Un audit diligenté par l’inspection des armées du Niger a révélé des surfacturations d’un montant total de 76 milliards FCFA (environ 127 millions $) opérées sur des marchés de livraison de matériels militaires sur la période allant de 2014 à 2018, rapporte le site français Mondafrique.
Datant du 17 février 2020 et intitulé « Rapport sur le contrôle à posteriori des marchés publics au ministère de la Défense », cet audit fait apparaitre que ces surfacturations sont le fait de 12 sociétés (dont plusieurs fictives). Une partie du matériel commandé n’aurait même pas été livré à l’armée nigérienne.
Les marchés de livraison de matériels concernés par ces opérations de surfacturations et de détournements ont concerné principalement l’achat de véhicules (camions, véhicules de l’avant blindés et pièces détachées), l’achat d’aéronefs (le rapport retourne en 2012 pour deux avions de chasse SU-25). Mais également la construction de hangars pour avions et hélicoptères et de bâtiments militaires (y compris des clôtures grillagées payées mais toujours pas livrées plusieurs mois après l’expiration du délai), l’acquisition de matériel de balisage de piste et d’éclairage de parkings à Diffa et Zinder ainsi que la maintenance des hélicoptères d’attaque MI-35.
Selon Mondafrique, l’un des éléments les plus marquants révélé dans ce rapport d’audit concerne l’implication d’importants constructeurs automobiles. Les 10 autres sociétés mises en cause dans cette affaire seraient liées à des opérateurs économiques bien connus et bien introduits au Niger.