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Diffa/Entretien avec le Procureur de la République près le Tribunal de grande instance suite aux actes de violences d’un marabout sur ses talibés : «Un magistrat instructeur a été saisi afin d’investiguer au fonds sur l’affaire pour une bonne manifestation de la vérité», déclare M. Elhadj Habou Issa

Publié le mercredi 17 juin 2020  |  Le Sahel
Elhadj
© Autre presse par DR
Elhadj Habou Issa
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Suite à l’affaire du marabout âgé de 23 ans ayant infligé un châtiment corporel à sept (7) élèves (âgés de 7 à 15 ans), sur les 60 élèves que compte sa Médersa, dans un quartier de la commune urbaine de Diffa, nous avons approché le Procureur de la République pour en savoir un peu plus. Dans cet entretien Elhadj Habou Issa a donné des détails sur cette affaire.

Monsieur le Procureur, peut-on savoir la qualification de ces faits commis par ce marabout de cette école coranique?

Je tiens d’abord à remercier votre organe qui m’offre l’opportunité pour m’appesantir sur cette affaire qui défraie la chronique dans la région et pour éclairer davantage la communauté. Il s’agit plus globalement de la question des droits de l’enfant, une réelle préoccupation de tous les acteurs concernés. Pour revenir à votre question, ces faits revêtent à première vue la qualification de coups et blessures volontaires avec arme. Cependant dans le cas d’espèce, un magistrat instructeur a été saisi, l’information va permettre d’investiguer au fonds sur l’affaire pour une bonne manifestation de la vérité et pourrait déboucher sur d’autres faits non visés au réquisitoire introductif et dont l’auteur de ces coups et blessures volontaires peut être inculpé d’autres infractions à la loi pénale. Un mandat de dépôt a été décerné au marabout depuis la semaine dernière.



Quels conseils avez-vous à donner à ces genres de marabouts qui exercent délibérément des violences sur leurs talibés ?

Je voudrais dire à ces maitres coraniques, que de nos jours l’éducation de quelque nature que ça soit ne peut se faire en usant de châtiment corporel car notre pays a adopté plusieurs textes qui interdisent toute forme d’atteinte à l’intégrité physique et morale des enfants. Notre pays a aussi souscrit à des engagements internationaux, notamment la Convention sur les droits des enfants qui reconnait des droits à ces derniers dont celui à l’éducation. Cette convention prohibe toute violence à l’égard des enfants. C’est pourquoi tout contrevenant à ces textes s’expose aux rigueurs de la loi. Ces marabouts qui exercent gratuitement des violences sur des enfants seront à coup sûr des potentiels locataires de nos maisons d’arrêt. J’appelle nos maîtres coraniques à respecter la loi et à s’abstenir de porter toute atteinte à l’intégrité physique de leurs talibés sachant que ces derniers leurs ont été confiés par leurs parents.



Une rencontre sur cette question s’est tenue autour du Gouverneur en présence des autorités administratives et des leaders religieux, quelles sont les principales recommandations qui ont été formulées ?

Parmi les recommandations issues de cette rencontre, la plus importante est l’organisation des assises sur la problématique des Ecoles coraniques dans la région ; le recensement de toutes les écoles coraniques de la région pour un contrôle des conditions d’études et d’hébergement des talibés ; et la création d’un cadre multidisciplinaire pour une bonne gestion de la question de ces écoles coraniques.



Réalisé par Mato Adamou ONEP Diffa
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