Selon des sources dignes de foi, l’enquête judiciaire qui a débuté à propos des fonds détournés de l’armée avec l’audition sélective des commerçants- fournisseurs par la police judiciaire, la semaine dernière, a du plomb dans l’aile. D’aucuns doutent de la sincérité de la procédure entamée puisqu’(à ce jour, aucun commis ou officier supérieur n’a été entendu par la police judiciaire ; Pire ? selon notre source, le rapport que l’on croît si détonnant, est particulièrement parce qu’il ne comporte que les noms des maillons faibles de la chaîne. A-t-il été épuré ? C’est ce que soupçonnent certaines de nos sources. Quoi qu’il en soit, après les auditions des commerçantsfournisseurs ou plutôt intermédiaires, effectuées en un temps record pur une affaire aussi grave, l’opinion nationale attend. Une attente qui risque d’être longue, à défaut d’être vaine. Vraisemblablement, malgré la transmission du dossier au procureur de la République, le gouvernement n’a manifestement pas changé de fusil d’épaule. Il campe sur sa position de faire rembourser les fournisseurs et de ne transmettre à la justice que les dossiers des récalcitrants. Est-ce ceux qui rechignent à payer qui ont été convoqués, la semaine passée, à la Police judiciaire ?
Une volonté tenace de garder un voile noir sur l’identité des mis en cause civils et militaires
Est-il possible d’avoir un rapport d’audit sur les fonds détournés de l’armée sans avoir des responsables qui ont agi au nom et pour les intérêts de l’Etat ? À ce jour, il n’y a même eu le moindre acte conservatoire de la part du gouvernement. Aucun commis de l’Etat n’a été limogé de son poste pour complicité ou suspendu afin de permettre de faire la lumière sur ces détournements. La publication du rapport ? Impossible puisque derrière le refus de le faire connaître, se cache une volonté tenace de garder un voile noir sur l’identité des mis en cause civils et militaires. Selon une de nos sources, il s’agit de ne laisser fuiter certains noms, de grands cadres civils mais aussi militaires impliqués dans ces malversations. Ce qui accroît la suspicion d’une épuration du rapport afin d’y extraire les noms que l’on ne saurait connaître. S’ils sont convoqués, ils sont dès lors connus.
Le Drfm du ministère de la Défense nationale, toute une mine d’information
Pourtant, l’enquête n’est pas si difficile à conduire, selon notre source. Les hommes qui ont conduit les affaires publiques au ministère de la Défense ou ailleurs, sur la chaîne de dépense, sont parfaitement connus et pour la plupart, vivants et toujours en poste. Elle indique, à titre indicatif que le directeur des ressources financières et matérielles (DAF), à son poste depuis septembre 2011, constitue toute une mine d’information. Il a collaboré avec tous les ministres qui ont dirigé la Défense depuis l’arrivée d’Issoufou Mahamadou au pouvoir. Il n’a ni été suspendu dans ses fonctions, ni limogé, encore moins interpellé à la Police judiciaire pour les besoins de l’enquête.