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Education : Les écoles rouvriront le 1er juin, pour 45 jours, sous conditions, selon le ministre Yahouza Sadissou

Publié le mardi 19 mai 2020  |  Le Sahel
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© Autre presse par DR
Crise dans le secteur de l’éducation au Niger : Échauffourées entre élèves, étudiants et éléments des forces de l’ordre
Mercredi 4 octobre 2017. C’est aux environs de 11 heures locales que les élèves et étudiants des Instituts et Ecoles de formation Professionnelle et Technique du Niger (UIEPTN) ont investi les locaux du Ministère en charge des Enseignements Supérieurs.
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Fermées depuis le 20 mars 2020, en raison de la pandémie du Covid-19, les écoles rouvriront leurs portes, le 1er juin prochain et jusqu’au 15 juillet, donc pour une période de 45 jours. Le Gouvernement avait annoncé, le 30 avril dernier la possibilité de réouverture des écoles et des lieux de culte de manière progressive à partir du 1er juin si la tendance à la baisse de la pandémie de Covid 19 se poursuivait. Le 11 mai dernier, lors d’un point de presse, le ministre en charge de l’Enseignement supérieur, M. Yahouza Sadissou, Coordinateur des Ministères en charge de l’éducation nationale, a confirmé cette reprise des cours dans les établissements scolaires pour finir les programmes. Le gouvernement a aussi édictée les conditions de cette reprise.Tandis que les syndicats voient les choses autrement.

Lors du point de presse, le ministre Yahouza Sadissou a indiqué qu’«après différentes évaluations, nous aurons besoin de 45 jours pour finaliser les programmes de l’année. Nous confirmons la date du lundi 1er juin 2020 pour la réouverture de tous les établissements sur l’ensemble du territoire national, grâce à l’évolution favorable de la pandémie de manière globale. Ainsi les cours vont s’étaler du 1er juin au 15 juillet 2020.». Selon lui, le Chef du Gouvernement a instruit les différents Ministères en charge de l’éducation de prendre toutes les dispositions pour concilier la validation de l’année scolaire 2019-2020 et la lutte contre la propagation du Coronavirus. «En termes concrets avant la reprise des cours, tous les Ministères de l’éducation et de la formation sont instruits par le Premier ministre pour mettre dans les écoles le dispositif de gestes barrières : les masques, les gels hydro alcooliques, le savon pour le lavage des mains», a expliqué le ministre de l’Enseignement supérieur. Toutefois, cette réouverture sera possible si et seulement, selon le ministre, la tendance à la baisse, des cas confirmés de coronavirus et des patients en cours de traitement, observée à la date du 29 avril 2020, se maintient et traduit une amélioration irréversible de la situation de la pandémie dans notre pays.
Concernant la tenue des différents examens de fin d’années, le ministre Yahouza Sadissou a indiqué, qu’ils se dérouleront après l’achèvement des programmes qui ont «actuellement un taux d’exécution des activités académiques, en dehors des universités, qui tourne autour de 50 à 75%, selon les établissements, qu’ils soient du public ou du privé. Les dates des examens BEPC, BAC et BTS seront communiquées ultérieurement». Il a ajouté que, pour ce qui concerne la rentrée 2020-2021, elle aura lieu, le 15 septembre 2020 pour le second cycle du secondaire, le 1er octobre 2020 pour le premier cycle du secondaire, le primaire et la formation professionnelle et technique et le 1er janvier 2021 pour les universités publiques et les grandes écoles. «Pour les établissements d’enseignement privé, ils n’ont pas beaucoup de retard, ce qui veut dire qu’ils peuvent effectuer leurs rentrées avant le janvier 2021», a précisé le ministre.

Quant au ministre de l’Enseignement Primaire, de l’Alphabétisation, de la Promotion des Langues Nationales et de l’Education Civique, Daouda Malam Marthé, il a précisé que pour minimiser les risques de propagation du coronavirus dans les écoles au moment de la reprise des cours, les mesures préventives sont nécessaires voire obligatoires. Il s’agit du port de la bavette pour les élèves et les enseignants dans l’enceinte des établissements scolaires et pendant les cours. Aussi, il est recommandé de se saluer à distance, sans se donner la main, d’éviter de se toucher les yeux, le nez et la bouche, d’éternuer ou de tousser dans le creux du coude et de garder au moins un mètre de distance entre les personnes. Par ailleurs, le ministre Marthé exige que l’accès des vendeuses dans les établissements scolaires soit formellement interdit pendant cette période, et que les classes paillotes soient aménagées dans la perspective de l’arrivée de la saison des pluies.



Certains syndicats s’interrogent sur plusieurs aspects de la reprise des classes



En dépit de toutes ces annonces et mesures édictées par les autorités, certains syndicats du secteur de l’éducation sont sceptiques quant à la reprise des cours à la date du 1er juin, et se posent de nombreuses questions. Le Gouvernement a-t-il réellement pris les dispositions pour sécuriser les scolaires, les enseignants ainsi que le staff administratif et technique des établissements? Le taux d’exécution des programmes a-t-il réellement atteint les 50 voire les 75 % annoncés? Tant des questions qui taraudent l’esprit des acteurs responsables syndicaux mais aussi de certains parents d’élèves.

Au niveau du Syndicat National des Enseignants du Niger (SNEN), on s’interroge sur le taux d’exécution des programmes. «Les 45 jours ne peuvent pas suffire pour parachever le programme », proteste le SG du SNEN, M. Issoufou Arzika, sur une radio privée de la place. «En plus, avec le nombre pléthorique d’enfants dans les classes du primaire (40 à 80 écoliers), nous pensons que le respect de la distanciation sociale sera très difficile voire impossible», estime le syndicaliste. Il ajoute qu’avec les nombreuses classes en paillotes, aussi bien dans les écoles primaires que dans les collèges et le début de la saison des pluies, les cours ne peuvent pas être donnés dans ces conditions. M. Arzika pense donc qu’il est très tôt pour une reprise des cours dans les écoles. «Nous aurions voulu que l’ensemble des acteurs soient associés et impliqués, à travers des réunions, pour ensemble trouver les meilleures solutions et élaborer un plan réaliste pour une reprise réussie des cours dans nos écoles. Nous estimons qu’il faut prolonger le temps, jusqu’à ce que cette année chevauche sur l’année prochaine. Et cela dans l’intérêt de notre système éducatif», propose le SG du SNEN.



Mahamadou Diallo
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