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Discours de SEM Ousseino Tinni à l’ouverture de la 1ère Session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2020

Publié le vendredi 3 avril 2020  |  Agence Nigerienne de Presse
Communiqué
© Autre presse par Dr
Communiqué du Secrétariat Général du gouvernement : Le Chef de l`Etat a signé un décret portant clôture de la Session extraordinaire de l`Assemblée Nationale, le jeudi 15 juin 2017
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Discours de SEM OUSSEINI TINNI à l’ouverture de la 1ère Session ordinaire de l’Assemblée nationale au titre de l’année 2020



03 avril 2020
Excellence Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement,
Madame la Présidente de la Haute Cour de Justice,
Mesdames et Messieurs les membres du Gouvernement,
Monsieur le Doyen du Corps diplomatique,
Honorables collègues Députés,
Respectés Chefs traditionnels et Chef religieux,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais d’abord rendre grâce au Tout puissant, le Tout miséricordieux, Maître du temps et des circonstances, de nous avoir réunis ici, en ces conditions toutes particulières ! Contemplant cette salle avec des effectifs aussi peu fournis, comment ne pas me rappeler, avec une douce nostalgie, des instants semblables où tous nos invités, en grand nombre, se faisaient la joie de nous faire l’amitié de leur présence ?
Aujourd’hui qu’il a plu à Dieu de décider pour nous d’une cérémonie d’un autre format, je voudrais leur dire combien nous appréciions et respections leur courtoise présence. Nous savions combien cette présence à nos côtés donnait un cachet solennel à nos retrouvailles parlementaires.
Pour le Chef du Gouvernement, les chefs d’institutions républicaines et les ministres, leur présence participe du respect de notre dispositif institutionnel dont le déroulé de nos séances vivifie et renforce l’architecture.
Quant aux membres du corps diplomatique et représentants des organisations internationales, leur présence nous apparaît comme le symbole du réseau de la saine amitié et de la féconde coopération que le Niger a su créer et entretenir à travers le monde. C’est pourquoi, il nous est toujours bien agréable de les recevoir dans notre modeste hémicycle.
Pour les dignitaires religieux et traditionnels, les avoir avec nous sonnait comme un rappel à l’humilité devant les valeurs ancestrales dont ils sont porteurs, comme une invite à garder constamment à l’esprit, notre devoir de ne privilégier dans l’exercice de notre mission que l’intérêt supérieur de notre pays, au-delà de tous les clivages ! Ils représentent cette constante qui nous rappelle qu’au-delà des contingences des débats et positionnements, l’intérêt national nous transcende tous. Quant à vous honorables collègues, je vous souhaite chaleureusement la bienvenue en espérant que vous nous êtes revenus du pays profond avec la ferme résolution de faire progresser notre chantier législatif même dans les conditions les plus contraignantes.
Monsieur le Premier Ministre, Distingués invités, Nous ouvrons donc cette session alors que le monde entier tremble devant un nouveau fléau que les frontières n’arrivent pas à contenir, comme pour nous rappeler, encore une fois, que nous sommes dans un village planétaire !
Je veux parler de la pandémie du corona virus, le fameux COVID19. A ce propos, tout a été dit, de sensé, de rationnel comme de fantaisiste ! Au Niger alors que ses échos ne nous parvenaient que de loin en loin, voici que nous enregistrons quelques dizaines de cas qui touchent nos propres concitoyens. Nous continuons à invoquer la bénédiction divine afin d’en rester à des niveaux que nous pouvons prendre en charge. C’est pourquoi nous récitons à l’unisson ce verset du Saint Coran et cette invocation : ‘’Seigneur ! Ne nous impose pas ce que nous ne pouvons supporter, efface nos fautes, pardonne-nous et fais nous miséricorde .’’
‘’Ô Seigneur ! Il n’y a de chose facile que ce que tu rends facile et si tu veux, tu peux rendre la chose difficile facile ’’ !
