Mme Khadijah Diallo, cadre de la Banque islamique de développement (BID), a été nommée en conseil des ministres du vendredi 3 avril, directrice générale de la Haute Autorité du Waqf. A la tête de cette nouvelle institution qu’elle a contribuée à mettre en place, la conseillère spéciale du président Issoufou Mahamadou va se charger du pilotage des premiers pas de cette initiative du chef de l’Etat qui est destinée à contribuer à prendre en charge les ayants droits des soldats tombés sur le front, conformément à la législation islamique.
La première Directrice générale de la Haute Autorité du Waqf est connue. Il s’agit de Mme Khadijah Diallo, cadre de la Banque islamique de développement (BID) , qui a été nommée à ce poste en conseil des ministres du vendredi 3 avril. Une nomination qui est loin d’une surprise puisque c’est cette elle qui a chapeauté, pour l’essentiel, le processus de création de la nouvelle institution, rattachée à la Présidence de la République, et qui tient à cœur au chef de l’Etat. Mme Khadijah Diallo a d’ailleurs été nommée, en janvier dernier, conseillère spéciale avec rang de ministre du Président Issoufou Mahamadou, pour justement mener à terme le processus de constitution d’un Waqf public au Niger.
La première Directrice générale de la Haute Autorité du Waqf connait bien le domaine pour avoir travaillée longtemps dans la Finance islamique au sein de la BID. Titulaire d’un bac économique obtenu en 2003 au Lycée Français de Djeddah en Arabie Saoudite, elle détient également un master en Affaires Internationales qu’elle a entamé en France et terminé aux États-Unis ainsi qu’un diplôme supérieur en administration des entreprises. Elle a fait essentiellement sa carrière au sein de la BID où en tant que spécialiste en gestion de fonds fiduciaires, elle était en charge de la gestion des fragilités au sein des pays membres de la Banque des Etats membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
Le Waqf public, un outil de financement, de protection et de solidarité
C’est donc fort de ce pedigree que Mme Khadijah Diallo va se charger de porter sur les fonds baptismaux, la Haute Autorité du Waqf. Pour rappel, cette nouvelle institution fait suite à la décision du chef de l’Etat de la constitution d’un Waqf public au profit des ayants droit des agents des Forces de Défense et de Sécurité (FDS), décédés ou disparus en service commandé avec engagement ou ayant succombé ou devenus invalides de suite des blessures survenues sur le champ d’opérations.
Depuis quelques mois, le gouvernement a adopté toute l’architecture institutionnelle, organisationnelle et juridique pour la reconnaissance des principes du Waqf, la protection des biens donnés en Waqf et la préservation des vœux des constituants afin que l’instrument puisse jouer son rôle de levier de développement économique et social et de vecteur de solidarité islamique. Selon les explications du gouvernement, « la mise en place du Waqf en tant qu’outil de financement va permettre d’améliorer le bien-être des populations bénéficiaires dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi et de l’agriculture notamment ».
Pour les autorités du Niger, l’institution d’un Waqf public, outil de solidarité et de protection sociale, « prouve combien il est à la fois important pour le Président de la République et le gouvernement d’honorer la mémoire des martyrs tombés sur le théâtre des opérations, mais aussi et surtout de soutenir leurs ayant-droits » comme l’a récemment souligné le ministre de la Défense nationale, Pr Issoufou Katambé.