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Au Niger, l’État serre la vis électronique au nom de la lutte antiterroriste

Publié le lundi 15 juin 2020  |  fr.sputniknews.com
Un
© Autre presse par DR
Un téléphone portable
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Nouveau texte encadrant Internet au Niger, la loi «Interception de certaines communications émises par voie électronique» est défendue par les autorités comme un texte de «liberté et de responsabilité». Cyberactivistes et journalistes dénoncent pour leur part ses dérives liberticides, à quelques mois de l’élection présidentielle.

Elle dort à la prison civile de Niamey depuis le 10 juin 2020. Samira Sabou, journaliste et directrice du site d’information mides-niger.com, devra répondre d’un délit présumé de diffamation, relevé sur sa page Facebook.

La plainte a été déposée par Sani Mahamadou Issoufou, qui n’est autre que le fils du chef de l’État. Alors qu’elle venait de publier un article, le 26 mai, sur le scandale de corruption qui éclabousse le ministère de la Défense, «une tierce personne a fait un commentaire incriminant le fils du Président de la République», alors même que «Samira, dans sa publication, n’avait pas mentionné le nom» de celui-ci, dénonce Amnesty International.

Samira Sabou n’est pas la première journaliste à faire les frais des dispositions pénales sur la cybercriminalité et les communications électroniques qui encadrent désormais les libertés d’expression et d’opinion, en particulier sur les réseaux sociaux. L’arsenal juridique nigérien s’est même récemment doté d’un nouveau texte, plutôt controversé.

«La crainte de tous ici, c’est la dérive pouvant découler de l’utilisation de la loi votée le 29 mai 2020 à des fins “politiques” pour museler toutes voix discordantes», s’inquiète Tamimoudari Noma, membre de la branche nigérienne d’AfrikTivistes, la Ligue africaine des blogueurs et cyberactivistes pour la démocratie, interrogé par Sputnik.
«Les plus clairement visés par cette loi, qui n’est pas encore promulguée, semblent être les cyberactivistes, les journalistes et acteurs de la société civile qui dénoncent les travers de la gestion de l’État.»

C’est le 29 mai dernier que les députés nigériens, en l’absence de leurs collègues de l’opposition -qui ont boycotté la séance-, ont adopté la loi dite «Interception de certaines communications émises par voie électronique».

«Surveillance des Nigériens»

Elle permet aux représentants du pouvoir, en toute légalité, d’assurer l’écoute et la surveillance de tous les citoyens du Niger sur tous types de supports de communication, selon des nécessités et urgences définies par le pouvoir. Au cœur du dispositif, trône le Président nigérien, seul habilité à approuver ou non une demande d’interception.
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