Pour autant, il nous faut d’ores et déjà prendre la juste mesure des choses en examinant froidement la situation à l’aune de la réaction des premiers pays touchés par la pandémie.
C’est pourquoi la Représentation nationale demande instamment à chacun de nos compatriotes de comprendre et d’accepter que ce virus est d’une dangereuse réalité. A la lumière de ce qui se passe, avec plus de trois milliards de personnes confinées dans le monde, je voudrais qu’ils comprennent qu’aucun pays ne se mettrait en quarantaine, ne suspendrait son système éducatif, ne mettrait en danger son économie, pour des raisons fallacieuses et fantaisistes. Les exemples des pays qui sont arrivés à de telles extrémités doivent inciter nos compatriotes à respecter, avec le plus grand sérieux, toutes les consignes solennellement annoncées par le Président de la République, en personne. Ces mesures ne comportent rien qui soit hors de notre portée, pourvu que nous y mettions volonté et sens du devoir !
Notre salut individuel et collectif dépend de notre capacité d’anticipation : évitons toute bravade, restons prudents et respectueux des conseils qui nous sont prodigués par les professionnels de la santé. Il s’agit d’une guerre autrement plus dangereuse que la guerre conventionnelle ; elle exige une discipline des plus absolues et un sens aigu de responsabilité aussi bien au plan moral que religieux, sinon, je crains fort que le pire soit devant nous !
Si aujourd’hui le premier foyer de cette terrible maladie est revenu à une situation quasi normale, c’est en raison d’une discipline des plus rigoureuses. Les citoyens, sans exception ont respecté les mots d’ordre des autorités, bien conseillées par les experts ès qualité. Ici, il nous est demandé de respecter les mesures exceptionnelles d’encadrement de la mobilité, d’observer les consignes d’hygiène et de distanciation sociale ; obéissons-y ! Après tout, un grand principe de l’Islam nous enseigne que la nécessité lève l’interdit !
Les chefs religieux nous ont dit qu’il n’y a pas de péché à faire ses devoirs religieux dans le cercle familial pour se préserver des épidémies; les autorités sanitaires et politiques ont défini la taille maximale des regroupements, pourquoi alors trouver ailleurs des raisons au refus d’obéissance ?
On n’insistera jamais assez sur la nécessaire prise de conscience collective face à ce danger ; avec cette pandémie, chacun d’entre nous est porteur de la sécurité de tous ! On n’est plus dans un schéma de liberté individuel ; le péril est si grand qu’il faut se faire violence et accepter les mesures de sauvegardes collectives. Aujourd’hui, la solidarité signifie comprendre que l’on est dépositaire du salut collectif. Quant à la cohésion sociale, elle se décline dorénavant en autant d’efforts de tous sur chacun pour ne pas briser la chaîne de sauvegarde qui aidera notre pays à contenir la pandémie.
Gardons-nous surtout d’écouter les charlatans et autres faux spécialistes dont les propos et comportements conduisent les populations à des attitudes inappropriées qui peuvent hâter la propagation de la pandémie. Tout bien considéré, si la chaleur et la couleur de peau pouvaient arrêter les virus, la rougeole n’aurait pas conduit aux hécatombes dont notre histoire est si jalonnée !
Pour autant ne cédons pas à la peur panique ; ne laissons pas cette situation prendre le dessus sur notre capacité de raisonnement. En la matière toute agitation démesurée pourrait être contre-productive. Après tout, par le passé, les populations de notre espace géographique, avec moins de moyens que ceux dont nous disposons aujourd’hui, ont pu résister à des épidémies répétitives de variole. Restons vigilants, prions beaucoup et soyons convaincus que nous viendrons à bout du COVID 19 ! Je sais que notre Gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour nous y aider ! C‘est dans cette logique qu’il faut saluer les récentes mesures prises par le Président de la République pour stopper la progression du virus et pour soutenir les compatriotes et les secteurs fortement impactés par le ralentissement des activités économiques.
