Le ministre de la Justice Marou Amadou est revenu sur ses déclarations du samedi 30 mai à l’Assemblée nationale et qui alimentent depuis la polémique au sein de l’opinion. Alors que le garde des sceaux a laissé clairement entendre que les écoutes étaient déjà une pratique en cours dans le pays, hors de tout cadre légal, il a expliqué à RFI que ces propos ont été sortis de leur contexte.
« Mes propos ont été sortis de leur contexte », s’est défendu le ministre de la Justice Marou Amadou sur RFI, deux jours après ses propos polémiques devant les députés. Samedi dernier, lors de l’examen et le vote du projet de loi sur l’interception de certaines communications par voie électronique, le ministre Marou Amadou a répondu aux inquiétudes des députés de l’opposition. « Vous craignez d’être écoutés. Vous l’étiez depuis, et vous l’êtes encore. C’est maintenant que ça va être organisé », a lancé le ministre de la Justice, du haut de la tribune de l’Assemblée nationale. Des propos qui ont suscité une vive polémique au sein de l’opinion
Mea-culpa
Ce lundi, l’ancien acteur de la société civile a expliqué à la radio française que ses propos ont été sortis de leur contexte. « Je dis que les écoutes sont consubstantielles à tout royaume ou État organisé. Avant les télécommunications, les gens étaient écoutés derrière leurs maisons et on rendait compte au prince », a-t-il ajouté, précisant qu’avec cette loi, « la situation sera plus conforme puisqu’il y aura désormais une instance de contrôle ».
Un mea-culpa qui aura du mal à convaincre au regard de la polémique provoquée par les déclarations du ministre de la Justice. En plus de ce qui, pour beaucoup d’observateurs est « un aveu » d’une pratique interdite par la Constitution, les propos du ministre devant les députés ont été jugés « arrogants » par plusieurs commentaires qui s’appuient sur la vidéo du passage du ministre Marou au Parlement, laquelle a été depuis largement relayée sur les réseaux sociaux.