Niamey - Le Niger célèbre, ce vendredi 24 Avril 2020, la journée nationale de la concorde marquant le 25ème anniversaire de la signature des Accords de paix entre les mouvements armés et le gouvernement nigérien, accords ayant mis fin à la rébellion touarègue du Nord du pays.
Le 24 avril 1995, rappelle-t-on en effet, est signé à Niamey un accord établissant une paix définitive entre le Gouvernement nigérien et l’organisation de la résistance armée, mouvement actif dans le Nord du pays.
Par la suite, le gouvernement nigérien a signé des accords additionnels, notamment le 23 novembre 1997 à Alger (Algérie) avec le front de l’union des forces de la résistance armée et le 21 août 1998 à N’Djamena (Tchad) avec le front démocratique pour le renouveau.
Les grands axes de ces différents accords portent sur la décentralisation, la gestion de la sécurité dans les zones touchées par le conflit et le développement de ces zones, mais aussi l’intégration et la réinsertion socio-économique des ex-combattants et le retour des populations réfugiées et déplacées dans leur région d’origine.
A ces principaux axes s’ajoutent une amnistie et la libération des prisonniers, la réintégration de certains agents de l’Etat et des étudiants, l’éradication de l’insécurité résiduelle du fait du banditisme armé et le désarmement des fronts, mouvements, milices et comités d’autodéfense et la collecte des armes illégalement détenues.
Le Gouvernement nigérien a pris une série de textes ayant abouti à la décentralisation avec la création de plus de 260 communes et leurs modes de gestion, ainsi que leur organe délibérant.
Concernant la gestion de la sécurité dans les zones touchées par les conflits et conformément à l’esprit des accords, notamment l’insertion des ex-combattants et la création des unités sahariennes de sécurité (USS), des textes législatifs et réglementaires ont été adoptés.
S’agissant du développement des zones touchées par le conflit, une table ronde a été organisée à Tahoua avec l’appui du Programme des Nations Unies pour le Développement et en rapport avec les partenaires au développement, suivie de la mise en œuvre du programme d’urgence issu de cette table ronde.
En ce qui concerne l’intégration et la réinsertion socioéconomique, l’Etat nigérien a procédé à l’intégration de 2852 ex-combattants sur 3014 prévus, alors qu’un programme de réinsertion socioéconomique de 3500 ex-combattants a été élaboré avec l’appui du PNUD.
Quant au programme de réinsertion des populations, il était soutenu par l’Union Européenne, la Coopération française et la Coopération allemande.
Pour marquer le retour de la paix, le Gouvernement nigérien et les différents fronts de la rébellion armée, avec l’appui des partenaires, ont organisé une cérémonie symbolique d’incinération des armes des ex-combattants dénommée "flamme de la paix" le 25 septembre 2000 à Agadès, la région la plus touchée par la rébellion armée.