Ici à l’Assemblée nationale, après avis de la Cour Constitutionnelle, le Bureau, en rapport avec les présidents des groupes parlementaires, a pris des dispositions qui pourront nous permettre de gérer la situation dans la sérénité, pourvu que, chers collègues, vous y preniez la part qu’il faut lorsque l’Assemblée nationale les aura entérinées.
Cependant, quoi qu’il en soit, cette pandémie, même si nous arrivons à la juguler, laissera des traces indélébiles. En effet, d’ores et déjà, toutes les variables clés, économiques et sociales sont remises en cause ; plus rien ne sera comme avant ; certains équilibres se rompront, un nouveau monde naîtra et, nous l’espérons plus respectueux des valeurs divines et humaines. Quant à nous autres, nous devons d’ores et déjà commencer à anticiper, à regarder au-delà du jour pour donner à notre économie une orientation nouvelle qui pourrait s’adapter avec succès à la crise économique qui ne manquera pas de succéder au COVID 19. Si le Gouvernement ne l’a pas déjà fait, je suggère que la question soit prise en charge au niveau de la structure d’analyse prospective afin que nous soyons à l’abri de toute surprise.
En un mot préparons-nous à nous adapter aux nouveaux paradigmes que la crise du Corona Virus ne manquera pas de créer !
Monsieur le Chef du Gouvernement, sur l’autre front, celui de la lutte contre le terrorisme, je pense qu’il n’est pas prématuré de se réjouir d’une certaine accalmie voir d’un très probable renversement de tendance qui n’est sans doute pas étranger à une nouvelle approche stratégique des Forces de Défense et de Sécurité (FDS). Aussi voudrais-je, au nom de l’ensemble de mes collègues féliciter et encourager ces FDS, de la troupe à la plus haute hiérarchie du Ministère en charge de la Défense nationale. Que le Tout puissant raffermisse leur détermination et leur courage !
Je crois également qu’il n’est pas prématuré de remercier chaleureusement la communauté internationale pour la sollicitude dont elle fait montre à l’égard de notre pays et de ses voisins dans la conduite de cette cruelle guerre. A cet égard, au nom de la Représentation nationale, je salue l’Alliance Sahel dans toutes ses composantes. Je rends hommage à l’Union Européenne pour sa présence à nos côté dès les tous premiers temps de la crise. Je salue la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour son initiative récente de contribuer au financement de la guerre ; je rends hommage à l’Union Africaine qui se propose de mobiliser trois milliers de soldats pour appuyer les valeureux combattants sahéliens. Je salue aussi l’attention constante que nous témoigne l’Union Economique et Monétaire.
Je voudrais remercier vivement la France et les Etats-Unis dont les soldats partagent le quotidien des nôtres sur les théâtres d’opération, souvent au prix du sacrifice suprême. Le Peuple nigérien a ainsi contracté à leur égard une incommensurable dette !
Monsieur le Premier Ministre, les utiles appuis de la communauté internationale, le courage et l’engagement de nos combattants sur le terrain et le soutien moral sans faille de l’ensemble de nos compatriotes nous permettent d’avoir la victoire en ligne de mire, à brève échéance ; notre souhait est de voir l’hydre terroriste détruite à l’intérieur de nos frontières et qu’au-delà, la communauté internationale arrive à en couper toutes les excroissances. Oui ce n’est pas en rêve, plaise à Dieu, nous pouvons prendre le dessus sur les forces du mal dès cette année 2020.
A propos de soutien moral que j’évoquais à l’instant, je voudrais rendre tout l’hommage qu’il mérite au geste des associations féminines à l’endroit des victimes du terrorisme au sein des FDS. Ce geste, au-delà du montant de l’enveloppe est réconfortant à plus d’un titre : il est le fruit de la compassion qui a poussé ces organisations féminines à renoncer à leur fête annuelle en solidarité avec ces femmes qui n’ont pas le cœur à la réjouissance parce que portant le deuil d’un mari ou d’un fils ; ces organisations nous disent ainsi qu’elles savent que chaque soldat qui tombe est un martyr de la cause nationale. Elles ont voulu rappeler chacun d’entre nous à ses responsabilités vis-à-vis de ceux qui veillent sur notre quiétude, ceux qui tombent pour que nos couleurs continuent à flotter ici et partout où notre souveraineté doit s’affirmer.
