Au Niger, beaucoup de malades évitent les hôpitaux par crainte d‘être contaminés au nouveau coronavirus. Les autorités font feu de tout bois pour les persuader de renouer avec l’hôpital.
Ils redoutent désormais les hôpitaux comme le chat craint l’eau froide. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, les autorités nigériennes relèvent que la fréquentation des structures médico-sanitaires a chuté ces derniers temps.
Pour Niamey, pas question de chercher les causes dans un laboratoire. Au contraire, l‘épouvantail s’appelle coronavirus. « Depuis l’avènement de cette pandémie, nous avons remarqué une sous-utilisation de ces structures hospitalières », a récemment affirmé à la télévision Ibrah Boubary, directeur de la maternité centrale de Niamey, également membre du Comité national de prise en charge du coronavirus.
Et pourtant, des 795 cas enregistrés dans le pays sahélien depuis le 19 mars dernier, il y a eu à peine 44 décès soit un taux de létalité de seulement 5,53 % et plus de 600 guérisons, soit un taux de guérison de 75,47 %.
Il est donc temps de réconcilier les Nigériens avec leurs hôpitaux. « Nous appelons la population à revenir (…) il ne faut pas garder une pathologie à la maison », a plaidé Ibrah Boubary.
Message entendu et compris par certains Nigériens. « Je demande à mes sœurs de venir en consultation et de se faire soigner, si elles restent à la maison de peur d’attraper le coronavirus, elles risquent de mourir de la maladie qu’elles ont déjà, donc il vaut mieux venir se faire soigner, rester à la maison est une très mauvaise décision », a déclaré Ibrahim Roukaya, une patiente.
Le Niger est également confronté à une grave crise humanitaire, car selon un rapport de l’ONU daté de décembre dernier, 2,9 millions de personnes ont besoin d’aide humanitaire. Une situation imputable en grande partie aux violences perpétrées par les jihadistes.