.
Selon l'ambassadeur R. Mateus Paula, ces deux phases du programme de géophysique aéroporté ont permis de découvrir des indices de nombreux gîtes et cibles d'intérêts de plusieurs substances. Il s'agit notamment a-t-il indiqué, de plusieurs gîtes d'uranium d'extensions considérables, dans le massif de l'Aïr et dans la région du fleuve ; des métaux de base, de charbon, de fer, de phosphate et éventuellement de sel, ainsi que des informations déterminantes pour le choix des cibles de prospection pour les hydrocarbures et le gaz, dans le Bassin des Iullumeden, et enfin, des cibles d'intérêts pour les pierres et les métaux précieux dans l'Aïr, le Damagaram-Mounio et le Sud Maradi, a conclu SEM. Raul Mateus Paula.
Le directeur et vice président de Geotech, M. Douglas H. Pitcher , a exprimé sa fierté de voir le succès global du projet, qui a clairement identifié un potentiel de métaux de base (fer, cuivre, zinc et plomb), de métaux précieux (or), de kimberlites (diamants), d'uranium (pour satisfaire la demande croissante en énergie du monde au 21ème siècle), de phosphates (fertilisant), de charbon (encore pour satisfaire la demande industrielle et celle des ménages en énergie) et de métaux rares (métaux du groupe du platine).
Il a enfin recommandé aux autorités, en termes de perspectives, d'étendre les levées aéroportées régionales aux parties sud et ouest du pays, pour avoir une meilleure connaissance de la géologie fortement prospective de ces régions, de compléter la couverture de tout le pays en magnétométrie et spectrométrie, et enfin d'effectuer une levée héliportée VTEM sur toutes les cibles à fort potentiel minier identifiées qui n'ont pas été couvertes par ces actuelles levées.