Distingués invités, l’autre geste est celui des députés et du personnel de l’Assemblée nationale. Nous l’avions promis à la fin de la dernière session. Je puis vous affirmer que les groupes parlementaires remettront, après cette cérémonie, une enveloppe de cinquante millions de francs au Ministre de la Défense nationale. L’on précisera que cette somme est spécifiquement destinée aux orphelins de guerre des FDS, plus particulièrement pour rappeler au Gouvernement la demande insistante de voir ces orphelins bénéficier d’un statut des plus favorables.
Nous voulons surtout, à travers ce modeste geste, donner le bon exemple à tous les nigériens afin qu’en plus des efforts de l’Etat, qu’ils se tiennent généreusement aux côtés des FDS. Nous souhaitons que nos compatriotes se mettent en devoir de soutenir les sacrifices des combattants de notre liberté par des gestes répétés d’attention comme pour leur dire que l’arrière tient et qu’il comprend leurs efforts et leur martyre. Nous invitons donc les associations et autres acteurs non étatiques à organiser au profit des victimes du terrorisme des manifestations de collecte de fonds dans nos villes comme dans nos contrées les plus reculées, dès que cela sera possible.
Cependant, il faut le dire, tout ceci restera dans le domaine de la solidarité dite mécanique qui, quoique pleine de bons sentiments, reste de portée limitée.
Ce qu’il faut c’est aller progressivement vers une forme plus organique de secours à ceux qui méritent de la Nation. A cet égard, il faut féliciter le Gouvernement pour l’instauration du WAQF dont les textes de base ont été récemment adoptés par l’Assemblée nationale.
Cependant, à mon sens, il faut encore aller plus loin avec la création d’un organisme national de bienfaisance qui sera dédié à toutes les formes de soutien aux citoyens éprouvés par la guerre et les catastrophes naturelles. Il pourrait être financé par le recours à une légère parafiscalité assise sur des produits de consommation urbaine.
Distingués invités, la crise sanitaire, le terrorisme sont des menaces qui touchent la santé et la sécurité qui demeurent les fondamentaux de notre vie et de notre territoire. Elles sont si graves qu’elles exigent de nous, retenues et pondération. Cultivons fraternité et cohésion pour en venir à bout. La cohésion signifie que tout doit s’oublier, petites querelles et malentendus, divergences et incompatibilité d’humeur, compétition et adversité pour laisser place à une réconciliation générale, prélude à l’union sacrée autour du Président de la République. Pour parler comme l’autre, je dirai que devant la contradiction principale, les contradictions secondaires doivent s’effacer !
Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit ; nous sommes en danger, des dangers qui nous sont communs, sans distinction d’aucune sorte. L’on ne peut les combattre qu’ensemble, chacun à son poste, dans la discipline et la solidarité et surtout avec patriotisme et fraternité. Il faudrait qu’en toute responsabilité nous mettions bas les armes à l’interne pour les tourner vers nos vrais ennemis qui sont le terrorisme et le COVID19. Je sais que nous en sommes capables car, au Niger, l’on a toujours su où s’arrêter en cas de divergence. Ni au plan politique, ni au niveau social l’on a laissé se développer des haines incommensurables. Place a toujours été laissée au dialogue qui prépare à la concorde.
Cette concorde que la Représentation nationale appelle de tous ses vœux doit être la plus ferme possible. Notre souhait est de voir toutes les forces vives de la nation y aller sans arrière-pensées. Qu’elles posent des actes concrets et les citoyens de base comprendront que l’heure n’est plus qu’au combat pour la Patrie !
