Il était malade depuis de longues semaines. Puis, hier, tôt le matin, le Niger entier apprit qu’il a tiré finalement sa révérence. À son domicile. Son évacuation sanitaire, maintes fois envisagée et même apprêtée, n’a pu finalement se faire. Selon des sources dignes de foi, cette évacuation n’a pas été possible pour non obtention d’autorisation d’atterrissage. Une explication saugrenue puisque l’avion médicalisé devait venir du pays d’accueil. Malgré la gravité de la maladie de Zakou Djibo et le temps, relativement long qu’il a passé cloué au lit, il a fallu le 6 avril 2020 pour que le ministre de la Santé, Illiassou Maïnassara, écrive à son homologue des Finances afin de le voir autoriser un paiement par anticipation pour un budget ficelé d’un peu plus de 98 millions de francs CFA. Une source ayant requis l’anonymat a d’ailleurs confié au Courrier que le montant a été quelque part trouvé exorbitant au départ avant que les oppositions soient levées. En réalité, le montant n’a jamais été décaissé. Depuis trois moi , a confié notre source, on promet sans cesse que l’avion serait là le lendemain. Mais en vain. A-t-on délibérément traîné les pieds afin que son évacuation ne se fasse pas car condamné à mourir ?
Quoi qu’il en soit, Zakou Djibo est parti à jamais, dans une stricte présence de parents obligés. L’intéressé a pourtant tout donné au Pnds. Il sera inhumé ce jeudi dans son village natal, à Ouallam. Mohamed Bazoum, le président du Pnds Tarayya a écrit sur sa page facebook que son parti vient de perdre Zakou Djibo, un personnage spécial qui avait toutes les qualités de son extraction villageoise faites de générosité sans borne et de don de soi. « Sa disparition, conclue-t-il, laisse un grand vide dans le zarmaganda ». Sans préciser toutefois « pour le Pnds ».