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Vie politique : Quand des partisans de Mohamed Bazoum s’en prennent au président de la République

Publié le dimanche 5 avril 2020  |  nigerdiaspora.com
Mohamed
© Autre presse par DR
Mohamed Bazoum, le ministre de l’intérieur du Niger.
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Depuis un certain temps, Mohamed Bazoum, dit-on dans certains milieux du Pnds Tarayya, ronge le frein. Il ne sait plus à quel saint se vouer et ses proches, plus que lui, s’interrogent, s’inquiètent de voir subitement tout s’écrouler sous leurs pieds comme un château de cartes. Leur projet prend de l’eau et les manifestations sont visibles. Le lancement, par le Président Issoufou Mahamadou, de certains chantiers, a été la première salve d’inquiétude du camp Bazoum. Selon des sources politiques crédibles, le président et candidat officiel du Pnds se voyait, à partir de son investiture, adoubé dans un rôle de vice-président. La bataille pour l’investiture était, pour eux, la guerre. En la remportant face à Hassoumi Massoudou et à tous ceux qui rêvaient d’un autre candidat que lui, Bazoum se croyait dans une sorte d’antichambre de la présidence de la République ; Le reste, pour ses obligés en l’occurrence, n’était plus qu’une simple formalité à remplir avec l’élection présidentielle qui semblait gagnée à l’avance. A-t-il vendu la peau de l’ours avant de l’avoir tué ? Tout porte à le croire, les récriminations qui ont cours ces derniers temps dans son entourage étant à leur paroxysme.

Le fait que le Président Issoufou ait continué à ouvrir des chantiers n’a pas été vu d’un bon oeil autour de Mohamed Bazoum

Pour les partisans de Mohamed Bazoum, Issoufou Mahamadou ne peut faire les choses à moitié. Etant celui qui a imposé le candidat Bazoum aux instances du Pnds, il devait également lui concéder des marges de manoeuvre conséquentes dans la gestion des affaires de l’Etat. Il rendrait, confie une source crédible, un énorme service à son candidat en lui déléguant ses pouvoirs dans la présidence des cérémonies d’inauguration et de pose de premières pierres de certains chantiers, lui passant ainsi la main avant date. Le manège, entouré du sceau du fonctionnement régulier de l’Etat, pourrait passer comme lettre à la poste et rapporter au candidat Bazoum des gains substantiels pour la campagne présidentielle dans laquelle il prendrait ainsi une longueur d’avance sur ses concurrents. En toute légalité. Le fait que le Président Issoufou ait continué à ouvrir des chantiers n’a pas été vu d’un bon oeil autour de Mohamed Bazoum. La présence de Hassoumi Massoudou au Cabinet du président de la République est une source d’inquiétude pour des proches de Bazoum Nommé ministre d’Etat à la présidence, l’ancien challenger de Mohamed Bazoum dans la course à la candidature du Pnds pour l’élection présidentielle ne peut que constituer une source d’inquiétude pour le camp du président du Pnds. Sous quelles conditions Hassoumi Massoudou a-til accepté son come-back ? Mohamed Bazoum, lui, le sait sans doute. Quoi qu’il en soit, dans l’entourage de Bazoum, on redoute une sorte d’effet boomerang. Des arrangements politiques sont toujours possibles. Et s’ils adviennent, le président du Pnds sera sans doute le grand perdant.

L’affaire des fonds de l’armée, une occasion ratée pour faire la fête à de potentiels «opposants» internes

Autre pomme de discorde ou plutôt de source de tension potentielle entre les deux blocs, la récente affaire des fonds de l’armée détournés. Alors que des conseillers de Mohamed Bazoum militent ouvertement pour qu’elle connaisse une suite judiciaire, mettant au passage aux défis quiconque dispose d’un quelconque dossier financier compromettant contre leur mentor, le gouvernement a fait un communiqué pour s’opposer à cette éventualité et choisir un compromis boiteux. Un compromis boiteux que Mohamed Bazoum lui-même a été obligé de cautionner et de défendre, le Comité exécutif national (CEn) du Pnds ayant fait une déclaration publique dans laquelle il apporte son plein soutien au gouvernement pour sa position dans l’affaire des fonds de l’armée détournés. Si le camp de Bazoum a pensé y avoir trouvé le filon pour «liquider» des opposants internes à son affaire, il devra sans doute attendre encore pour pouvoir vider son contentieux avec certains de ses camarades. Y arrivera-t-il jamais ? Rien n’est moins sûr. Car, à mesure où les échéances électorales approchent, les nuages d’incertitude semblent s’amonceler au dessus de sa tête.

La libération de Hama Amadou, un trop-plein ?

Il n’y a jamais deux sans trois, diton. L’affaire de Mohamed Bazoum devient davantage ténébreuse avec la libération de Hama Amadou, le président du Moden Fa Lumana Africa. Libéré à la faveur d’un décret de remise gracieuse de peine rendu public le lundi 31 mars 2020, le chef de file de l’opposition a animé un point de presse dès le lendemain de sa sortie de prison pour jouer sa partition dans la sensibilisation générale sur la lutte contre le coronavirus. Une sortie médiatique justifiée à plus d’un titre, mais qui a suscité plus qu’un froncement de sourcils dans l’entourage de Mohamed Bazoum. Selon une source politique de première importance, la libération de Hama Amadou a davantage jeté l’effroi dans l’entourage de Bazoum où des partisans disent soupçonner l’existence d’un agenda caché du Président Issoufou. Ça parle beaucoup et des dents grincent. L’allure que prennent les évènements politiques n’est pas pour rassurer certains partisans de Bazoum. Leur mentor n’affiche plus d’ailleurs la même sérénité. Prêt à tout pour rassurer le Président Issoufou qu’il reste le meilleur parti pour lui, Bazoum est toutefois d’une certaine raideur devant Issoufou au pont où son attitude est assimilée à un manque de respect pour le président de la République. Cela lui a d’ailleurs valu, maintes fois, une volée de bois vert de la part de nombreux militants du Pnds.
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