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Affaire de 400 milliards : Le Gouvernement dément Tandja
Publié le mercredi 11 decembre 2013   |  L'Evènement


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© Autre presse par DR
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C’est par document non signé, en date du 21 février 2010, émanant de la Direction générale du trésor et de la comptabilité publique du Niger, lu hier, sur les ondes de la Radio Anfani et dont nous avions eu copie, qu’un démenti a été apporté sur les révélations faites par l’ancien président de la République, Tandja Mamadou, libéré le 10 mai 2011 par la Cour d'appel de Niamey, qui avait annulé toutes charges de «détournement de fonds publics» et de «refus d'obtempérer à une décision de justice» qui lui ont valu quelques quinze mois prison.


Pour rappel, ce dernier déclarait dans un enregistrement sonore, actuellement en circulation partout au Niger, avoir laissé « 400 milliards de Fcfa » le jour où il a été débarqué du pouvoir (le 18 février 2010) par le Conseil suprême pour la restauration de la démocratie (CSRD).
Une grave accusation qui met à mal, outre la transition militaire du soldat Salou, mais aussi le régime de la 7ème République qui a hérité de cette transition. Or, si le président Issoufou avait pris la mesure de tenir le peuple Nigérien informé de ce qu’il avait réellement trouvé dans les caisses de l’Etat à sa prise des fonctions, le 7 avril 2011, des telles accusations n’auraient eu aucun effet. Il a fallu donc que l’ancien président tienne des tels propos pour sortir ce document, daté du 21 février 2010. En prenant l’option de ne pas auditer la transition militaire du CSRD et de courber l’échine dans la lutte contre l’impunité qu’il a pourtant promis au peuple Nigérien, le président Issoufou récolte aujourd’hui les conséquences de sa passivité à faire rendre gorge tous ceux qui ont confondu les caisses de l’Etat à leurs propres poches.
Au vu de la gravité d’une telle « dénonciation » même si elle vient d’être démentie par la publication de ce document, la justice nigérienne aurait dû s’autosaisir pour ouvrir une information judiciaire sur cette affaire, ce qui aurait dû permettre de lever un voile sur la gestion du CSDR de 2010 à 2011.
C’est dire que le régime Issoufou n’a plus le choix aujourd’hui, que d’auditer la transition militaire du soldat Salou afin que les nigériens puissent comprendre comment l’Etat du Niger et les biens publics ont été gérés par la junte militaire. Une junte militaire dont les affaires scabreuses ont fait l’objet d’un ouvrage intitulé « Niger : la junte militaire et ses dix affaires secrètes (2010-2011)», écrit par notre confrère Seidik Abba, et publié aux éditions L’Harmattan. Un livre qui présente une dizaine d'affaires secrètes qui ont marqué la transition du CSRD.

Du document publié par le trésorier général

Selon ce document daté du 21 février 2010, (voire fac smillé), à la date du 18 février 2010, la trésorerie globale de l’Etat et des comptes projets à la BCEAO s’élève à cinquante trois milliards sept cent soixante cinq millions six cent quatre vingt mille cinq cent quatre vingt sept (53 765 682 587) FCFA. La trésorerie nette, c'est-à-dire, sans les comptes projets est de 43 664 495 393. Pour cette dernière, une composition a été donnée dans ce même document non signé qui établie la situation de la trésorerie de l’Etat à la date du 18 février 2010.



De la nécessité d’auditer la transition du CSRD

D’importants engagements ont été pris par le président de la République Issoufou Mahamadou de combattre l’impunité dans toutes ses formes. C’est ainsi que dans son discours d’investiture, le Chef de l’Etat affirmait que: « La corruption, les passe-droits, les trafics d'influence, les détournements des deniers publics, notamment les fausses factures et les surfacturations ainsi que toutes les autres dérives seront combattus. Si nous restons fidèles à nos valeurs, alors, nous réussirons à répondre aux attentes de notre peuple ».
Cet engagement a été réitéré par le président Issoufou à Dosso, annonçant « la fin de la complaisance dans la lutte contre l’impunité », puis «la fin de l’interventionnisme politique dans les affaires judiciaires». Des engagements qui seront suivis par cette annonce fracassante du ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Porte-parole du Gouvernement, Marou Amadou, qui déclarait, le 5 janvier 2013, que cette année « fera un grand bruit, car beaucoup de personnalités seront arrêtées dans le cadre de la lutte contre l’impunité ».
A un mois de la fin 2013, les nigériens attendent toujours de voir la traduction de cet autre engagement en actes concrets. Mais en lieu et place, les nigériens continuent d’être nargués par des personnalités sur qui, pèsent des lourds soupçons de détournements des deniers publics sans qu’elles ne soient inquiétées outre mesure. Dans le même registre, des dossiers incriminant la plupart de ces personnalités, déjà traités, soit par la Halcia ou l’Inspection générale d’Etat, restent toujours pendants devant les tribunaux.
En choisissant de ne pas mettre en pratique la lutte contre l’impunité, le président Issoufou Mahamadou se démarque de façon négative du président malien Ibrahim Boubacar Keita. Ce dernier a décidé de refuser que l’impunité s’installe dans son pays en écrouant l’ex-chef de la junte militaire, Amadou Aya Sanogo. le président Issoufou n’aura ainsi pas respecté cette partie de son serment dans laquelle il disait : « "Devant Dieu et devant le Peuple nigérien souverain, Nous Président de la République, élu conformément aux lois, jurons solennellement sur le Livre-Saint de respecter et faire respecter la Constitution que le Peuple s'est librement donnée; de remplir loyalement les hautes fonctions dont nous sommes investi; de ne jamais trahir ou travestir les aspirations du Peuple;… de travailler sans relâche au bonheur du Peuple ;…de nous conduire partout en fidèle et loyal serviteur du Peuple».
C’est dire qu’aujourd’hui, il est impératif pour le président de la République de concrétiser en actes les engagements pris en matière de promotion de la bonne gouvernance dans son volet lutte contre l’impunité.


Sahirou Youssouf

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