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M. Maman Bachir Abdou, Maire de la Commune Urbaine de Mirriah : On tourne autour de 50% de taux de réalisation fiscale»

Publié le vendredi 22 mai 2020  |  nigerdiaspora.com
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© Autre presse par DR
M. Maman Bachir Abdou, Maire de la Commune Urbaine de Mirriah : On tourne autour de 50% de taux de réalisation fiscale»
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Monsieur le maire, pouvez-vous nous présenter la Commune urbaine de Mirriah ?

La Commune urbaine de Mirriah a été créée le 27 juin 1988. Donc, c’est une Commune qui a trente ans d’existence ; c’est l’unique Commune urbaine des huit Communes que compte le département de Mirriah et c’est aussi le chef-lieu dudit département. Elle est limitée à l’est par la commune de Hamdara, au nord par les communes de Zemou et Gafati, au sud par les communes de Gouna et Wacha dans le département de Magaria et à l’ouest par la commune de Koléram.

Au dernier recensement général de l’habitat et de la population de 2012, la Commune urbaine de Mirriah comptait 80.126 habitants ; avec la projection du taux d’accroissement, en 2020, nous sommes à peu près 105.000 habitants. Pour ce qui est de la composition ethnique, il y a des Haoussa majoritairement, des Zarma, des Peulhs, des Béribéris, des Touaregs et des Toubous.

Pour les activités économiques, l’agriculture est la principale car c’est une Commune qui regorge de beaucoup de potentialités agricoles ; il y a aussi l’élevage, le commerce, l’artisanat dans lequel secteur Mirriah est reconnue pour sa poterie qui est une des grandes activités que nos femmes pratiquent. Notons que nous avons un Conseil municipal de 21 membres dont 14 élus (parmi lesquels il y a 2 femmes) et sept membres de droit (le chef de canton de Mirriah, les chefs des Groupements Peulh et Touareg ainsi que les 4 élus nationaux natifs de la Commune de Mirriah).

Monsieur le maire, de quoi votre Commune a-t-elle bénéficié en termes de modernisation soit à la faveur du programme triennal « Zinder Saboua », soit de 2011 à 2020 ?

Pour ce qui est de « Zinder Saboua », on n’a pas la situation exacte ; sinon, on a envoyé tous nos besoins. Comme on a dit que c’est un chantier qui dure trois ans ; c’est par ordre de priorité : pour le moment, la ville de Zinder est prioritaire ensuite les Communes et autres départements suivront.

En termes d’infrastructures, au cours des mandats de Son Excellence Elhadj Issoufou Mahamadou, Président de la République, on peut dire Alhamdou lillah ! D’abord, nous n’avons jamais bénéficié de route bitumée, si ce n’est pas au cours de ce régime ; vous avez vu la route Zinder-Mirriah-Guidimouni-Moussari ; ensuite, nous avons bénéficié, toujours dans le même projet, de deux ponts à Bilmari. Ces deux ponts ont une valeur de 250 millions de francs CFA. Nous avons la construction d’une direction départementale de la police nationale moderne d’un coût de 170 millions de francs. En plus de cela, nous avons bénéficié de la construction d’un marché de demi-gros financé par le PRODAF pour un coût de 600 millions. Nous avons bénéficié d’un éclairage public à travers l’installation de 118 lampadaires solaires dans les rues et places publiques de la commune. En plus, il y a des extensions du réseau de la Nigelec qui sont en cours. Il y aura aussi la construction d’une direction départementale de la Protection civile. En perspective aussi, nous avons la construction du 3ème pont qui reliera les deux grands quartiers de la ville de Mirriah.

Pour l’extension du réseau d’eau potable, le projet Zinder-Ganaram a bénéficié aussi à la Commune de Mirriah ; on vient d’avoir un appoint de 18 m3/heure. Pour ce qui est des infrastructures, toutes les écoles de Mirriah (primaires et secondaires) ont bénéficié de blocs de classes du Programme de la Renaissance. Au CEG 3 de Mirriah, ce sont même des blocs en étages. Et, un peu partout dans les villages de la Commune, les écoles ont bénéficié de ces investissements.

Est-ce que vous avez prévu un mécanisme d’entretien et de gestion de ces infrastructures ?

On ne peut pas construire de telles infrastructures sans pour autant prévoir leur entretien. Si on prend le cas des établissements scolaires, c’est automatique : l’Etat et les comités de gestion de ces établissements assurent l’entretien. Au marché de demi-gros, il y a un comité appelé « Hadin gyawa » qui s’occupe de l’entretien et même de la gestion du marché. C’est même une gestion qu’on fait de ce marché : la Commune, le comité ainsi qu’une administration composée d’un directeur général, un comptable et des manœuvres qui sont recrutés… Même si l’Etat n’a pas prévu de fonds pour l’entretien, en tant qu’autorités, en tant que responsables, on ne peut pas croiser les bras devant ce défi. Mais, même cette mairie où nous sommes, qui a été construite en 2012 pour 34 millions de francs (financement du PAC 3 et de fonds propres), on l’entretient nous-mêmes comme conseil municipal.

Quid justement de la collecte des impôts à Mirriah?

Comme dans beaucoup de Communes, l’incivisme fiscal est une préoccupation dans la commune urbaine de Mirriah. Cela bloque un peu la bonne marche de la commune. On a des difficultés pour la mobilisation des ressources propres de la Commune : on tourne autour de 50% de taux de réalisation fiscale. On prévoit 20 millions de francs pour la taxe municipale et on en collecte à peine 7 millions ! On intensifie la sensibilisation des contribuables parce qu’on a engagé la décentralisation avec le transfert de certaines compétences et ressources de l’Etat aux Communes auquel la population doit contribuer.
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