Manifestations contre les mesures anti Covid-19 : 166 personnes encore interpellées dans la nuit du 20 au 21 avril, les échauffourées se poursuivent à Niamey
La Police nationale a annoncé dans un communiqué publié dans la soirée du mardi 21 avril, que suite aux manifestations contre les mesures préventives prises par le gouvernement contre la propagation du covid-19, qui se sont poursuivies à Niamey, dans la nuit du lundi 20 au mardi 21 avril, 166 personnes ont été interpellées par ses services pour « trouble à l’ordre public, attroupement armée et dégradation des biens publics et privés ».
« Toutes les personnes interpellées pour trouble à l’ordre public l’ont été alors qu’elles étaient dans le feu de l’action, soit entrain de détruire les routes et d’autres installations d’utilité publique, soit casser les lampadaires pour les ériger en barricades sur les voies publiques, soit mettre du feu aux pneus sur les routes. Les investigations sont encours pour appréhender les complices de ces actes. Les auteurs ou complices répondront de leurs actes tant sur le plan civil que pénal ». Direction générale de la Police nationale (DGPN).
Par ailleurs, la Direction générale de la police nationale a annoncé que huit (8) véhicules et vingt-six (26) motos ont été immobilisés pour « violation du couvre-feu et autres infractions ».
Les autorités promettent la fermeté
Ces interpellations s’ajoutent aux 108 déjà annoncées par la Police nationale suite aux manifestations enregistrées dans plusieurs quartiers de la capitale du 17 au 19 avril. Dix(10) personnes ont déjà été déférées à la prison de haute sécurité de Koutoukalé.
Depuis quelques jours, plusieurs quartiers de Niamey ont été secoués par des manifestations assez souvent violentes. Les manifestants qui s’opposent aux forces de l’ordre, s’insurgent contre certaines mesures prises par le gouvernement pour contrer la propagation de la pandémie du coronavirus notamment le couvre-feu de 19H00 à 6H00 ainsi que l’interdiction des rassemblements et donc, des prières collectives. Face à l’explosion de cette violence, le gouverneur de la Région de Niamey, Issaka Hassane Karanta, a animé une conférence de presse le lundi 20 avril pour faire le bilan des dégâts et promettre la fermeté pour tous ceux qui ne respectent pas les mesures préventives édictées par les autorités. «Nous retrouvons malheureusement quelques jeunes qui bravent ces dispositions. Tantôt les jeunes animent des fadas avec une consommation abusive de chicha, de chanvre indien et d’autres trouvent un malin plaisir à brûler des pneus sur la chaussée en installant des barricades de pierres et de briques pour entraver la circulation routière», a déploré le gouverneur qui a rappelé que « ces agissements qui provoquent la dégradation des biens publics et privés, sont des actes de vandalisme». Le gouverneur a livré, au cours de son point de presse, quelques détails des manifestations ainsi que les opérations menées par les services de sécurité pour faire respecter l’ordre.
«Nous avons aperçu des motocyclistes venir déposer des pneus ; ailleurs aussi nous avons vu d’autres distribuant des bidons d’essence, plus loin nous avons rencontré des véhicules munis malheureusement d’autorisation de circuler entrain de donner des instructions. Ce qui veut dire que tout cela était bien planifié, bien organisé. Les forces de défense et de sécurité restent vigilantes, à pied d’œuvre et engagées à faire preuve de professionnalisme, de détermination pour interpeller toux ceux qui tenteraient de nous distraire. Tous les dégâts occasionnés seront évalués et seront remboursés à la charge des auteurs au franc près. Tous les gens interpellés seront déférés devant les tribunaux qui décideront de leurs sorts. Nous allons remonter, de fil à aiguille, à tous ceux qui sont entrain de tirer les ficelles dans l’obscurité. Les mains invisibles seront visibles et présentées à l’opinion nationale et internationale, puis traduites en justice». M. Issaka Hassane Karanta, gouverneur de Niamey.
Il reste qu’en dépit de ces mises en garde, les manifestations nocturnes ont continué. Dans la nuit du mardi 21 au mercredi 22 avril, plusieurs heurts ont opposé des forces de l’ordre à des manifestants dans d’autres quartiers de Niamey notamment à la Rive droite, Saga et Gamkallé.