Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Amères vérités Il y a deux justices au Niger. Une pour ceux qui appartiennent au régime et une autre qui est destinée à briser les reins à ceux qui contestent cette justice à double vitesse

Publié le samedi 28 mars 2020  |  Le Canard En Furie
Justice
© Autre presse par DR
Justice
Comment


La justice, de nombreux compatriotes l’ont dit, est le cheval de Troie du régime de la 7e République. C’est la justice et ses services auxiliaires qui sont utilisés, sans retenue et sans limites désormais, à une mission qui ne sert nullement l’état de droit, encore moins la justice sociale, les actes posés tendant plutôt à créer une discrimination insupportable entre les Nigériens. Certains commettent des crimes abominables, mais ils sont épargnés, royalement ignorés de la justice et de ses services auxiliaires. Ils sont même, suprême injustice, soutenus, protégés et promus à des postes de responsabilité supérieurs. Dans ce camps de privilégiés et d’intouchables, il y en a qui s’adonnent au trafic de drogue, mais qui ne sont jamais inquiétés, comme si le Niger est devenu un pays dédié aux narcotrafiquants.

Il y en a aussi et surtout ceux qui, rassurés de l’impunité dont ils jouissent au sommet de l’État, se sont permis de détourner à leurs profits des milliards et des milliards. Ces milliards, devant servir à équiper l’armée dont les éléments tombent comme des mouches dans des attaques armées multiples parce que non suffisamment et adéquatement équipés, ont été dilapidés par un groupe étendu de délinquants qui se sont organisés en association de malfaiteurs. Malgré la gravité de leurs actes, ils sont exonérés de poursuites judiciaires.

Il y a par conséquent deux justices au Niger. Une pour ceux qui appartiennent au régime et une autre qui est destinée à briser les reins à ceux qui contestent cette justice à double vitesse.

Les gouvernants, à commencer par Issoufou Mahamadou, sont entièrement et pleinement responsables de cet usage grave des institutions de la République. Comment peut-on à la tête d’un pays et gouverner de cette façon catastrophique jusqu’à cautionner et encourager ce deux poids, deux mesures, vis-à-vis des citoyens nigériens ?

Si le Président Issoufou ne se rend pas compte de la fracture grave que cela crée et entretient les fils d’un même pays, mais surtout des conséquences imprévisibles que cela pourrait avoir sur la paix sociale et la stabilité. Est-ce ça que les autorités nigériennes cherchent ?

L’injustice, puisqu’il faut bien appeler un chat, un chat, est insupportable. Elle a atteint un degré intolérable de la part de gouvernants qui se disent démocratiquement élus et qui prétendent agir selon les prescriptions d’un état de droit. Le Niger est en danger et c’est d’abord, sans aucun doute, la nature de la gouvernance qui est en cause et pas autre chose.

À peine les manifestations de 15 mars 2020 terminées, la police est instruite d’aller cueillir les leaders de la société civile. Pendant ce temps, les dizaines de criminels, les centaines de délinquants notoires de tous bords, les trafiquants de drogue et leurs complices, sont chez eux, tranquilles et rassurés que ni la police judiciaire, ni le Parquet, n’oseront les convoquer pour quoi que ce soit.

« Nous irons en prison dans la dignité, l’honneur et la gloire, mais jamais avec les mains tâchées du sang de nos vaillantes forces de défense et de sécurité », a écrit un des acteurs de la société civile. C’est à la fois choquant et révoltant de constater ce que le Niger est devenu, en moins de dix ans de pouvoir d’Issoufou Mahamadou. Un homme qui a tout fait pour arriver au pouvoir, chantant sans discontinuer son rêve pour le Niger. Un rêve ? Un cauchemar plutôt pour le Niger tout entier qui ploie dangereusement sous l’action combinée des attaques armées meurtrières, des trafiquants de drogue et de l’injustice.

La pratique ainsi entretenue n’a rien à voir avec la démocratie et l’état de droit. Elle est encore plus éloignée de la justice sociale tout court, le minimum qu’un citoyen est en droit d’attendre des autorités de son pays.

Qui peut se sentir en sécurité sous un régime qui traque les uns et garantit l’impunité à ses partisans ? Contrairement à l’idée répandue dans les rangs de ceux qui jouissent d’une totale impunité, malgré l’extrême gravité de leurs forfaits, une justice pareille ne les met pas en sécurité, elle les fragilise davantage. La justice sera peut-être lente à les juger, mais ils n’échapperont pas à cette éventualité.

De même, les acteurs de la justice pour les uns, l’impunité pour les autres, se mettent la corde au cou et ce n’est pas, ils le savent, pour le mariage. Qu’ils le fassent pour le pouvoir et/ou pour l’argent ou d’autres motivations saugrenues, ils rendront, un jour, compte à la justice qu’ils ont contribué à «défigurer ».

Quant à ceux qui inspirent cette pratique pleine de périls pour notre pays, ils savent ce qui les attend. Ils ne sont ni immortels, ni destinés à un pouvoir éternel. Tout, absolument tout, a une fin.

Bonkano
Commentaires