A l’Assemblée nationale, nous sommes convaincus que des retrouvailles sur une large échelle sont indispensables pour résoudre les tous problèmes exogènes que notre pays est appelé à affronter.
D’ores et déjà, j’estime qu’il faut rendre hommage aux guides religieux, à la chefferie traditionnelle, aux artistes, aux partis politiques, à la Société civile, aux hommes des médias pour la rationalité et la promptitude de leur réaction face à la pandémie. Nous exprimons également toute notre gratitude au personnel soignant, ces soldats de la santé qui, au péril de leur propre vie, s’acharnent à sauver celle des autres. Ils agissent avec ce sens de responsabilité que nous souhaitons voir s’élargir au niveau de tous les citoyens.
A l’image de l’Assemblée nationale qui vote à l’unanimité lorsque les textes présentent des intérêts stratégiques pour notre pays, nous souhaitons que tous les corps organisés sachent, en toute circonstance faire les concessions nécessaires pour éviter à notre pays les périls majeurs. Souvent le corporatif doit s’effacer devant l’impératif national.
Monsieur le Premier Ministre, pour en venir à l’ordre du jour de la présente session qui dépend beaucoup de l’agenda gouvernemental, comme de coutume, nous entamerons la session par l’examen exhaustif de l’ensemble des ordonnances que le Gouvernement a passé dans le cadre de la loi d’habilitation adoptée avant la fin de la précédente session. Il s’agit pour l’essentiel des textes à caractère économique dont l’exception pourrait être l’ordonnance qui étend l’obligation de déclaration patrimoniale à de nouvelles catégories de personnalités. Je présume que mes collègues députés feront bon accueil à ce texte en raison du potentiel de prévention de la corruption et de l’enrichissement illicite dont il est porteur. Comme vous le savez, depuis le début de la présente législature, l’Assemblée nationale soutient résolument tous les efforts du Président de la République pour assainir la vie publique et le monde des affaires. C’est là, me semble-t-il un investissement aussi important que les grands travaux. Car pour réussir les chantiers de transformation du pays qui puissent nous conduire à l’émergence, un réarmement moral est incontournable ! Il faudrait que toute transaction s’effectue selon une vérité des prix qui ne comporte pas de faux frais distribués tout au long du circuit; il faudrait que les arbitrages des éventuels litiges se fassent en toute équité ; il faudrait que ce circuit ne soit pas allongé plus que de raison à cause des attentes personnelles inavouables ; il faudrait surtout que les législations qui encadrent l’accès à toute commande publique soient de stricte application pour l’Etat et l’ensemble de ses démembrements. En la matière, toute exception conduit à la création de zones de non droit lourdes de toutes les conséquences ! Je voudrais le dire ici, la Représentation nationale soutient sans réserve la mise en œuvre de ce chantier majeur qui viendrait parachever et sécuriser l’œuvre que le Président ISSOUFOU MAHAMADOU a bâtie tout au long de ses deux mandats faits de volonté, de courage et de grandes réussites.
S’agissant des autres textes qui sont sur notre ordre du jour provisoire, je ferai une mention spéciale pour le projet de ratification du protocole de l’Union Africaine relatif au Parlement panafricain, texte de grande importance mais dont les difficultés de ratification par beaucoup d’autres pays africains ont retardé la mise en œuvre. Ce texte est important car son objet est de donner davantage de prérogatives à ce parlement pour en faire un véritable organe de contrôle démocratique de la construction de l’unité africaine. Nous accueillons favorablement cette initiative car, dès le début de la présente législature, notre plus grand souhait a été de voir les organisations interparlementaires se doter de moyens d’efficacité qui justifient leurs importants coûts pour nos assemblées respectives. Il faudrait éviter que les rencontres interparlementaires souvent assez répétitives se séparent avec des motions et résolutions qui n’engagent personne. L’idéal pour nous est que chaque organisation soit dotée d’un objectif spécifique que l’on peut évaluer à volonté.
