Dans l’incapacité d’organiser les élections locales le 1er novembre prochain comme prévu dans son chronogramme initial, la CENI a proposé le report du scrutin pour le 17 janvier 2021, c'est-à-dire entre les deux tours de la présidentielle. Un report qui ne satisfait pas une grande partie de la classe politique qui tient à ce que les locales, reportées depuis 2016, se tiennent avant les législatives et les présidentielles.
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Il fallait s’y attendre ! Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), Me Issaka Sounna, a annoncé une nouvelle date pour la tenue des élections locales. Dans son intervention sur l’évolution du processus électorale, ce vendredi 3 juillet lors de la session extraordinaire du Conseil national de dialogue politique (CNDP), le président de la CENI a annoncé la date du 17 janvier prochain pour l’élection des élus locaux. Une date qui tient compte, selon Me Sounna, des dispositions du code général des collectivités territoriales du Niger et du code électoral. Initialement, la CENI avait programmé la tenue des élections locales, attendues depuis 2016 mais sans cesse reportées, pour le 1er novembre 2020. Cependant, le président de la CENI avait déjà annoncé, lors de l’avant dernière réunion du CNDP du vendredi 12 juin dernier, qu’en raison des difficultés rencontrées lors de l’enrôlement des électeurs, à cause notamment de l’insécurité et de la pandémie du Covid-19, le fichier électoral biométrique ne pourra pas être disponible le 19 Août prochain conformément au chronogramme initial. Ce qui va engendrer un décalage de l’organisation du scrutin pour les locales puisque le fichier électoral ne sera disponible que le 3 septembre prochain.
Désaccord
Cette annonce du président de la CENI a provoqué un certain tollé au sein des partis membres de la majorité et des non-affiliés qui participent au dialogue politique, en l’absence de l’opposition qui continue à boycotter les sessions du CNDP ainsi que la Commission électorale. Cependant, l’opposition politique a déjà fait part, dans une déclaration publique, qu’elle s’oppose catégoriquement à tout report des élections locales. Une position qui est majoritairement partagée par les partis politiques prenant part au dialogue politique comme en témoignent les positions affichées par ces derniers lors de cette session du vendredi 3 juillet qui s’est déroulée sous la présidence du premier ministre, Brigi Rafini, le président du CNDP. Des différentes interventions, il ressort que dans leur grande majorité, les partis politiques tiennent à ce que les élections locales se déroulent avant les élections législatives et présidentielles. Les législatives, pour rappel, sont prévues pour le 27 décembre 2020 couplées au 1er tour de la présidentielle dont le second tour est programmé pour le 20 février 2021.
La question de la tenue des élections locales constitue donc le nouveau couac qui risque d’ajouter du fil à retordre au dialogue politique et au processus électoral en cours. Il va falloir une date qui fait consensus et qui tienne compte des enjeux mais aussi des réalités afin que les locales se passent dans de bonnes conditions. C’est là, toute la gageure pour le président du CNDP, au risque de provoquer une nouvelle opposition dans la majorité. Les prochains jours nous édifieront sur l’alternative qui permettra de faire face à cette épineuse équation car il est inutile de vouloir organiser un scrutin au rabais et semer les germes d’une probable crise postélectorale.
Par ailleurs, toujours sur les préparatifs des élections, le président de la CENI a annoncé une reprise de l’enrôlement biométrique pour les nigériens de la diaspora dès que les conditions le permettront. La CENI organisera par la suite des législatives partielles pour l’élection des 5 députés de la diaspora à l’Assemblée nationale.