Sommet virtuel Chine-Afrique sur la Covid-19 : Le Président Issoufou Mahamadou plaide pour un plan Marshall de type nouveau pour l’Afrique

Publié le jeudi 18 juin 2020 | Agence Nigerienne de Presse

© Présidence par DR
Table ronde virtuelle sur la résilience africaine et l’après Covid 19 pour une nouvelle gouvernance mondiale
Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Issoufou Mahamadou, a participé, mardi après-midi, 19 mai 2020, à une Table Ronde virtuelle de Haut Niveau, sur la résilience africaine et l’après Covid 19 pour une nouvelle gouvernance mondiale.

Le Président de la République Issoufou Mahamadou a plaidé, ce mercredi 17 juin lors du sommet virtuel extraordinaire Chine-Afrique, pour un plan Marshall de type nouveau pour la relance économique du continent africain.
Dans une intervention, le Président Issoufou Mahamadou, après avoir réitéré l’appréciation et l’attachement des pays membres de la CEDEAO au partenariat incarné par le forum sino-africain, a fait observer que le « Gouvernement chinois, sous la direction du Président Xi Jinping, a obtenu des résultats exceptionnels dans la lutte contre la Covid-19, ce qui renforce l’estime et l’admiration dont jouit la Chine auprès de ses partenaires africains ».
Bien plus, a estimé le Chef de l’Etat nigérien, « la Chine s’est distinguée par sa contribution au niveau global dans la lutte contre la pandémie, à travers notamment la coordination avec l’Union Africaine, les Nations Unies et l’Organisation Mondiale de la Santé ».
Le Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, au nom des Etats membres de la Communauté, a également tenu à réitérer son soutien au Secrétaire Général des Nations Unies et au Directeur Général de l’Organisation Mondiale de la Santé pour leur leadership dans la gestion de la Covid-19, qui a notamment conduit à l’adoption, par la 73ème Assemblée de l’OMS, de la résolution sur la riposte à la Covid-19.
Les Etats membres de la CEDEAO se félicitent également de la mobilisation mondiale en vue de trouver un vaccin, a-t-il rapporté, avant d’évoquer les graves conséquences socioéconomiques de la pandémie sur l’ensemble des pays du continent pour notamment indiquer « qu’au niveau de la CEDEAO par exemple, le taux de croissance économique initialement prévu à 3,3% en 2020 baissera à -2,1% si la pandémie persiste jusqu'à la fin de l’année, induisant notamment une baisse des recettes fiscales et un accroissement du chômage et de la pauvreté ».
Le Chef de l’Etat nigérien a ensuite fait remarquer que certains pays de la Région, notamment ceux du Sahel et du Bassin du Lac Tchad, connaissent une triple crise : sanitaire, sécuritaire et économique. Selon lui donc, l’Afrique doit faire face non seulement à la pandémie, mais aussi à la nécessité de relancer son économie. « Cela, a-t-il indiqué, nécessite une mobilisation exceptionnelle de ressources financières ».
« Déjà, avant la pandémie, l’Afrique avait besoin de 600 milliards de dollars par an pour la réalisation des Objectifs de Développement Durable et ceux de l’Agenda 2063, notamment les objectifs de son premier plan décennal 2013-2023 dont les projets structurants portent sur la Zone de Libre Échange Continentale Africaine, les infrastructures, l’industrie et l’agriculture », a-t-il fait savoir.
Ces deux agendas, a souligné le Président Issoufou, « constituent la grande vision autour de laquelle toutes nos énergies demeurent mobilisées. C’est le seul gage pour le décollage économique du continent, la création des emplois et la génération des revenus pour nos populations », a-t-il déclaré.
A cet effet, a ajouté le Président en exercice de la CEDEAO « un pas décisif dans la mise en œuvre de ces agendas a été franchi avec le lancement, en juillet 2019 à Niamey, de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Mais pour que le succès soit pérenne et que les autres projets soient mis en œuvre, il faut non seulement garantir les financements, mais aussi garantir la stabilité, la paix et la sécurité », a-t-il suggéré, notant qu’à cet égard, « l'engagement de la Chine aux côtés de l'Union Africaine pour la mise en œuvre de l’initiative du partenariat de coopération Chine-Afrique pour la paix et la sécurité, qui vient s'ajouter aux cadres bilatéraux de coopération, est à saluer ».
« Nous sommes tous conscients que sans sécurité, il n’y a ni commerce, ni développement », a ajouté le Chef de l’Etat nigérien qui a, par la suite, voulu saluer les mesures et initiatives adoptées au cours des différents sommets virtuels de l’Union Africaine, pour ce qui concerne notamment la mobilisation des ressources et la mise en place par l’UA d’une Task force contre la Covid-19.
Tout en saluant les annonces du G20 et du Secrétaire Général des Nations Unies relatives à un moratoire sur la dette des Etats les plus fragiles, le Président Issoufou s’est dit convaincu qu’un simple moratoire ou même une annulation de la dette ne suffira pas. « Il faut aller plus loin. Il faut un plan Marshall de type nouveau pour l’Afrique, qui doit mobiliser aussi bien les ressources liées à l’annulation de la dette que celles de l’aide publique au développement, des investissements directs étrangers et d’autres financements innovants », a-t-il plaidé.
Issoufou Mahamadou a aussi salué les annonces positives du Président Xi Jinping relativement à la dette des pays africains et qui témoigne de la profondeur de l’amitié entre la Chine et le continent africain. « Elle conforte les décisions prises au dernier FOCAC sous forme de huit initiatives économiques et commerciales financées par la Chine à hauteur de 60 milliards de dollars. Elles confortent les actions bilatérales avec chacun de nos Etats dont, pour le Niger, la signature récente de 4 accords à l’occasion de ma visite officielle en Chine en Mai 2019 », a-t-il déclaré, spécifiant que « parmi ces accords, figure le Mémorandum d’Entente entre les Gouvernements nigérien et chinois sur la promotion conjointe de la Ceinture et la Route, ce grand projet qui vise la création d’une communauté de destin pour l’humanité ».
La COVID 19 confirme l’existence de cette communauté de destin qui exige la mise en place d’un nouvel ordre politique et économique mondial. C’est à la réalisation de cet ambitieux chantier que la
Chine, l’Afrique et les autres Nations du monde doivent s’atteler dès maintenant et surtout après la victoire contre la COVID-19.
En Clôturant les travaux de ce Sommet, le Président chinois Xi Jinping s’est réjoui de son bon déroulement, qui a permis d’aboutir à un consensus important, les Chefs d’Etat s’étant engagés, entre autres, au renforcement du soutien mutuel, à bâtir une communauté d’avenir partagée Chine-Afrique encore plus solide, à accélérer la mise en œuvre des accords du sommet de Beijing tout en mettant davantage l’accent sur la santé et l’amélioration du bien-être des populations, à s’opposer à la politisation de la pandémie.

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