Le gouvernement a annoncé, vendredi dernier à l’issue du dernier conseil des ministres, avoir conclu un accord avec un promoteur immobilier pour la mise en valeur de 15. 000 parcelles viabilisées et clôturées au profit des travailleurs. Une opération qui vise à rattraper le retard accusé dans la construction des 25.000 logements sociaux prévus dans le cadre du programme de la Renaissance acte II du président Issoufou Mahamadou, et dont les résultats sont loin d’être à la hauteur des objectifs, comme le gouvernement l’a lui-même reconnu.
Des parcelles viabilisées et clôturées en lieu et place des logements sociaux, c’est mieux que rien, ou mieux encore, comme le dit le proverbe, « un tiens vaut mieux que deux tu l’auras »! La classe moyenne nigérienne, et en particulier les travailleurs, auront bien fait de faire contre mauvaise fortune bon cœur et s’en tenir à l’annonce faite par le gouvernement le vendredi 26 juin 2016 à l’issue du Conseil des ministres, de la mise à disposition des travailleurs de 15.000 parcelles viabilisées et clôturées, « une opération qui entre ans le cadre de l’amélioration du bien-être des populations nigériennes et des travailleurs en particulier ». Selon le gouvernement, elle fait suite aux autres mesures prises pour concrétiser le Programme de la Renaissance Acte II, notamment son volet construction de vingt-cinq mille (25.0000) logements sociaux. Au nombre de ces mesures, il est indiqué : le Partenariat Public Privé (PPP) avec des partenaires nationaux et internationaux ; la création d’une banque de l’Habitat devenue opérationnelle depuis 2018 ; la création d’un Fonds de l’Habitat logé dans ladite banque ; la mise de terrains à la disposition des partenaires pour le compte des futurs acquéreurs ; ainsi que l’exonération des opérations de construction de logements sociaux. Cependant, a reconnu le gouvernement dans le communiqué publié à l’issue du Conseil, « les résultats obtenus n’ont pas été à la hauteur des attentes ».
Des parcelles viabilisées et clôturées à la place des logements sociaux
C’est pourquoi le gouvernement a décidé de lancer ce nouveau programme qui prend également en compte des engagements passés avec les partenaires sociaux lors de la dernière session du Conseil national du travail (CNT). Dans le cadre de l’exécution de l’opération, le gouvernement a annoncé qu’un promoteur immobilier de la place a été identifié et a accepté d’accompagner l’opération. Selon les explications du gouvernement, le coût de ces parcelles est à payer sur une période de 7 ans et les futurs acquéreurs ne supporteront que le coût de la clôture qui sera remboursé sur une période d’un (1) an à sept (7) ans, en fonction des revenus.
Ainsi donc, à un an de la fin de la mise en œuvre du programme de la Renaissance acte II, le gouvernement lance une opération qui permettra de rattraper le retard accusé dans ce volet de construction de logements sociaux. Le gouvernement a indiqué par ailleurs que la mise en œuvre de cette orientation aura pour avantages, « la satisfaction de 15.000 de candidats aux logements sociaux, ce qui soulagera une grande couche de travailleurs ; la création de plusieurs dizaines de milliers d’emplois temporaires pendant la durée de l’opération ; la relance des activités des entreprises des BTP et autres secteurs connexes, ce qui atténuera les effets de la récession liée à la pandémie de la COVID-19 ».
Il reste à espérer que cette nouvelle opération puisse être menée à son terme car ce n’est pas la première fois que de tels programmes sont lancés par le gouvernement qui a signé plusieurs conventions avec des promoteurs immobiliers privés pour des projets qui ne sont pas encore réalisés à ce jour. On se rappelle qu’en juillet 2016, quelques mois à peine après l’investiture du président Issoufou Mahamadou pour un second mandat, le premier ministre Brigi Rafini en personne avait officiellement lancé un programme de construction de 25.000 logements sociaux dans tout le pays en compagnie du ministre de l’Habitat et des Domaines de l’époque, Kassoum Moctar. Le programme, comme tant d’autres projets pourtant validés en Conseil des ministres, n’a jamais vu le jour comme en témoigne le lancement de cette nouvelle opération, quatre années après.