Depuis l’annonce des premiers cas au COVID-19 au Niger, on assiste à une stigmatisation (précisément sur les réseaux sociaux) des personnes touchées par la maladie. Cette attitude n’est pas sans conséquence, dans un contexte où les ‘’Fake news’’ prennent de l’ampleur. Face à ce comportement, Pr. Ibrahim Ali Touré, enseignant chercheur à l’université Abdou Moumouni et chef de département de médecine de cardiologie de l’Hôpital national Lamordé invite la population à plus de vigilance et à faire très attention aux fausses informations.
À occasion d’une opération de désinfection au niveau de l’hôpital National de Lamordé (Ex CHU), le chef de département de médecine de cardiologie a félicité les autorités du Niger pour les efforts qui sont en train d’être consentis et pour toutes les actions entrant dans le cadre de la lutte contre le COVID-19. «Un autre aspect qu’il faut saluer, c’est la prise en charge des patients. Cette prise en charge est réellement nécessaire et nous remercions l’Etat et ses partenaires pour les efforts», a-t-il dit. Pr. Ali Ibrahim Touré a par ailleurs interpelé certains citoyens qui se permettent d’envoyer des fausses informations sur les réseaux sociaux. «Il faut arrêter le climat de psychose dans la ville, où certains font des messages à travers les réseaux sociaux pour incriminer des gens ou des structures sous prétexte que des cas positifs ont été diagnostiqués dans la zone. Certains se mettent à instituer et à faire des messages WhatsApp en abus à leur attitude pour incriminer telle structure ou même nommément des personnes, alors que c’est tout à fait faux. Il est tout à fait normal qu’un médecin voit des malades, donc dans ce cas, il faut que les gens fassent très attention. Ce n’est pas parce que les médecins traitent des patients que les gens vont se mettre à mentir et à faire des faux messages et déclencher une psychose inutile au niveau national», a-t-il expliqué.
Et au Professeur Touré
d’ajouter que le Chef de l’Etat a pris le taureau par les cornes, il s’est mis au devant de la lutte et il a courageusement annoncé toutes les dispositions qu’il faut prendre. «Je pense que les autorités qui suivent, chacun à son niveau de responsabilité devraient faire la même chose. Et on doit continuer à éduquer la population pour éviter ou réduire le stress et la psychose provoqués par des fausses informations et des incriminations. C’est quand même abusif de déclarer quelqu’un positif au COVID-19, alors que c’est faux. Les gens se mettent à incriminer et à déclencher des psychoses dans son entourage au point où certaines personnes, même quand elles sont malades, ne veulent pas aller dans telle ou telle structure sous prétexte qu’on a dit qu’on a détecté des cas positifs au COVID-19», estime le chef de Département de médecine de cardiologie à l’hôpital national de Lamordé.
La prévention est la meilleure des prudences, dit-on. Les Nigériens doivent continuer à faire preuve de persistance en respectant les mesures préventives afin de vaincre le COVID-19. Selon le communiqué des autorités en charge de la santéau Niger, à la date du 19 avril dernier, sur 2.505 testés, 648 patients ont été déclarés positifs au COVID-19, parmi lesquels 511 en cours de traitement, 117 sont sortis guéris et 20 décès.