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Nation : des acteurs politiques et de la société civile lancent un appel citoyen pour sauver le pays « d’une situation, porteuse de périls graves »

Publié le lundi 29 juin 2020  |  actuniger.com
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© Autre presse par DR
Nation : des acteurs politiques et de la société civile lancent un appel citoyen pour sauver le pays « d’une situation, porteuse de périls graves »
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A l’initiative de plusieurs acteurs politiques et de la société civile, issus de divers horizons, un appel citoyen a été lancé ce dimanche 28 juin au siège du SNAD à Niamey, afin de sauver, selon les initiateurs, le Niger « d’une situation porteuse de périls graves ». Dans la déclaration qui a été lue à cette occasion, les initiateurs de l’Appel ont brossé un tableau sombre de la situation politique et socioéconomique ainsi que les menaces qui pèsent sur le pays. C’est ainsi qu’ils ont dénoncé la gouvernance actuelle du régime du président Issoufou Mahamadou caractérisée, selon eux, par des scandales en série ainsi que des perspectives peu reluisantes au regard de l’évolution du processus électoral en cours.

Dans leurs déclarations, les initiateurs de l’Appel ont exigé, entres autres, un traitement judiciaire à l’affaire du Ministère de la Défense nationale (MDN), le respect strict de l’indépendance de la justice et de la séparation des pouvoirs, l’abrogation de certaines lois liberticides, la libération des citoyens injustement détenus ou le départ de toutes les bases étrangères installées au Niger.

Selon les initiateurs, le texte est ouvert à la signature de ceux et celles qui souhaitent être partie prenante de l'initiative.

Voici en intégralité la déclaration qui a été lue ce dimanche 28 juin 2020 lors du lancement de l’Appel citoyen qui a été déjà signé par une vingtaine de personnes.

"Soixante (60) ans après son accession à la souveraineté internationale, notre pays, le Niger, est à la croisée des chemins. Il est confronté à plusieurs défis :
- il est menacé dans son indépendance, fruit de luttes multiformes et de sacrifices consentis par ses filles et fils, qui ont résisté face au pouvoir colonial ;
- il est menacé dans son unité et sa cohésion, laborieusement préservées pendant des décennies, mais sérieusement mises à rude épreuve, présentement par une gouvernance marquée par le déni des valeurs essentielles de la république et les violations caractérisées des droits et libertés.

Comme tous ses voisins sahéliens, le Niger, fait face à la plus grave crise sécuritaire et existentielle de son histoire. Cette crise, amplifiée par l’incurie des gouvernants, a entrainé des centaines de morts, civils et militaires, des milliers de déplacés internes à Diffa, Tillabéri, Tahoua et Maradi. Paradoxalement elle a généré quelques milliardaires. C’est ce qu’indique clairement le rapport de l’inspection générale des armées et de la gendarmerie portant sur les seuls marchés attribués par ENTENTE DIRECTE au ministère de la défense nationale entre 2017 et 2019.

A la lumière des informations contenues dans ce rapport, les Nigériennes et les Nigériens ont compris que la guerre en cours dans notre pays sert d’abord deux causes :
- celle des grandes puissances extérieures, principalement la France et les États-Unis, illégalement autorisées par le président Issoufou, à installer des bases militaires sur notre territoire ;
- et celle du régime en place, qui a créé les conditions pour enrichir, de manière illicite et ostentatoire, quelques uns de ses membres et se positionner ainsi dans une logique de conservation du pouvoir politique par tout moyen.

C’est dans cette démarche qu’il faut comprendre la mise en place d’un dispositif institutionnel taillé sur mesure pour assurer au pouvoir en place une « victoire certaine » aux futures consultations électorales. Une CENI partisane, une Cour Constitutionnelle jugée partiale par une grande partie de nos concitoyens, un fichier électoral biométrique bâclé, objet de toutes les critiques, un code électoral non consensuel, sont autant éléments du dispositif institutionnel par lequel le pouvoir pense pouvoir se maintenir. Toutes choses qui aggraveront immanquablement la situation sécuritaire déjà très préoccupante car des élections mal organisées sont toujours porteuses de crises sociales multiples et multiformes.

La tenue d’élections apaisées est d’autant plus importante qu’en cinq (5) ans de conflits, nos forces de défense et de sécurité qui ont su faire face par le passé, à divers types de menaces, sont aujourd’hui atteintes au plus profond d’elles-mêmes. Elles ont non seulement perdu de nombreux hommes sur le terrain, leur autonomie stratégique et opérationnelle, mais voient également s’éroder leur cohésion interne et leur réputation de forces protectrices des populations civiles, garantes de l’intégrité du territoire national.
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