L’autre texte majeur auquel une attention toute particulière sera portée par les députés est le projet de loi organique relatif à la Cour des comptes. Il s’agit d’une véritable refondation de cette institution supérieure de contrôle qui vient à son heure en raison des besoins d’assainissement dont j’ai tantôt parlé. Avec l’Assemblée nationale cette institution est le deuxième corps externe de contrôle des finances publiques. Je pense que la gestion financière de l’Etat gagnerait en transparence si cette institution réunit les conditions maximales d’efficacité. Il s’agit notamment d’une structuration solide et pérenne qui donnera à l’institution une organisation et un fonctionnement au diapason des standards internationaux. Il s’agit surtout de faire en sorte que les recommandations du rapport annuel de la Cour des comptes soient suivies d’effet et que le contrôle juridictionnel ne connaisse pas de retard afin que les rendus soient encore plus pertinents.
Par ailleurs, Chers collègues, je note que notre projet d’ordre du jour comporte une proposition de loi ; il faut s’en féliciter même s’il faut continuer à vous demander de multiplier les initiatives car je demeure convaincu que de nombreux domaines de notre vie quotidienne se doivent d’être mieux encadrés par le droit positif. Il ne s’agit pas de faire concurrence au Gouvernement mais plutôt de s’intéresser aux secteurs qui ne font pas l’actualité des départements ministériels. Certes des handicaps techniques vous découragent bien souvent ; pour les contourner je vous recommande de vous mettre en équipe de manière à potentialiser les réflexions qui conduisent aux propositions de loi pertinentes.
Monsieur le Premier Ministre, la deuxième partie de notre ordre du jour sera constituée de la mise en œuvre des mécanismes de contrôle de l’action gouvernementale. Comme de coutume, je sais que les ministres y souscriront de bonne grâce car ils savent qu’il s’agit de la partie la plus pédagogique de la session. En effet, comme vous le savez, à titre illustratif, les séances des questions d’actualités sont suivies à travers tout le pays et même au-delà de nos frontières. Que donc tous les ministres se préparent à partager avec nos concitoyens la bonne information sur leurs activités majeures.
Pour ma part, je continue à encourager instamment mes collègues à user de tous les moyens de contrôle à notre disposition car il y va de la vitalité de notre démocratie.
Chers collègues, pour la troisième partie de notre ordre du jour, celle qui porte sur les activités non législatives, je voudrais vous annoncer qu’en liaison avec le réseau compétent en la matière, nous sommes au stade assez avancé de l’organisation d’un forum à l’échelle de l’espace CEDEAO sur la cybercriminalité. Il s’agira de cerner ce phénomène nouveau qui s’invite dans notre quotidien pour en menacer toutes les sphères. L’économie, la vie sociale comme le politique, rien n’y échappe ! Face à toutes les manipulations auxquels l’usage criminel des TIC peut conduire, nous voulons à partir de notre pays lancer des alertes qui peuvent conduire au niveau communautaire à la refonte de certains textes de loi y compris ceux qui se rapportent aux consultations électorales ! A l’occasion de ce forum qui se tiendra, à Niamey, au moment opportun, il faudrait étudier comment l’on pourrait éviter l’intoxication des citoyens et la falsification de l’information ou des transactions financières. J’espère que le comité scientifique de cette rencontre de haut niveau, déjà à l’œuvre, pourra cerner toutes les implications de ce nouveau fléau afin que le forum débouche sur des décisions rapidement applicables.
Avec l’espoir de finir nos travaux mieux que nous les commençons et l’ardente prière de voir l’humanité vaincre la pandémie qui terrorise le monde, je déclare ouverte cette première session ordinaire au titre de la présente année 2020 en la plaçant sous la sainte bénédiction de Dieu, le tout puissant, le tout miséricordieux, seul maître des agendas et des destins.
Vive la République, Vive le Niger,
Je vous remercie.
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